Entretien
Le président al-Assad
à l’EFE : Les Etats-Unis ne sont pas
sérieux dans la lutte antiterroriste
SANA
Photo:
Sana
Vendredi 11 décembre 2015
Damas / Le président Bachar al-Assad
a affirmé que le premier pas pour
éradiquer les réseaux terroristes en
Syrie réside dans l’arrêt de l’afflux
des terroristes, en Syrie et en Irak,
par le biais des frontières, notamment
de la Turquie, ainsi que de toute forme
de soutien qui leur est apporté.
Dans un entretien avec l’Agence de
presse espagnole “EFE”, le président al-Assad
a fait savoir que la Turquie est
l’artère unique du réseau terroriste “Daech”,
assurant que l’Arabie Saoudite, la
Turquie et le Qatar sont les parties
principales impliquées dans la
perpétration des atrocités de Daech.
“Nous sommes disposés à mener des
négociations avec l’opposition, mais il
faut d’abord définir cette opposition
qui ne signifie pas l’action armée”, a
dit le président al-Assad qui a assuré
qu’il y a une grande différence entre
les hommes armés et les terroristes
d’une part et l’opposition de l’autre.
A la question de savoir si la
délégation syrienne prendra part à la
conférence qui se tiendrait à New York,
le président al-Assad a indiqué que la
tenue de la conférence n’avait pas été
encore confirmée, disant : “Les Russes,
qui préfèrent tenir la conférence à
Vienne, ont indiqué qu’il est
inapproprié de la tenir avant la
définition des groupes terroristes et de
ceux qui ne sont pas terroristes. Pour
nous en Syrie, nous considérons “comme
terroriste” toute personne portant
l’arme. Donc il est illogique de tenir
la réunion à New York ou n’importe où
dans le monde, sans la définition de
cette terminologie”.
Quant à la manière de l’éradication
de Daech, le président al-Assad a
indiqué qu’il faut en premier lieu et à
long terme traiter avec l’idéologie
wahhabite en interdisant aux
institutions et aux fonds saoudiens de
parvenir aux institutions islamiques
partout dans le monde pour y propager le
terrorisme.
Faisant allusion à la lutte contre le
terrorisme par l’armée syrienne et
toutes les parties qui la soutiennent,
le président al-Assad a souligné la
nécessité de lutter à cours terme contre
ce phénomène par le biais de l’arrêt de
toute forme de soutien apporté par
l’Arabie Saoudite, le Qatar et la
Turquie aux terroristes.
A propos des parties qui achètent le
pétrole à Daech, le président al-Assad a
évoqué les séquences de vidéo diffusées
par les Russes sur des camions-citernes
chargés du pétrole et qui franchissaient
la frontière syro-turque, indiquant que
la Turquie, qui est l’artère unique pour
les terroristes de Daech, vend
ce pétrole à des prix “bon marché” aux
autres pays du monde.
A la question de savoir quand la
guerre prendra fin en Syrie, le
président al-Assad a affirmé que si
certains pays, tels que la Turquie,
l’Arabie Saoudite et le Qatar, mettent
fin à leur soutien aux terroristes, le
conflit en Syrie prendra fin dans moins
d’un an.
En outre, le président al-Assad a
fait noter qu’il n’y a absolument pas de
coordination militaire entre l’armée
syrienne et la Coalition conduite par
les Etats-Unis, abordant à cet effet la
propagation de Daech en dépit des raids
menés par la Coalition durant plus d’un
an. “Par contre, les deux armées, russe
et syrienne, ont réalisé pendant
quelques semaines des victoires plus
importantes que celles réalisées par la
Coalition durant plus d’un an”, a-t-il
précisé.
“Les Etats-Unis ne sont pas sérieux
dans la lutte antiterroriste et ne
veulent pas éradiquer Daech, ni
l’extrémisme, ni le terrorisme”, a fait
allusion le président al-Assad.
Le président al-Assad a également
indiqué que la France n’est pas sérieuse
dans la lutte contre le terrorisme,
surtout qu’elle n’avait déclaré la
guerre au terrorisme qu’après les
attentats survenus le mois dernier à
Paris.
