Entretien
La Tunisie victime
et complice de tous les sévices
Robert
Bibeau

Robert
Bibeau
Mercredi 13 février
2013 Robert Bibeau à La Nouvelle République «Le
Qatar est le gendarme de l’Otan dans le
monde arabe»
Prise dans le cercle vicieux de la
violence, la Tunisie traverse une crise
multidimensionnelle, idéologique,
politique, économique. Un bilan bien
sombre après la destitution de Ben Ali.
Face à cette situation le gouvernement
tunisien laxiste, produit d’une arnaque
électorale, est en panne. Comme attendus
le signe avant-coureur d’une
recrudescence de la violence, a été
annoncé depuis décembre dernier par
l’assassinat de Lotfi Nakhd, militant de
Nida Tounès, suivi récemment de celui de
Chokri Belaïd du Parti Patriote
Démocrate, et ce, au moment où les
islamistes nourris et assistés par un
Qatar aux desseins sournois, n’ont rien
trouvé de mieux à faire que l’apologie
de la violence. Pas de solution venant
de l’intérieur de la torpeur dans un
monde dominé par une crise économique.
Dans ce contexte, l’Algérie aujourd’hui
entouré de pays en crise où les
puissances impérialistes occidentales
jouent chacune leur partition en
sous-main, a déjà annoncé sa couleur, en
repoussant la menace djihadiste comme
l’on démontré les forces de sécurité à
In Amenas (Sud de l’Algérie).
Nous présentons au quotidien La Nouvelle
République d’Alger [http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2013-02-13/lnr.pdf]
une analyse économico-politique de cette
conjoncture troublante. Cherif Abdedaïm
est journaliste et écrivain [http://cherif.dailybarid.com/].
QUESTION NR :
Quel bilan
pourrait-on faire deux années après le
changement de régime en Tunisie ?
Robert Bibeau (RB) : Commençons par le
commencement
Il n’y a pas eu de
changement de régime en Tunisie, il y a
eu changement de la garde prétorienne.
Pour analyser, comprendre et expliquer
la révolte populaire tunisienne il faut
remonter à Sidi Bouzid le 17 décembre
2010. Voici une « révolution » qui ne
parvint
jamais à maturation et à trancher le
nœud gordien de son passé compradore, et
pour cette raison, elle piétine et
tourne en rond depuis plus de deux ans
maintenant (décembre 2010 à février
2013).
Rappelez-vous, dans un geste dramatique
le jeune Mohamed Bouazizi, maçon de sa
condition – résigné petit marchand
ambulant sur la place du marché –
s’immole dans son quartier paupérisé.
Face à cette torche humaine, symbole
agonisant de la résistance aux exactions
de la flicaille locale, avalisée par
leurs officiers et haut gradés à
rançonner tout métayer, marchand
ambulant ou tenancier – ils doivent bien
manger ces policiers et quand la solde
est maigre et irrégulière les ripoux
prolifères.
Divers éléments
sont frappants dans cette tragédie. D’un
côté, l’indigence du petit peuple
tunisien – on pourrait tout aussi bien
écrire égyptien, libyen
(maintenant qu’il
a été soi-disant «libéré» !), yéménite,
soudanais
et
malien – réduit pour partie à la
mendicité, au chômage, aux petits
boulots, à la débrouille sociale et aux
petits larcins, trafics et criminalité
en tout genre. De l’autre côté, face à
cette misère humanitaire, une
ploutocratie bien engraissée, enrichie
par les prébendes laisser par les
multinationales qui sucent le sang de la
classe ouvrière tunisienne – on pourrait
tout aussi bien écrire égyptienne,
libyenne, yéménite, soudanaise et
malienne – une oligarchie
prévaricatrice, roublarde, spoliatrice,
imposant son pouvoir opprimant,
discrétionnaire et s’en mettant plein
les poches au milieu du dénuement
populaire.
Au centre de cette
division tranchée, entre ces deux forces
opposées, toute une coterie de petits
bourgeois, d’intellectuels, de
politicailleux prétentieux, de
journalistes et communicateurs
gouailleurs, de petits dirigeants des
sévices et de petits professionnels des
services, commis de l’État, agent de
répression et autres chantres de la
«démocratie de la participation», qui
tous, parasitent le système
d’exploitation, jouent les
entremetteurs, s’agitent politiquement,
singes les agissements des grands
gourmands et spolient les petites gens
et les manants
– il n’y a pas de
petits profits en Tunisie –
et
ils arnaquent ou matraquent ainsi ceux
d’en bas ; les ouvriers, les paysans,
les artisans et les marchands ambulants
et tous les autres paumés qui passent à
leur portée.
