Le
Texte intégral de l’interview
Le président al-Assad
au magazine Paris Match : Les Syriens
n’accepteront jamais que leur pays
devienne un jouet entre les mains de
l’Occident
Sana
Photo:
Sana
Jeudi 4 décembre 2014
Le président Bachar al-Assad a affirmé
que la Syrie attaque le terrorisme là où
il se trouve, sans prendre en
considération ce que font les Etats-Unis
ou la coalition, précisant que les
Syriens n’accepteront pas que leur pays
devienne un jouet entre les mains de
l’Occident. “C’est un principe
fondamental pour nous”, a-t-il insisté.
Dans une interview accordée au magazine
français Paris Match, le président al-Assad
a précisé qu’on ne peut pas mettre fin
au terrorisme par des frappes aériennes.
Des forces terrestres qui connaissent la
géographie et agissent en même temps
sont indispensables. C’est la raison
pour laquelle il n’y a pas eu de
résultats réels. “Ce n’est donc pas vrai
que les frappes de la coalition nous
aident”, a-t-il affirmé.
Et le président al-Assad d’ajouter : “Le
terrorisme est une idéologie qui ne
connaît pas de frontières et non pas des
organisations ou des structures. “Il y a
vingt ans, le terrorisme s’exportait
depuis notre région, en particulier
depuis les pays du Golfe comme l’Arabie
Saoudite. A présent, il nous vient
d’Europe, et notamment de France”,
a-t-il indiqué, précisant que le plus
gros contingent de terroristes
occidentaux venus en Syrie est français.
Voici le texte intégral de l’interview :
Paris Match – Monsieur le président,
après trois ans de guerre, au point où
nous en sommes aujourd’hui,
regrettez-vous de ne pas avoir gérer les
choses différemment au début, lorsque
les premiers signes de révolte sont
apparus en mars 2011 ? Vous sentez-vous
responsable ?
Le président Al-Assad – Dès les premiers
jours, il y avait des martyrs de l’armée
et de la police. Nous avons donc, dès
cette époque, fait face au terrorisme.
Il y avait certes des manifestations,
mais pas en grand nombre. Notre seul
choix était de défendre le peuple contre
les terroristes. Il n’y en avait pas
d’autres. Nous ne pouvons pas dire que
nous le regrettons car nous luttions
contre le terrorisme dès les premiers
jours. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a
pas eu d’erreurs commises dans la
pratique. Il y a toujours des erreurs.
Parlons aussi franchement ; si le Qatar
n’avait pas financé dès le début ces
terroristes, si la Turquie ne leur avait
pas apporté un soutien logistique et
l’occident un soutien politique, les
choses auraient été différentes. La
Syrie connaissait des problèmes avant la
crise, ce qui est normal, mais cela ne
signifie pas qu’il faille trouver aux
événements une origine intérieure.
-Durant cette guerre, on reproche à
votre armée d’avoir utilisé massivement
la force. Pourquoi bombarder des civils
?
-Lorsqu’un terroriste vous attaque,
croyez-vous que vous pouvez vous
défendre par le dialogue ? L’armée a eu
recours aux armes lorsque l’autre partie
en a fait usage. Notre but ne saurait
être de frapper les civils. Comment
peut-on résister pendant quatre ans en
tuant des civils, c’est-à-dire son
propre peuple, et en même temps
combattre les terroristes et les pays
hostiles qui les soutiennent, à savoir
ceux du Golfe, la Turquie et
l’Occident ? Si nous ne défendions pas
notre peuple, nous serions incapables de
résister. Par conséquent, il n’est pas
logique de dire que nous bombardons les
civils.
-Des images satellites de Homs ou de
Hama montrent des quartiers oblitérés.
L’ONU, une organisation à laquelle
adhère votre pays, parle de 190 000
morts au cours de cette guerre. Les
habitants de ces quartiers étaient-ils
tous des terroristes ?
-D’abord, il faudrait vérifier les
statistiques des Nations Unies. Quelles
en sont les sources ? Les chiffres qui
circulent aujourd’hui dans le monde,
notamment dans les médias, sont
exagérés. Ils sont faux. Ensuite les
images de destructions ne sont pas
seulement des photos satellites, mais
des photos prises sur le terrain. Ces
destructions sont réelles. Lorsque des
terroristes pénètrent dans une région et
l’occupent, l’armée doit la libérer. Des
combats sont alors engagés. Il est donc
normal qu’il y ait destruction. Dans la
plupart des cas, lorsque les terroristes
s’installent, les civils prennent la
fuite. En vérité, le plus grand nombre
de victimes en Syrie se compte parmi les
partisans de l’Etat, et non l’inverse.
Beaucoup ont été tué lors d’attentats.