Le président al-Assad a, de même,
assuré que l’Europe peut lutter contre
le terrorisme et a, comme nous,
l’intérêt de le faire, soulignant que
“tous ont l’intérêt de lutter contre le
terrorisme, mais ceci a besoin de
volonté et je ne suis pas actuellement
optimiste quant à l’existence de telle
volonté”.
A la question de savoir qu’est-ce que
le président Vladimir Poutine lui a
demandé pour apporter de l’aide
militaire russe, le président al-Assad a
assuré que la Russie veut la stabilité
en Syrie, en Irak et dans la région,
faisant savoir que ce que fait la Russie
constitue une défense directe de
l’Europe qui n’est pas loin de la Syrie.
Par ailleurs, le président al-Assad a
affirmé qu’il ne quittera point la Syrie
quelles que soient les circonstances et
qu’il est resté ici, après environ cinq
ans, en raison du soutien que lui
ont apporté la majorité des Syriens.
Le président al-Assad a dit que les
Iraniens ne pensent point à établir une
base militaire en Syrie et qu’ils
n’avaient pas discuté de cette question.
A propos des possibilités de la
participation d’Erdogan à la recherche
d’un règlement de la crise en Syrie, le
président al-Assad a fait noter : “Nous
n’avons pas de problème avec Erdogan,
s’il renoncera à la position criminelle
qu’il adopte depuis le début de la crise
en Syrie pour soutenir les terroristes
par tous les moyens. Mais nous ne
croyons guère qu’Erdogan changera, pour
une simple raison, à savoir l’idéologie
des Frères Musulmans qu’il suit”.
Questionné sur ses craintes quant à
un compromis, l’Ukraine contre la Syrie,
entre les Etats-Unis et la Russie, le
président al-Assad a affirmé qu’il n’y a
aucune crainte, vu que les Russes, qui
sont pragmatistes, adoptent en même
temps une politique morale qui se base
sur la valeur et les principes, non pas
uniquement sur les intérêts.
Concernant son avis à l’égard du
crash de l’avion de combat russe, abattu
par la Turquie, le président al-Assad a
évoqué le changement positif sur le
terrain après le début de la
participation militaire russe en Syrie
pour lutter contre les réseaux
terroristes, indiquant qu’Erdogan croit
que son échec en Syrie, constitue la fin
de son avenir politique, et qu’il
poussera l’Otan à un conflit avec la
Russie pour compliquer davantage la
situation sur le terrain en Syrie.
“Accuser le gouvernement syrien
d’avoir attaqué les civils n’a pas de
sens. La preuve est que la majorité des
familles des combattants de l’opposition
ne vivent pas avec eux, mais elles sont
soutenues par le gouvernement”, a-t-il
dit.
Questionné sur son message aux
réfugiés syriens qui ont pris la fuit de
leur pays, le président al-Assad a
affirmé que la majorité des réfugiés
sont des partisans du gouvernement et
avaient quitter le pays en raison de la
situation due aux actes des terroristes
qui avaient tué les gens et détruit
leurs infrastructures et en raison de
l’embargo imposé par l’Occident à la
Syrie et qui leur a privé de l’obtention
de leurs besoins de première nécessité.
“Je n’ai pas de message à adresser
aux réfugiés, car ils regagnerons leur
Patrie après l’amélioration de la
situation, vu que la majorité d’eux
aiment leur Patrie. Mon message à
adresser est aux gouvernements européens
qui ont aidé les terroristes et imposé
un embargo qui a versé dans l’intérêt
des terroristes et poussé les réfugiés à
quitter la Syrie vers d’autres pays. Mon
message est que les gouvernements
européens, s’ils œuvrent pour l’intérêt
du peuple syrien comme ils disent,
doivent lever l’embargo et mettre fin à
l’afflux des terroristes en Syrie”,
a-t-il précisé.
Et le président al-Assad de conclure
: “La seule voie pour parvenir à un
véritable règlement politique est la
réconciliation qui se base sur l’octroi
par le gouvernement syrien d’une
amnistie à tous les terroristes qui
rendent leurs armes”.
A. Chatta
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|