QUESTION NR :
Face à cet état de
fait, on constate un laxisme de la part
du gouvernement tunisien. Comment
peut-on expliquer ce laissé faire ?
RB
: L’improbable révolution
La classe ouvrière
n’étant pas organisée, ni dirigée, ni
représentée sur l’échiquier politique
nationale nous avions déjà annoncé en
décembre 2010, que cette révolte
populiste serait dévoyée et en aucun cas
transformée en une révolution
authentique (renversement radicale de
toute la classe politique et économique
capitaliste monopoliste tunisienne
compradore – et nous avions fait le même
constat pour l’Égypte, le Yémen, etc.) [http://www.ism-france.org/analyses/Le-printemps-de-Tunis--article-14916
et
http://www.legrandsoir.info/La-revolution-avortee.html].
Dès le début de la
colère populaire les classes
intermédiaires, coincées entre les
ouvriers et le peuple d’un côté et de
l’autre les oligarques, les mandarins du
pouvoir, les grands larbins
à la botte de Ben
Ali - le
dictateur mafieux,
lancèrent leurs slogans réformistes :
«Cette guerre de classe est une guerre
pour bénéficier de la démocratie des
riches», entendez ceci : «Il y a des
décennies que la même clique monopolise
la mainmise sur la machine d’État et
empoche les prébendes, les restants de
plus-value, les profits usuriers
abandonnés par les monopoles étrangers.
Il est temps que l’on change la garde
électoralement. À nous l’assiette au
beurre et l’argent du beurre». Par
milliers ces cliques et ces clans
mobilisèrent leurs militants pour gagner
l’élection mystifiante, le
nouvel opium des peuples.
L’oligarchie compradore tunisienne,
prenant la mesure de l’ampleur de la
jacquerie populiste dans le pays,
consentit à sacrifier l’ex-parrain Ben
Ali qui partit en catimini se planquer
chez son ami le roi d’Arabie avec tous
ses profits mal acquis.
Professionnels, petits marchands,
fonctionnaires, journalistes et
reporters, syndicalistes et petits
seigneurs prévaricateurs restés si
longtemps sur la touche, si loin du
râtelier, crurent arriver l’heure de
bouffer dans l’auge gouvernementale et
de festoyer. Un écueil se présentait
cependant – ils avaient demandé des
élections et des élections ils auront –
et voilà que les intégristes –
islamistes remportèrent la mise
électorale et thésaurise aujourd’hui les
petits profits.
QUESTION NR : Pourquoi le peuple
tunisien, que l’on dit musulman
accommodant et modéré, a-t-il voté
majoritairement pour des intégristes
incommodants et immodérés ?
RB :
L’arnaque électorale
Le
peuple tunisien a réellement cru pouvoir
jouer le jeu de la démocratie bourgeoise
«émancipatrice» et il a cherché parmi
les prétendants au trône étatique un
parti politique qui était, par lui
considéré, comme une véritable
opposition à l’ancien régime, n’ayant en
toute apparence jamais traficoté ou
couché avec le pouvoir honni et cela
sans compromis. Un parti, selon toute
apparence, intègre – intégriste – sur le
plan de l’administration publique et
politique et surtout un parti promettant
de mettre fin à la crise et assurant la
reprise économique et des emplois, des
emplois et encore des emplois
permanents, honnêtes, payants, pour
survivre, manger et pouvoir se marier
décemment.
La
droite salafiste-wahhabite en Tunisie a
compris ces exigences et soutenue par
les crédits électoraux du Qatar et
d’Arabie, elle a su se présenter comme
la réponse à toutes ces demandes
justifiées.
Pendant ce temps
la pseudo gauche militante a martelé son
message «démocratique» puéril pour
changer de clique au pouvoir et pouvoir
s’inviter au râtelier. Le parti de la
droite intégriste-intègre et apparemment
désintéressée a donc remporté
son pari.
