Actualité
Trump, Macron, Bolsonaro : Pas touche au
Venezuela !
P.I.R.
Vendredi 8 mars 2019
Intervention du PIR lors de la réunion
publique « Trump, Macron, Bolsonaro :
Pas touche au Venezuela ! », organisée
par le Collectif Ni Guerres Ni Etat de
Guerre le 6 mars 2019 à Paris.
Nous sommes réunis
ce soir pour prendre nos responsabilités
en tant qu’habitants du Nord vivant au
sein des métropoles coloniales face aux
menaces pesant sur le Venezuela. Le
Venezuela, à l’instar du reste de
l’Amérique latine, connait depuis bien
longtemps l’ingérence impérialiste du
Nord sur sa trajectoire politique, mais
depuis que le « processus
révolutionnaire » bolivarien a proclamé
sa détermination à s’émanciper de la
tutelle américaine, l’impérialisme
américain n’a eu de cesse de vouloir
obtenir son renversement, finançant son
opposition, diffusant de fausses
informations, prédisant inlassablement
la chute imminente du « régime ».
Le Venezuela
Bolivarien, au delà de ses grandes
déclarations, s’est engagé dans une
politique multipolaire pragmatique, avec
des partenaires régionaux et
internationaux, dont des puissances
non-occidentales, ce que ne lui
pardonnent pas ceux qui considèrent
encore aujourd’hui l’Amérique Latine
comme l’arrière cour des Etats-Unis.
Depuis l’élection du Président Chavez,
l’ingérence occidentale directe ou
indirecte au Venezuela a été permanente,
mais la menace se fait plus forte
aujourd’hui, associée à des sanctions
toujours plus dures infligées au pays
depuis 2015, et des menaces
d’intervention militaire depuis
l’avènement de Donald Trump à la Maison
Blanche. Cette ingérence et ce blocus
participent à l’étranglement de
l’économie du pays, déjà touché par une
crise économique liée à plusieurs
facteurs, dont un certain nombre
incombent très certainement à son
gouvernement.
S’agit-il donc pour
nous, décoloniaux, de prendre parti pour
le gouvernement bolivarien actuel ? Le
mouvement décolonial ne prête pas
d’allégeance. Nous laissons le
romantisme révolutionnaire ou
l’iconoclasme libertaire à d’autres. Le
Venezuela est malade de la colonialité
de son Etat, de son économie et de sa
culture. Ce n’est pas notre rôle de lui
donner des leçons. Il est par contre de
notre responsabilité de rendre visible
la participation des observateurs du
Nord à cette colonialité.
L’un des visages de
la colonialité de l’Etat Vénézuélien est
le rapport que sa révolution a entretenu
avec le regard occidental de gauche
durant près de 20 ans. Tant qu’elle
semblait pouvoir avoir 20/20 à sa copie,
et à condition qu’elle ait 20/20, la «
Révolution Bolivarienne » a bénéficié de
la sympathie des gauches
altermondialistes et anti-impérialistes
du monde entier. Aujourd’hui, elle ne
peut plus prétendre avoir 20/20, et
beaucoup de ceux qui hier y projetaient
leurs fantasmes ne veulent plus la voir,
la renient ou à minima se taisent. Ce
type de relation fétichiste, nous le
rejetons.
Ce que les
organisations participantes à cette
réunion publique assument ici, c’est
leur responsabilité en tant qu’habitants
du Nord de prendre parti contre
l’ingérence de leurs pays, et en
particulier la France et l’Union
Européenne. Cette ingérence qui se fait
chaque jour plus menaçante et renforce
la crise qui frappe de plein fouet le
peuple vénézuélien. Nous répétons ici la
position qui est la notre depuis le
début de la séquence actuelle : Que ceux
qui voudraient mettre le gouvernement
vénézuélien face à ses responsabilités
assument les leurs, et rejettent les
menaces de guerre et le blocus
économique.
Trump, Macron,
Bolsonaro : Pas touche au Venezuela !
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