Gaza
La bataille de
Gaza :
une nouvelle étape de la lutte contre
l'ennemi
Ramadan Abdallah
Shallah
Samedi 1er décembre
2012
Dans une interview
sur la chaîne « Falastin Al-Yawm »,
dr. Ramadan Abdallah Shallah,
secrétaire général du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, a
affirmé que la récente bataille
entre l’ennemi sioniste et la
résistance palestinienne dans la
bande de Gaza s’est soldée par une
victoire de la résistance, et que
cette bataille représente une
nouvelle étape de la lutte
palestinienne vers la libération et
la liberté.
Immédiatement après
le discours du président de
l’Autorité palestinienne Mahmoud
Abbas à l’ONU et au moment du vote
positif de l’Assemblée Générale,
dr.
Ramadan Abdallah répondait aux
questions du journaliste sur la
signification du vote à l’ONU, la
résistance à Gaza, la réconciliation
palestinienne et le rôle de l’Egypte
dans la bataille de la libération. Ci-joint de larges
extraits de cette interview : A propos du vote par
l’ONU de l’admission de l’Etat
palestinien comme Etat observateur
et non membre, vote qui a obtenu 138
voix, dr. Ramadan a déclaré :
Refus d’un Etat
palestinien dans les frontières de
67 « A la lumière du
discours du président de l’Autorité
palestinienne aux Nations-Unies, qui
fut considéré comme une victoire
importante pour le peuple
palestinien et une occasion
historique, il est important
d’apporter un éclairage sur cette
initiative. D’abord, nous nous
demandons de quelle Palestine il
s’agit ? S’il s’agit de la patrie
entière, de la Palestine, du fleuve
à la mer, il est normal que nous
bénissions ce pas, mais il ne s’agit
que de fixer une limite au droit
palestinien, au droit de la nation
sur toute la Palestine selon la
résolution de partage, qui avait été
refusée par la nation toute entière
à l’époque, et d’accepter un Etat
dans le cadre du partage, qui a été
largement entamé depuis, puisque le
programme provisoire puis la
déclaration d’indépendance en 1988
ne réclament qu’un Etat dans les
frontières de 67 (et non selon les
frontières de 67), où l’occupant
sioniste a confisqué la moitié de la
Cisjordanie. Aujourd’hui on nous dit
qu’il n’y a plus de Palestine du
fleuve à la mer, toute la Palestine,
et il n’y a même plus de Palestine
selon la résolution de partage, il y
a une nouvelle Palestine, et de
nouveau, nous demandons à l’occupant
de bien vouloir accepter de
retourner à la table des
négociations pour poursuivre ce qui
reste à discuter, puisque les
négociations étaient dans l’impasse,
mais celles-ci avaient déjà fixé des
limites au droit palestinien. Donc,
sur le plan stratégique, ce pas
suscite de grandes craintes,
confirmées par le discours que nous
avons entendu. Il y a, dans cette
initiative, quelques acquis
tactiques, dans le cadre du
processus de règlement, que certains
jugent positifs, et dans le cadre de
ce qui s’appelle « la légalité
internationale » qui est en fait
inique puisqu’elle a fondé Israël,
l’a protégé et l’a entretenu, des
acquis positifs comme le fait de se
diriger vers tel ou tel tribunal, ou
d’intégrer telle ou telle
institution ; nous parlons de
quelques acquis inutiles face à une
grande injustice consistant à
supprimer 80% de notre droit
historique, doctrinaire, juridique
et islamique, et selon tous les
critères, notre droit sur notre
terre, la Palestine. C’est pourquoi
entre les maigres gains tactiques et
la perte stratégique, et dans le
cadre de la guerre de Gaza et de la
division interpalestinienne, nous
avons préféré ne pas participer.
Nous avons clairement dit à
l’Autorité palestinienne et aux
frères en Egypte, que nous
n’approuvons pas ce pas mais que
nous ne lutterons pas contre.