La
pseudo gauche, désunie, chaque clique
vorace souhaitant tirer l’auge vers son
parterre grégaire, ne comprenant rien au
désespoir du peuple tunisien, continue
encore aujourd’hui de proclamer que la
guerre des classes engagée vise à
accéder à la «démocratie» bourgeoise et
au droit de se dévêtir sur la rue, au
droit au mariage libertin – opposé à la
«charia», pour le droit de blasphème
(sur les traces de Charlie Hebdo
l’organe intégriste «socialiste»
rouge/brun des bobos parisiens).
Évidemment, le
petit-peuple tunisien qui ne mange pas
de ce pain et ne mange pas à sa faim,
n’a rien à cirer du droit au mariage
libertin, déjà que
les jeunes
tunisiens
ne peuvent pas se
marier parce que trop pauvre pour
acquérir un logement et faire vivre
leurs
enfants décemment ou encore pour quitter
le logis des parents.
Vous assistez en Tunisie (en Égypte
aussi), à la quintessence du crétinisme
parlementaire totalement désincarné des
sévices qui accablent les ouvriers et le
petit peuple délaissés alors que pendant
ce temps la petite bourgeoisie déchire
sa chemise non pas contre la famine et
le chômage endémique qui accable le
peuple et contre la paupérisation
dramatique qui le détruit petit à petit
mais contre la «charia», la rhétorique
et les sophismes islamistes (1).
QUESTION NR :
D’après-vous
quelle lecture pourrait-on faire du
récent assassinat du militant Chokri
Belaïd ?
RB
: Assassinat à droite – déroute à gauche
Quant à
l’exécution de Chokri Belaid –
membre de la
Haute instance pour la réalisation des
objectifs de la révolution, de la
réforme politique et de la transition
démocratique,
devenu
chef nationaliste du Mouvement des
Patriotes Démocratiques – assassinat
commandités par les Torquemada de la «fitna»
islamiste, chacun pourra mesurer l’abîme
des divergences qui oppose sa
plate-forme émergente aux revendications
de la population dans cette oraison
tirée de son anthologie :
« Quand dans notre
pays – le pays de Yadh Fadhel Ben
Achour, le pays des réformes, du
progrès, de la prestigieuse mosquée
Zitouna et de son université - on
laisse entrer ces tenants de la fitna et
de l’ignorance… venus aussi des
montagnes de Tora-Bora et d’ailleurs…
Quand on les laisse prêcher la violence
dans les mosquées et les universités de
Tunis… s’adonner à la violence…
s’accaparer les prières du Vendredi…
» [http://www.mondialisation.ca/syrie-tunisie-non-la-verite-nest-toujours-pas-bonne-a-dire/5322231].
L’homme a-t-il été approché pour
participer au gouvernement de coalition
dont il était question depuis quelques
temps (?) Une faction intégriste
radicale aura voulu signifier au Premier
ministre tunisien Hamadi Jebali son
opposition à cette solution de
compromission… C’est une explication
plausible. Mais quel est l’intérêt du
peuple tunisien dans tout cela ?
Pas plus qu’Ennahda,
le parti au pouvoir à Tunis, le
Mouvement des Patriotes Démocrates et le
reste de la droite et les partis de la
gauche tunisienne ne peuvent sortir la
Tunisie de la crise
internationale
dans laquelle elle s’empêtre depuis cinq
ans au moins (2008).
Pas davantage que ne peut le faire la
droite Salafiste-wahhabite-islamiste
qui n’a pas livré la marchandise promise
en dehors de cette polémique oiseuse –
superfétatoire – à propos de la nouvelle
constitution et de la «charia» qui
ne fournissent ni le pain, ni le
couscous à quiconque en Tunisie affamée
(sauf aux législateurs, juges,
avocaillons et constitutionnalistes de
l’industrie du manuscrit
constitutionnel).
QUESTION NR :
L’implication du
Qatar dans les troubles qui secouent le
monde arabe a été prouvée maintes fois ;
d’après-vous cet émirat serait-il un
simple pion au service des Occidentaux
et à leur tête les États-Unis, ou au
contraire, chercherait-il un quelconque
leadership du monde arabe ?
