Palestine
Entretien avec le représentant du
mouvement du Jihad islamique au Liban,
Abu Imad Rifa'î
« Nous assurons la
protection des camps palestiniens et
empêchons les infiltrations »
Rim al-Khatib
Samedi 1er mars 2014
Au cours d’un entretien avec l’agence
Quds Net, le représentant du mouvement
du Jihad islamique au Liban, Abu Imad
Rifa’î, a décrit la situation
palestinienne actuelle comme étant très
préoccupante, et qu’elle passait par une
phase « extrêmement critique et
dangereuse » à cause des pressions
américaines exercées sur l’Autorité
palestinienne pour arriver à un
règlement conforme à l’intérêt
« d’Israël ». Il a considéré que le
point le plus critique est la division
palestinienne, qui n’a pas encore été
réglée et la préoccupation des Arabes
par les crises internes. Il a mis en
garde contre les tentatives d’enliser la
situation palestinienne dans l’exil dans
les conflits et les divisions de la
région, pour détruire le fondement de la
question palestinienne, la question des
réfugiés.
A propos de la relation du mouvement
avec le Hezbollah libanais, dans le
cadre des conflits en cours, Rifa’î a
déclaré : « la relation du Jihad
islamique avec le Hezbollah est
semblable au passé, elle n’a pas été
influencée par les événements en cours,
elle est toujours aussi solide et est
basée sur le principe de la protection
du projet de la résistance et du peuple
palestinien, et notamment la question
des réfugiés, pour contrer le projet
sioniste ». Il a ajouté « nous sommes
concernés par le renforcement de cette
relation dans le contexte des tentatives
visant à liquider la question
palestinienne ». Répondant à la question
sur l’attaque ciblée contre le mouvement
à cause de sa relation avec l’Iran et le
Hezbollah, Rifa’î a dit : « le mouvement
du Jihad islamique est visé parce qu’il
protège le projet de la résistance et
parce qu’il représente l’avant-garde
qui s’oppose au projet sioniste, et
parce qu’il a rejeté tout compromis. Il
a maintenu ses positions relatives à la
libération de la terre spoliée, il
refuse la politique des négociations et
l’abandon des droits et des lieux
saints, islamiques et chrétiens ».
La "maîtrise de soi"
Il a poursuivi : « L’entité israélienne
cible le mouvement du Jihad islamique à
cause de son rôle dans la lutte contre
son projet dans la région », indiquant
que le fait d’ajouter le nom de
l’adjoint du secrétaire général du
mouvement, Ziyad Nakhalé, sur la liste
du « terrorisme international », par
décision du secrétaire d’Etat américain,
peut être lu comme une décision de
cibler directement le mouvement.
A propos de la politique de la « maitrîse
de soi » adoptée par le mouvement du
Jihad et le Hamas, envers les violations
« israéliennes » à Gaza, et si elle
émanait de la crainte d’un affrontement
prochain, Rifa’î a répondu : « Certes,
le mouvement du Jihad et le Hamas et la
résistance palestinienne ne craignent
pas l’occupation, nous avons consacré
nos vies pour affronter l’occupant et
nous savons parfaitement que tout
affrontement réclame des sacrifices.
Toutes les menaces ne nous empêcheront
pas de défendre notre cause sacrée, et
nous sommes prêts à protéger notre
peuple, quels que soient les
sacrifices ».
Il a poursuivi, disant que des
« estimations internes imposent
l’ampleur de la riposte aux crimes
sionistes, sans cependant enterrer le
droit de riposte, et le moment de cette
riposte doit être entre les mains de la
résistance, c’est elle qui doit
commencer et non l’occupation, il faut
que la résistance à Gaza soit en mesure
de prévoir les intentions sionistes, et
la nature de la riposte doit être basée
sur une stratégie claire et une
estimation du terrain, politique et
régional. »
Un scénario en cours
Le représentant du mouvement du Jihad
islamique en Palestine au Liban a
affirmé que « nous ne devons pas parler
d’incapacité de la résistance, ni croire
à un recul de la ligne de la résistance,
la résistance est concernée par la
protection du peuple palestinien.