Laissons le temps et les jours et la
réalité sur le terrain prouver ce
que ce pas va générer. Même
Netanyahu vient de déclarer que rien
ne changera en fait, après
l’admission à l’ONU comme état non
membre. La position israélienne
envers cette initiative n’a jamais
été sincère, puis des faits nouveaux
sont intervenus. Abu Mazen a déclaré
dans son discours « c’est la
dernière chance pour sauver la
solution de deux Etats ». En
réalité, c’est le sommet de ce qui
est proposé sur le plan
international, avec l’approbation
sioniste. Si la solution des deux
Etats n’est pas appliquée, c’est
alors la solution d’un seul Etat
(que nous refusons par ailleurs pour
diverses considérations) obtenu par
la voie pacifique qui devra être
appliqué, ce que refuse nettement
l’ennemi sioniste à cause des
considérations démographiques. Le secrétaire
général du Jihad islamique a ajouté
que cette solution (les deux Etats)
fermait la porte à toutes les autres
solutions et réservait une place à
la solution des deux Etats en
attendant l’application de la vision
sioniste. « L’ONU a reconnu en 1974
l’OLP comme membre observateur,
c’est-à-dire il y a plus de trente
ans. Nous devons attendre trente
autres années, pour un Etat
observateur, pour qu’il y ait la
solution à deux Etats, selon la
vision sioniste. C’est le fondement
de la position sioniste, dont le
seul souci est d’entériner « Israël
en tant qu’Etat juif ». L’Etat
sioniste sait également que
l’Autorité palestinienne est en
train de vendre une nouvelle
illusion au peuple palestinien.
Israël le savait, mais il y a une
autre raison au changement de
langage des sionistes. Israël,
l’occident et le monde ont lu la
guerre de Gaza qui a signifié :
Netanyahu, si tu refuses la solution
à deux Etats, attends la solution
accumulée par la résistance et le
peuple palestinien, qui vont de
victoire en victoire, depuis une
décennie. Mahmoud Abbas s’est plaint
disant que le monde ne ressentait
pas qu’un Etat manque dans le monde.
En réalité, le monde ressent qu’il y
a un Etat de trop dans le monde,
c’est Israël. La personne qui a
présenté Abou Mazen à l’ONU a
déclaré qu’il ne faut pas occuper la
terre des autres par la force, mais
est-ce qu’Israël a pris la Palestine
selon un processus électoral, ou
dans un bulletin de Loto ? La
Palestine a été violentée par la
force des armes. C’est cet Etat de
trop qui doit disparaître pour que
revienne la Palestine. Parlant des
droits palestiniens, Abu Mazen a
déclaré que le peuple palestinien
n’abandonnera pas ses droits
nationaux, tels que les ont définis
les Nations-Unies. Qui a déclaré que
les Nations-Unies peuvent définir
les droits d’un peuple ? Moi, je
refuse la résolution du partage, où
nous avions 45% de la Palestine, et
aujourd’hui, ils te donnent moins de
la moitié des 45%. Pourquoi
protestes-tu ? Il dit : nous ne
sommes pas venus pour supprimer la
légitimité d’un Etat existant, nous
venons demander la légitimité de la
Palestine, comme des aveugles au
cimetière. Pourquoi ? Celui qui sort
d’une guerre comme celle qui s’est
déroulée à Gaza, est-il obligé de
venir confirmer la légitimité de
l’Etat d’Israël ? Avant, ils
reconnaissaient Israël comme un fait
accompli, aujourd’hui ils disent
qu’Israël a une légitimité. Ils ont
renié toute la littérature
palestinienne, ils ont tout jeté à
la mer. Abu Mazen a de plus parlé
des réfugiés, disant qu’ils seraient
heureux d’obtenir une justice. Mais
ces réfugiés, vont-ils retourner
dans leurs villes ou villages, ou
bien à Ramallah ou au camp d’al-Jalazon
? Je voudrai conclure en un mot :
lorsque les accords d’Oslo ont été
signés, le peuple palestinien a
organisé les réjouissances dans
toutes les rues et les villes, pour
célébrer « la réconciliation
historique ». Ce jour-là, la chaîne
CNN avait accueilli le frère Nabil
Shaath, et lui avait demandé que
ressentait-il à la vue des
réjouissances organisées à la Maison
Blanche. Il avait dit (et personne
ne s’y attendait) : aujourd’hui, je
viens de réaliser que 80% de la
terre palestinienne est perdue à
jamais. Aujourd’hui, ils nous disent
: voilà, vous le peuple palestinien,
c’est la limite de vos
revendications en Palestine. » Dr. Ramadan a
poursuivi, se demandant si cette
solution pouvait ramener les fils de
Haïfa, de Yafa ou Safad à leurs
villes ou villages dans la terre
palestinienne occupée en 1948,
affirmant que ce qui se passe sert
en réalité à donner du souffle au
processus de règlement qui était à
l’agonie. « Les Etats-Unis et les
Européens ont pris peur de ce qui
s’est passé à Gaza. Le climat et
l’état d’esprit qui ont dominé au
cours et après la guerre de Gaza, au
sein du peuple palestinien, devaient
être combattus et balayés par un
geste qui donne du souffle au
processus de règlement, pour abattre
ce que la bataille de Gaza a
insufflé. C’est de nouveau compter
sur une illusion, un mirage ».
