Corse
Lettre ouverte d’a Manca à Monsieur
Pierre Ferracci
Vendredi 11 août 2017
Suite au contact téléphonique que vous
avez sollicité et obtenu auprès d’un
responsable de notre mouvement, A Manca,
donne publiquement ce jour information
de ce fait.
En effet, le 10 août 2017, en fin
d’après- midi, vous avez eu, en réponse
à votre sollicitation, un échange
téléphonique avec un de nos
responsables. Dans ce cadre, vous vous
êtes exprimé sur cette demande de
contact, plus précisément sur les
motivations qui sont les vôtres. En
substance, vous avez repris les points
de l’argumentation donnée par vos soins
aux médias.
Vous avez également développé un
argumentaire relatif à ce que vous
estimez être une campagne très négative
à votre encontre, notamment via les
réseaux sociaux. En souhaitant pouvoir
étoffer davantage votre propos et nous
communiquer des éléments d’information,
vous nous avez fait part de votre
présence sur la ville d’Aiacciu très
prochainement et dit qu’à cette
occasion, de nouveaux échanges
pourraient avoir lieu entre vous -même
et notre mouvement.
Ce que vous a répondu le responsable
contacté par vos soins tient en quelques
points :
-
Le principe d’un dialogue peut
s’entendre, dans la mesure où nos
éventuels interlocuteurs
n’appartiennent pas ni ne
soutiennent des organisations
d’extrême droite. Par conséquent,
cette éventualité pourrait être
envisagée.
-
Il vous a été réaffirmé de plus le
soutien indéfectible que la Manca
apporte aux associations qui œuvrent
de très longue date pour la
préservation des espaces naturels,
que ce soit sur le dossier qui vous
concerne ou encore dans le cadre des
très nombreuses autres actions et
procédures engagées par leurs soins.
-
A Manca, en tant que mouvement
politique, appartient au Collectif
pour l’application de la « loi
littorale » et ce, depuis de
nombreuses années et en reste
adhérente.
Sauf à vouloir
intentionnellement travestir le contenu
de cet échange téléphonique, vous
voudrez bien monsieur convenir de
l’exactitude de ces propos. Sachez que
dans le droit fil de ce contact, nous
avons fait immédiatement savoir aux
responsables des associations, ABCDE et
U Levante, l’existence et la teneur de
votre démarche.
Sans présager d’une éventuelle
rencontre, qui aurait de toutes les
manières, un caractère parfaitement
public (préalable non négociable pour
notre part), il nous importe de préciser
de nouveau les éléments qui suivent :
Pour A Manca, les espaces naturels de
notre pays (littoral, mer et montagne)
appartiennent collectivement à toutes
les femmes et les hommes de notre pays.
A ce titre, nous nous opposons et nous
condamnons toutes les formes de
spéculation et autres tentatives
d’accaparement, que celles-ci soient le
fait d’intérêts corses et/ou
internationaux.
Le sujet des constructions sur la
Rundinara, comme c’est le cas dans des
centaines de lieux sensibles, s’inscrit
toujours pour notre part dans le cadre
d’un projet de société que nous rejetons
parce qu’attentatoire aux modes et
moyens de vie de notre peuple, en
particulier, ceux des classes
populaires.
Les questions fondamentales (politiques,
sociales, économiques et culturelles)
qui engagent le présent et l’avenir de
notre pays, doivent faire l’objet
permanent de débats, d’informations et
de communications à la condition
incontournable du respect du droit
imprescriptible à l’autodétermination du
peuple corse et donc, de notre
communauté de destin.
Il va sans dire qu’à nos yeux, les
cénacles auto-proclamés, les lobbies et
les groupes de pression de toute nature
n’ont aucune légitimité dans le domaine
des affaires publiques.
En conclusion, nous ne pouvons monsieur
que vous inviter, comme d’autres, à
reconsidérer votre position. Si vous
êtes réellement soucieux du bien public,
alors il convient de mettre vos paroles
et vos actes en adéquation. Sur la
Rundinara, comme en d’autres lieux,
l’espace doit être délivré des emprises
immobilières et donc rendu à son état
d’origine.
La puissance présumée de l’argent peut
laisser à penser que les femmes et les
hommes de notre pays sont unanimement
disposés à se soumettre à son diktat, ce
que démentent des années de luttes.
Les tribunaux français, souvent en dépit
des lois ou en « subtils »
accommodements, malmènent quelquefois
l’espace de la légalité dont ils se
disent pourtant dans le même temps les
dépositaires. C’est également le cas des
institutions locales, elles aussi très
théoriquement prévues pour garantir les
intérêts collectifs. A cela s’oppose une
légitimité populaire qui n’a toujours
pas abdiqué devant l’ensemble de ceux
qui veulent faire de notre pays la terre
de toutes les prédations.
Voilà monsieur ce
que nous vous disons aujourd’hui et que
nous avons fermement l’intention de vous
répéter dans l’éventualité d’un débat,
encore une fois à caractère parfaitement
public.
En réaffirmant ce
jour notre soutien plein et entier aux
associations ABCDE et U Levante,
veuillez recevoir, Monsieur, l’assurance
de nos salutations socialistes,
autogestionnaires et démocratiques.
A Manca
Le
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