Quand vous avez la guerre et le
terrorisme, il y a hélas des victimes
innocentes. Ca arrive n’importe où,
d’ailleurs. Mais il n’est pas concevable
qu’un Etat vise ses propres citoyens.
-Toujours selon l’ONU, trois millions de
syriens sont réfugiés dans les pays
limitrophes, soit un huitième de la
population syrienne. Est-ce que ce sont
tous des alliés des terroristes ?
-Non, non. La plupart de ceux qui ont
quitté la Syrie l’ont fait à cause du
terrorisme. Parmi ces réfugiés, certains
soutiennent les terroristes, d’autres
l’Etat. Ces derniers ont quitté le pays
pour des raisons de sécurité. Une grande
partie des réfugiés ne soutient
personne.
-D’un point de vue militaire, avez-vous
les moyens de gagner la guerre ?
-A présent, nous combattons des Etats,
pas seulement des bandes. Des milliards
de dollars leur sont versés. Des armes
leur ont été fournies par des pays comme
la Turquie. Il ne s’agit pas d’une
guerre facile d’un point de vue
militaire. Pourtant, l’armée syrienne
progresse dans beaucoup de régions.
Personne ne peut encore prévoir quand
cette guerre prendra fin, ni comment.
Nos adversaires pensaient, au début,
gagner le cœur des syriens. Ils n’y sont
pas parvenus. Ils ont perdu le soutient
de la population locale. C’est
précisément ce qui a permis à l’armée de
progresser. Nous devons envisager la
guerre d’un point de vue militaire,
social et politique.
-Mais ils n’ont pas encore perdu,
puisque la moitié de votre pays vous
échappe ?
-L’armée syrienne ne peut être partout à
la fois. Là où elle n’est pas présente,
les terroristes en profitent pour
franchir les frontières et s’infiltrer
dans telle ou telle zone. Mais à chaque
fois que l’armée décide de reprendre une
région, elle y parvient. Il ne s’agit
pas d’une guerre entre deux armées, où
l’une occupe un territoire et l’autre un
autre. Il s’agit d’un autre type de
guerre. Nous avons affaire à des groupes
terroristes qui s’infiltrent dans une
ville ou dans un village. Cette guerre
sera donc longue et difficile.
-Beaucoup disent que la solution c’est
votre départ. Avez-vous vous-même
envisagé que votre départ soit la
solution ?
-Partout dans le monde, un chef d’Etat
arrive au pouvoir par un mécanisme
constitutionnel, et il le quitte par le
même mécanisme. Un président ne peut ni
s’imposer ni quitter le pouvoir par le
chaos. La preuve tangible, ce sont les
conséquences de la politique française
en Libye avec la décision d’attaquer
Kadhafi. Quel en a été le résultat ?
Après son départ, il y a eu le chaos.
Son départ était-il la solution ? La
situation s’est-elle améliorée ? La
Lybie est-elle devenue démocratique ?
L’Etat est comme un navire : dans la
tempête, le capitaine ne prend pas la
fuite. Il ne quitte pas le bord. Si les
passagers doivent s’en aller, alors il
sera le dernier à partir.
-Cela veut dire que le capitaine est
prêt à mourir. Vous avez évoqué Mouammar
Kadhafi, est-ce que vous avez peur de
mourir de la même façon que Saddam
Hussein ou que Kadhafi ?
-Le capitaine ne pense pas à la mort, ni
à la vie, il pense à sauver son navire.
S’il fait naufrage, tout le monde
mourra. Il faut donc mieux tout faire
pour sauver son pays. Mais je voudrais
souligner une chose importante. Mon but
n’est pas de rester président, ni avant,
ni pendant, ni après la crise. Mais
quoiqu’il arrive, nous autres Syriens,
n’accepterons jamais que notre pays
devienne un jouet entre les mains de
l’Occident. C’est un principe
fondamental pour nous.
-Parlons du groupe Etat Islamique. On
entend dire parfois qu’au départ, le
régime syrien a encouragé la montée des
radicaux islamistes pour diviser
l’opposition. Que répondez-vous ?
-D’abord en Syrie, nous avons un Etat,
pas un régime. Soyons clair sur la
terminologie. Si nous supposons que cela
est vrai, et donc que nous avons soutenu
l’Etat Islamique, cela revient à dire
que nous leur avons demandé de nous
attaquer, d’attaquer nos aéroports
militaires, de tuer des centaines de nos
militaires, d’occuper nos villes et nos
villages. Où est la logique là-dedans ?
Qu’avions-nous à gagner dans tout cela ?
Diviser et affaiblir l’opposition, comme
vous le dites ? Nous n’avions pas besoin
de le faire. L’Occident lui-même
reconnaît que cette opposition était
fantoche. C’est ce qu’Obama lui-même a
dit. L’hypothèse est donc fausse. Mais
alors, où est la vérité ? En réalité,
l’Etat Islamique a été créé en Irak en
2006. Ce sont bien les Etats Unis et non
la Syrie qui occupaient l’Irak. Abou
Baker al Baghdadi était dans les geôles
américaines et non dans les prisons
syriennes. Qui a donc créé l’Etat
Islamique ? La Syrie ou les Etats Unis ?