La bataille de
Gaza et la victoire de la résistance Pour le dr. Ramadan
Abdallah Shallah, la résistance a
remporté une victoire dans la bande
de Gaza parce qu’elle a surpris
l’ennemi par ses capacités et sa
pratique sur le terrain, et elle a
mis en échec les buts que s’étaient
fixés les Israéliens lors de la
guerre contre le territoire de la
bande de Gaza en Palestine, qui a
duré 8 jours. « L’ennemi a déclaré
vouloir détruire l’infrastructure de
la résistance, sa puissance et ses
fusées, mais jusqu’à la dernière
minute de la guerre, lorsque les
dirigeants sionistes tenaient une
conférence de presse, les fusées
tombaient sur les territoires
occupés. Il a dit vouloir revenir à
sa puissance de dissuasion, mais de
quelle dissuasion parle-t-il ? Nous
avons frappé au cœur de Tel Aviv. Il
y a quelques années, ils discutaient
de la défense de la colonie Sderot
qu’on pouvait atteindre par des
fusées de courte portée, de 10 à 20
km., et aujourd’hui ? Ils ne
pouvaient supporter qu’un million de
colons descendent dans les abris,
aujourd’hui, ce sont trois millions
qui sont accourus dans les abris. Il
voulait également instaurer un état
de fait consistant à séparer la
bande de Gaza de la Cisjordanie,
pour la remettre à l’Egypte. Mais
l’ennemi a échoué sur tous ces
plans. » Pour ceux qui
doutent de la victoire de la
résistance dans la bataille de Gaza,
dr. Ramadan Abdallah a indiqué les
derniers sondages à l’intérieur de
l’entité sioniste, dont celui fait
par la chaîne 10, qui a affirmé que
34% des Israéliens pensent que Gaza
a remporté la victoire, alors que
26% ont jugé que les « deux parties
» sont à égalité, ce qui est en soi
une victoire de la résistance, car
le fait de considérer que l’entité
qui possède toute cette puissance
militaire puisse être à égalité avec
le mouvement du Jihad islamique et
le Hamas et les autres formations de
la résistance, signifie
qu’aujourd’hui, la victime a
remporté la victoire sur le
bourreau. Dr. Ramadan a
rappelé les scènes de panique au
sein des colons, qui accouraient
vers les abris, et à leur tête les
dirigeants de la guerre, comme
Netanyahu et Barak. Rien que ce
genre de scènes entérine la défaite
pour les sionistes. « L’ennemi a cru que
l’occasion était venue pour frapper
Gaza. Il a visé le martyr dirigeant
Ahmad Jaabari, et envisageait
l’assassinat d’autres dirigeants, et
terminer la bataille comme il le
voulait. Il croyait qu’il allait
réaliser de grands acquis, pouvant
lui assurer des gains électoraux, au
détriment du sang palestinien.