Et « je crois que nous devons étudier
les conditions qui entourent la réalité
palestinienne et la réalité de l’entité
sioniste sur le terrain, pour élaborer
une politique claire et riposter à
l’agression ». Il a ajouté que la
« riposte doit se réaliser à partir
d’une étude précise du conflit, dans le
cadre d’une situation arabe changeante.
Nous avons besoin d’une stratégie basée
sur une vision claire ». Il a cependant
affirmé qu’il ne pensait pas à une
« agression prochaine sur Gaza, à court
terme, ni contre le mouvement du Jihad,
mais nous ne rejetons pas l’idée qu’un
scénario est en préparation pour Gaza,
et cela est en lien avec la situation
dans le monde arabe et probablement,
avec les résultats des défis en cours. »
A propos du Hamas et de l’Iran
A la question à propos des relations
entre le Hamas et le Hezbollah, qui a
assisté à un certain recul sur la base
de l’attitude envers le conflit en
Syrie, Rifa’î a dit : « je ne vais pas
parler au nom du Hamas, mais nous
assistons à un retour au normal des
relations entre le Hamas et la
république islamique d’Iran, il y a des
rencontres et des liaisons
permanentes ». Il a ajouté que « les
relations entre le Hamas et le Hezbollah
sont également revenues à leur situation
normale, après le différend à propos de
la Syrie ». « Les relations ont été
tièdes », a-t-il ajouté, « mais elles
n’ont jamais été coupées, la liaison se
poursuit entre les frères du Hamas
et du Hezbollah, et les choses
reviennent à leur cours presque
naturel ».
Abu Imad Rifa’î a cependant affirmé que
« nous, au mouvement du Jihad, nous
sommes concernés par le fait que les
meilleures relations entre le Hamas, le
Hezbollah et l’Iran existent, car nous
avons tous le même projet de résistance
dans la confrontation avec l’entité
sioniste occupante ».
Les camps palestiniens au Liban
Répondant à la question relative aux
tentatives d’impliquer les réfugiés
palestiniens dans le conflit entre les
Libanais, après que fut dévoilée la
présence de noms Palestiniens dans les
événements vécus à Beyrouth récemment,
Rifa’î a déclaré : « Certains
palestiniens ont été impliqués dans une
explosion qui a été dénoncée par tout le
peuple palestinien à Beyrouth, le but
ayant été d’impliquer les Palestiniens
dans le conflit en cours, pour frapper
le milieu protecteur du peuple
palestinien, puis la résistance au Liban
et la question des réfugiés. Le but est
donc double ». Il a clarifié que « cette
politique hypocrite vise à couper les
liens entre le peuple palestinien et le
peuple libanais, notamment les frères
shi’ites, dans le but de détruire la
résistance au Liban et la question des
réfugiés. Ce projet est dangereux et
menace toute la cause palestinienne.
Mais il ne pourra réussir, car il y a, à
tous les niveaux, une prise de
conscience concernant ce qui se trame
contre le peuple palestinien et le
projet de résistance et de soutien aux
Palestiniens. »
Il y a « une entente entre les forces
palestiniennes et libanaises pour
élaborer un plan de protection des camps
palestiniens et empêcher leur
infiltration, et renforcer les relations
entre les deux peuples », ajoutant que
« nous, en tant que forces
palestiniennes au Liban, nous assurons
le suivi de ces questions avec les
comités et les cadres politiques dans
les camps de réfugiés, pour consacrer la
participation de tous et les mettre face
à leurs responsabilités et protéger les
jeunes palestiniens contre leur
implication dans l’exécution d’agendas
étrangers, qui détruisent le projet de
résistance et les relations entre les
peuple palestinien et libanais ».
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