-Les Syriens que nous rencontrons à
Damas font plus allusion aux cellules
dormantes djihadistes en occident qu’à
la guerre contre l’Etat Islamique. C’est
étonnant, non ?
-Le terrorisme est une idéologie et non
des organisations ou des structures. Or,
l’idéologie ne connaît pas de
frontières. Il y a vingt ans, le
terrorisme s’exportait depuis notre
région, en particulier depuis les pays
du Golfe comme l’Arabie Saoudite. A
présent, il nous vient d’Europe, et
notamment de France. Le plus gros
contingent de terroristes occidentaux
venus en Syrie est français. Ils
commettent des attentats en France. En
Belgique, ils ont attaqué le musée juif.
Le terrorisme en Europe n’est plus
dormant, il s’est réveillé.
-Les Américains sont aujourd’hui, contre
l’Etat Islamique, des alliés tactiques.
Considérez-vous toujours leur
intervention comme une violation du
territoire syrien?
-Vous avez utilisé le mot tactique, et
c’est là un point important. Vous savez
bien qu’une tactique n’a aucun sens sans
une stratégie. Car elle seule n’arrivera
pas à venir à bout du terrorisme. Il
s’agit d’une intervention illégale,
d’abord parce qu’elle n’a pas reçu
l’approbation du Conseil de sécurité,
ensuite parce qu’elle n’a pas tenu
compte de la souveraineté d’un Etat qui
est la Syrie. La réponse est « oui »,
c’est une intervention illégale, et donc
une violation de la souveraineté
nationale.
-L’AFP rapporte que votre aviation a
effectué 2000 sorties aériennes en moins
de 40 jours, ce qui est énorme. Quand
vos avions croisent leurs avions, par
exemple en allant bombarder Raqqa,
existe-t-il un protocole de non
agression ?
-Il n’y a pas de coordination directe.
Nous attaquons le terrorisme là où il se
trouve, sans prendre en considération ce
que font les Etats Unis ou la coalition.
Vous seriez sans doute surpris
d’apprendre que le nombre quotidien de
sorties de l’aviation syrienne pour
frapper les terroristes est supérieur à
celui de la coalition. Donc d’abord il
n’y a pas de coordination. Ensuite les
frappes de la coalition ne sont que
cosmétiques.
-Mais ces frappes-là vous aident. La
démission du Secrétaire Américain à la
Défense Chuck Hagel s’explique en partie
parce qu’il pensait qu’elles
renforçaient votre gouvernement et vos
positions.
-Notez que votre question contredit
celle dans laquelle on est accusé de
soutenir Daech. Ça veut dire plutôt que
nous sommes des ennemies de Daech.
-J’ai dit qu’on entend qu’au
départ, vous avez soutenu Daech pour
diviser l’opposition.
-Je ne vous accuse pas, je fais plutôt
allusion à ceux qui le pensent.
-Maintenant, une des conséquences était
cette démission, du point de vue
américain. Estimez-vous quand même que
les frappes de la coalition vous
aident ?
-On ne peut pas mettre fin au terrorisme
par des frappes aériennes. Des forces
terrestres qui connaissent la géographie
et agissent en même temps sont
indispensables. C’est la raison pour
laquelle il n’y a pas eu de résultats
réels après deux mois des campagnes
menées par la coalition. Ce n’est donc
pas vrai que les frappes de la coalition
nous aident. Elles nous auraient
certainement aidés si elles étaient
sérieuses et efficaces. C’est nous qui
menons les combats terrestres contre
Daech, et nous n’avons constaté aucun
changement, surtout que la Turquie
apporte toujours un soutien direct dans
ces régions.
-Le 14 juillet 2008, vous étiez à la
tribune sur les champs Elysées en marge
du sommet de la Méditerranée.
Aujourd’hui le gouvernement français
vous considère comme un paria, comment
vivez vous cette situation?
-Les bonnes relations entre 2008 et 2011
n’étaient pas le résultat d’une
initiative française. Il y a eu d’abord
les américains qui ont chargé
l’administration française à l’époque de
faire pression sur la Syrie au sujet de
l’Iran. Il y a eu ensuite le Qatar qui
poussait la France à améliorer ses
relations avec la Syrie. Entretenir de
bonnes relations avec nous n’émanait
donc pas d’une volonté indépendante de
la France. Aujourd’hui, les choses
n’ont pas changé. Hollande, comme
Sarkozy, n’agit pas de son propre gré.