Netanyahu voulait attirer le soutien
et le feu vert américains pour
relever sa popularité, mais il n’a
acquis que la déception, la défaite
et la honte à cause de la frappe de
Tel Aviv et d’autres villes occupées
par les fusées de la résistance. Ces
fusées ont continué à frapper les
villes occupées malgré le
bombardement sioniste et le déluge
de feu qui s’abattait sur la bande
de Gaza. Pour la première fois dans
l’histoire du conflit, les fusées de
la résistance ont atteint le cœur de
l’entité, Tel Aviv qui représente
pour lui « la vache sacrée », ce qui
confirme la détérioration de ce qui
s’appelle la force de dissuasion
sioniste. ». Pour lui, « Israël
n’est plus protégé, et la puissance
de la force sioniste qui a attaqué
et bombardé des Etats arabes comme
le Soudan ou autres n’est plus ce
qu’elle était, et ce qui est
considéré comme la puissance de
dissuasion s’est détérioré à une
grande échelle ». Concernant la
victoire à Gaza, dr. Ramadan a
affirmé qu’il faut rester modeste,
car cette victoire est due à l’aide
divine d’abord, puis aux sacrifices
des combattants et de notre peuple.
« Nous n’acceptons cependant pas les
voix de ceux qui minimisent son
importance. Le fait de douter de la
victoire signifie que le défaitisme
s’est enraciné dans les cœurs de
ceux-là au point de devenir un roc
insoluble ». Il a ajouté que ce qui
s’est déroulé à Gaza est une
véritable guerre et non une
confrontation limitée, si l’on
considère le niveau de l’ennemi
sioniste, ses buts et ses
bombardements, mais aussi comment la
résistance a fait face, comment elle
a réussi à frapper Tel Aviv,
affirmant que la résistance a pris
la décision de mener cette guerre
pour défendre notre peuple. « Ce
n’est sûrement pas une guerre
décisive, puisque pour les
Israéliens, la guerre décisive
signifie la suppression du peuple
palestinien. Rabin voulait voir Gaza
sous la mer. Pour nous, la guerre
décisive est celle qui supprime
l’Etat sioniste de la carte et donne
naissance à la Palestine toute
entière ». Il a indiqué par
ailleurs que beaucoup de choses ont
distingué cette guerre des
précédentes. La guerre de 2008 a eu
des résultats modestes et limités.
Avant, la guerre de 2006 contre le
Liban était d’une grande envergure.
Aujourd’hui, cette guerre se tient
au même rang que celle de la guerre
de juillet 2006, elle pourrait même
la dépasser, selon deux
caractéristiques : « d’abord, nous
sommes arrivés à frapper Tel Aviv
(ce que pouvait faire la résistance
au Liban car ce n’est pas par
faiblesse qu’elle ne l’a pas fait,
mais pour des considérations
différentes) et ensuite, cette
guerre se déroule à partir de la
Palestine ». Concernant la trêve,
dr. Ramadan Shallah a expliqué que «
les Israéliens voulaient nous
imposer leurs conditions,
c’est-à-dire un cessez-le-feu entre
les deux parties. Nous avions refusé
et avions insisté pour réaliser des
acquis pour notre peuple assiégé.
C’est ce que nous pouvons appeler
l’aspect politique, qui est en fait
un aspect lié à la vie des gens.
C’est ce qui s’est réellement passé,
du fait de la volonté de la
résistance et de la volonté de notre
peuple en lutte. La trêve comprend
l’arrêt des assassinats, des
agressions et des tirs,d’une part,
et d’autre part, l’ouverture des
voies de passage, la reprise des
terres frontalières, l’arrêt des
tirs contre les pêcheurs et autres.
Ce sont des acquis pour notre
peuple. Mais pour Israël, il
s’agissait d’obtenir des gains
politiques en contrepartie,
consistant à séparer politiquement
la bande de Gaza de la Cisjordanie,
et de la Palestine. Il voulait
inclure un accord politique de ce
genre dans la trêve. Avec le Hamas,
nous étions conscients de cela et
nous étions d’accord pour empêcher
que l’accord de trêve ne revête un
aspect politique comme l’ont
souhaité les Israéliens. Concernant
la trêve, elle comprend deux
parties, la première est le
cessez-le-feu immédiat, et la
seconde concerne les voies de
passage, la mer, la bande
frontalière, etc… Pour cette seconde
partie, des délégations du
gouvernement palestinien à Gaza se
rendent en Egypte pour discuter des
mécanismes et du suivi avec la
partie égyptienne en vue de son
application sur le terrain. » Dr. Ramadan a avoué
que ni la résistance ni notre peuple
ne font confiance à l’occupant, et
c’est pourquoi nous avons dit au
cours de la conférence de presse: «
nous tiendrons notre engagement
envers la trêve tant que l’occupant
s’y tient ». Il a cependant précisé
que la trêve ne peut être «
volontaire et à durée indéterminée
», en comparaison avec la situation
qui prévaut en Cisjordanie, où la «
coordination sécuritaire » est au
plus haut point avec l’occupant. A
Gaza, a-t-il ajouté, il n’y a pas de
« coordination sécuritaire »
puisqu’il n’y a pas d’accord avec
l’occupant. « Mais nous ne pouvons
nous taire quand l’ennemi rompt la
trêve, comme il l’a fait au
printemps dernier lorsqu’il a
assassiné Abou Ibrahim, le
secrétaire général des Comités
Populaires. Nous, les Saraya al-Qods,
avons riposté car la trêve a été
rompue. Si nous ne le faisons pas,
nous n’avons qu’à abandonner les
armes et à nous transformer en
association de bienfaisance.
Aujourd’hui, cette trêve revêt un
aspect exécutif, il s’agit de
séparer entre deux adversaires après
une guerre où la résistance a obtenu
des acquis. Il n’y a rien de plus.
Toute rupture de la trêve nous donne
le droit de riposter. Tout comme Il
y a eu une différence qualitative
entre les guerres de 2008 et 2012,
et nous disons, par la permission de
Dieu, qu’il y aura une différence
nouvelle et importante entre 2012 et
la prochaine bataille.
Il faut remercier
l’Iran Concernant les Etats
qui soutiennent la résistance en
Palestine, dr. Ramadan a affirmé que
les organisations de la résistance
ne peuvent que remercier ceux qui
les ont soutenues, et quiconque ne
remercie pas l’humain ne remercie
pas le Créateur. Il a apprécié le
rôle de l’Iran qui a apporté son
soutien à la résistance en livrant
les armes et l’argent et le soutien
politique. Il a mis en garde contre
certaines voix qui essaient de
fabriquer un nouvel ennemi dans la
région qui serait l’Iran, alors que
le seul ennemi reste l’Etat
sioniste, jusqu’à sa disparition «
Il n’est pas du tout de notre
intérêt de tranquilliser l’Etat
sioniste en s’éloignant de l’Iran ou
en la critiquant, même en cas de
divergences politiques avec ce pays
». Refusant les critiques qui furent
adressées à ceux qui s’appuyent sur
l’Iran pour combattre l’Etat
sioniste, il s’est demandé comment
de grands ulémas pouvaient faire
appel à l’OTAN pour renverser ce
qu’ils ont nommé la tyrannie dans
leur pays alors que la résistance
palestinienne ne pouvait pas
s’appuyer sur l’Iran pour combattre
Israël, disant « comment avons-nous
admis cela et selon quelle logique,
quelle raison, quelle religion ou
quelle jurisprudence il ne nous est
pas autorisé d’accepter l’aide de
l’Iran, Etat islamique, contre
l’occupant sioniste en Palestine ? »
La réconciliation Dr. Shallah a abordé
la question de la réconciliation
interpalestinienne, qui est un des
principaux sujets de discussion,
après la victoire de Gaza, puisque
des voix affirment que la
réconciliation serait pour bientôt.