-François Hollande continue de vous
considérer comme un adversaire, est-ce
que vous pensez qu’à un moment le
contact pourra être renoué ?
-Ce n’est pas une question de relations
personnelles. D’ailleurs je ne le
connais même pas. Il s’agit de relations
entre Etats et institutions, et dans
l’intérêt des deux peuples. Nous
traiterons avec tout responsable ou
gouvernement français dans l’intérêt
commun. Mais l’administration actuelle
œuvre à l’encontre des intérêts de notre
peuple et de ceux du peuple français. Je
ne suis ni l’ennemi personnel ni le
rival d’Hollande. Je pense que c’est
plutôt Daech qui est son rival, puisque
leurs cotes de popularité sont très
proches.
-Oui ou non, y a-t-il aujourd’hui en
Syrie des armes chimiques ?
-Non, nous l’avons très clairement
déclaré, et lorsque nous avons décidé de
renoncer aux armes chimiques, c’était de
manière définitive et totale.
-Pourtant le secrétaire d’Etat américain
John Kerry vous accuse d’avoir violé le
traité en faisant usage de chlore.
Est-ce vrai ?
-Vous pouvez trouver du chlore dans
n’importe quel foyer syrien. N’importe
quelle faction peut l’utiliser. Mais
nous, nous ne l’avons pas utilisé, car
nous avons des armes conventionnelles
plus efficaces que nous employons dans
notre guerre contre les terroristes.
Nous ne le cachons pas, car c’est notre
droit. Ces accusations ne nous
surprennent pas. D’ailleurs, depuis
quand les américains disent-ils la
vérité à propos de la crise syrienne ?!
-Avez vous utilisé des armes chimiques?
-Nous n’avons pas utilisé ce genre
d’armes, autrement il y aurait eu des
dizaines, voire des centaines de
milliers de morts, pas simplement 100 ou
200 personnes, comme on l’a dit l’année
dernière, surtout dans des régions
peuplées de centaines de milliers, voire
de millions de syriens.
-A l’occasion de votre dernier séjour à
Paris en novembre 2010, j’avais
interviewé votre femme Asma. Est ce que
ça vous manque de ne plus pouvoir
voyager hors de vos frontières ?
-Je ne suis pas un amateur de voyage, et
mes visites n’étaient pas pour faire du
tourisme. Ce qui me manque
vraiment c’est la Syrie telle
quelle était. Ce qui nous manque, bien
sûr c’est un monde différent où règnent
des relations logiques et morales. Nous
avions à l’époque de grands espoirs de
développer notre région, de lui assurer
une plus grande ouverture
intellectuellement. Nous pensions que la
France était, par son patrimoine
culturel, la mieux placée pour jouer ce
rôle avec la Syrie au Moyen-Orient.
-Votre femme se voyait comme une
ambassadrice de la modernité, comment
vit-elle cette situation, maintenant
qu’elle est recluse en Syrie ?
-Comme tous les syriens, comme moi, elle
éprouve de la douleur en voyant la
destruction et le sang versé. Nous avons
de la peine de voir notre pays revenir
des décennies en arrière, et devenir un
foyer de terrorisme après avoir été
parmi les cinq premiers pays sur le plan
de la sécurité. Tous les deux, nous
sommes navrés de voir l’Occident, qu’on
croyait capable d’aider à l’ouverture et
au développement, prendre la direction
inverse. Pire encore, que ses alliés
soient des pays moyenâgeux du Golf,
comme l’Arabie Saoudite et le Qatar.
-On vous décrit comme quelqu’un
d’extrêmement proche de ses enfants,
comment leur expliquez-vous ce qui se
passe dans votre pays le soir en
rentrant chez vous ?
-Ce dialogue se déroule dans chaque
foyer syrien. Le plus difficile
est lorsqu’on a affaire avec des enfants
dont la conscience sociale s’est formée
durant la crise. Les deux principales
questions qu’ils posent sont les
suivantes : Comment des gens qui croient
ou disent défendre Dieu et l’Islam
peuvent-ils tuer et décapiter?
C’est une contradiction difficile à
expliquer. Les enfants demandent aussi
si ces gens-là savent qu’ils se
trompent. La réponse est que certains le
savent et exploitent la religion à fins
particulières, d’autres sont des
ignorants qui ne savent pas que la
religion c’est le bien, et non le
meurtre. Ils nous posent une dernière
question : « Pourquoi l’Occident nous
attaque et soutient les terroristes ? ».
Ils ne parlent évidemment pas de
l’Occident en tant que tel, mais
évoquent des pays précis comme les
États-Unis, la France, la Grande
Bretagne. « Pourquoi agissent-ils de la
sorte ? Est-ce qu’on leur a fait du
mal ? ». Nous leur expliquons
alors que les peuples c’est une chose,
et les Etats, c’en est une autre.
Agence Arabe Syrienne
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