Mais le secrétaire général du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine l’a formellement nié : «
la réconciliation n’est pas à
l’ordre du jour. Rien n’a changé
dans les convictions des parties de
la réconciliation. Il y a une
tentative de fuite de la réalité,
lorsqu’elles parlent de
réconciliation. Il y a un grand
fossé entre deux projets en
Palestine, celui du règlement (nous
avons entendu son expression aux
Nations-Unies, nous voulons un Etat
aux côtés d’Israël), et celui de la
résistance à Israël, qui a lutté et
sacrifié tout ce qu’il peut
sacrifier. Lorsque le mouvement
Hamas a emprunté la voie de l’action
politique aux côtés de la
résistance, il espérait convaincre
l’autre partie (Abu Mazen et le
Fateh) qu’il est possible de mener
la résistance en même temps que
l’action politique, mais ceci est
absolument refusé par l’autre
partie. Nous avions pensé, en tant
que mouvement du Jihad islamique,
qu’on pouvait sortir de l’impasse en
réanimant l’OLP, mais les
discussions furent stoppées à ce
niveau. Concernant l’OLP, dr.
Ramadan a expliqué que si toutes les
forces politiques et combattantes du
peuple palestinien y étaient
incluses, elles devraient respecter
le programme qui serait proposé et
voté par tous. Aucune force
palestinienne ne pourrait imposer sa
ligne sur l’ensemble du peuple
palestinien, au contraire de ce qui
se passe aujourd’hui, où une seule
force politique impose à l’ensemble
du peuple palestinien et de ses
forces politiques et combattantes et
à toute la nation, une ligne précise
disant que le choix du peuple
palestinien est celui du règlement.
« Le monde entier sait que l’OLP,
qu’on présente comme représentant
légal et unique du peuple
palestinien, n’inclut ni le Jihad ni
le Hamas, ni d’autres formations.
Comment peut-être être représentant
légal et unique alors que
d’importantes forces n’y adhèrent
pas ? »
Les Etats arabes,
et la nouvelle Egypte Le secrétaire
général du mouvement du Jihad
islamique en Palestine a également
abordé, au cours de cette interview,
la place de la Palestine au sein des
Etats et peuples arabes, notamment
en Egypte. Il a affirmé que le rôle
de médiation de l’Egypte était, au
cours de la récente guerre,
totalement différent de celui
qu’elle tenait avant la révolution.
L’Egypte a joué un rôle positif et
son rôle de médiation était
entièrement différent du passé. « Un
changement s’est opéré dans la
position égyptienne, mais nous ne
sommes qu’au début. Cela n’est pas
suffisant. Netanyahu a voulu couper
la route entre nous et l’Egypte.
Mais nous espérons arriver à une
situation où l’Egypte pourra jouer
un rôle décisif dans la dissuasion
contre Israël et pourra faire
entendre que dans cette région, il y
a une force importante qui dise non
à Israël ». « Nous en tant que
mouvement de libération, nous ne
pouvons que nous réjouir du réveil
des peuples de la région qui
réclament la liberté, car la
bataille pour la libération des
humains est celle qui nous conduira
à la libération de la terre et des
patries, et en premier lieu la
Palestine. Mais nous apercevons que
l’agenda des peuples du « printemps
arabe » plonge plutôt dans les
détails de la vie quotidienne (ce
qui est du droit des gens de
s’occuper de leurs problèmes et de
régler leurs affaires intérieures)
et que la Palestine est du domaine
de l’affection, et n’est pas posée
dans l’agenda politique, alors qu’au
même moment, il y a une insistance à
affirmer que les accords signés avec
Israël ne seront pas remis en cause,
et ceci est dangereux. Il ne faut
pas rassurer l’occupation. Nous ne
demandons à personne de lancer
demain une guerre contre Israël,
nous comprenons la situation, mais
nous disons, comme nous le peuple
palestinien opprimé et écrasé,
assiégé et poursuivi, avons effectué
les préparatifs en vue de frapper
Tel Aviv, de gêner cette entité, de
casser son prestige, tous ces Etats
et régimes peuvent, s’ils le
veulent, mener ces préparatifs et de
se tenir prêts pour l’instant de la
confrontation. Il a finalement
espéré que les (fausses)
réjouissances actuelles pour le vote
à l’ONU ne se substituent pas à la
vraie joie suscitée par la dernière
victoire de la résistance à Gaza,
car c’est cette joie basée sur le
sang des martyrs et des sacrifices
du peuple palestinien qui fondera la
véritable joie lors de la libération
de la Palestine.
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