RB
: Pas de solution venant de l’intérieur
de la torpeur
L’alternative que vous présentez est de
fait identique à votre proposition
initiale. Le Qatar qui est devenu le
nouveau gendarme de l’OTAN dans le monde
Arabe, ou le Qatar qui cherche à prendre
le leadership du monde Arabe, dans les
deux cas vous décrivez le rôle de cet
Émirat rétrograde dans la division
impérialiste internationale du travail
et du capital. Le Qatar possède
d’immenses fortunes grâce à sa rente
pétrolière imposante. Les capitalistes
monopolistes qataris, imbriqués au
capital impérialiste mondial, se sont
fait attribuer le rôle de courroie de
transmission entre les pays
impérialistes encore dominants (mais sur
leur déclin inexorable) et les peuples
et pays arabes à exploiter, à soumettre,
à dominer et à spolier afin de leur
arracher leur précieuse plus-value et
leurs ressources naturelles colossales.
Le
Qatar utilise la rhétorique et le
sophisme islamiste-nationaliste pour
recruter des mercenaires qu’il arme,
entraîne et lance contre les
gouvernements récalcitrants (Libye,
Syrie) ou contre les gouvernements
déficients (en Égypte, en Tunisie au
temps de Ben Ali, au Yémen, et au Mali
aujourd’hui).
La
droite islamiste sévissant au Qatar, en
Arabie, en Turquie, en Égypte ou en
Tunisie n’a aucune prise sur la crise
systémique de l’impérialisme mondial et
ne peut évidemment garantir la fin de la
crise, ni la reprise de l’économie, pas
plus qu’elle ne peut créer les milliers
d‘emplois promis-attendus, les logements
manquant, ou stopper la hausse des prix
inflationnistes, assurer la
stabilisation des monnaies arabes, ou
endiguer l’infestation des marchés
nationaux arabes par les produits
étrangers, venus de Chine notamment.
Chacun, à droite comme à gauche,
voudrait nourrir les ventres affamés par
les plats indigestes de la constitution
et des slogans de «libération»
mensongers quand la dignité de manger
n’est même pas assuré au premier des
troupiers. Cet assassinat démontre que
la Tunisie s’enlise sur les chemins
constitutionnels et l’ornière des
élections démocratiques bourgeoises qui
ne règleront rien si ce n’est de
reporter les islamistes au pouvoir. Et
si ces élections anticipées portaient
une coalition de gauche ou de centre
gauche au pouvoir… rien ne serait
amélioré, ni même transformé.
Que ce soit d’Égypte, de Syrie, de
Libye, de Turquie ou de Tunisie les
slogans des frères musulmans sonnent
creux. L’islam n’est pas la solution à
la crise économique impérialiste
systémique. Ainsi, un observateur de la
scène politique arabe témoigne de ceci :
«
Monsieur Khairat
Al-Shater est le numéro deux des
Frères musulmans (d’Égypte, ndlr),
et le représentant de son aile la plus
conservatrice. Quant au richissime
Hassan Malek, après avoir débuté dans
les affaires en partenariat avec M. Al-Shater,
il dirige aujourd’hui avec son fils un
réseau d’entreprises dans le textile,
l’ameublement et le commerce employant
plus de quatre cents personnes (il y a
aussi Farid Khamis, président d’Oriental
Weavers, le plus grand fabricant mondial
de tapis. ndlr). Ces hommes incarnent
bien le credo économique des Frères
musulmans en faveur de la libre
entreprise, qui se conforme
davantage à la doctrine néolibérale
que la forme de capitalisme développée
sous la présidence de M. Hosni Moubarak
(ou de Ben Ali. ndlr». [http://www.pressegauche.org/spip.php?article13012].
Les mêmes sévices
entraîneront à coup sur les mêmes
souffrances et les mêmes sacrifices (2).
Alors que le «tiers-monde» fut obligé
d’embrasser les politiques du
libre-échange et la discipline du marché
soi-disant libre de l’impérialisme
mondial juste pour obtenir des prêts
asservissants de l’Occident (du Qatar et
de l’Arabie aussi), le résultat
prévisible s’est produit :
appauvrissement des masses populaires et
exploitation accrue de la classe
ouvrière pour rembourser ces prêts
asservissants et la dette souveraine
garantie par l’État compradore.
L’adhésion de la Tunisie ou de l’Algérie
au groupement du BRICS (les nouveaux
impérialistes émergents) ne fera que
déplacer le mal de l’épaule droite vers
l’épaule gauche – La Chine ou l’Inde
comme fournisseurs de marchandises et en
tant que créanciers spoliateurs ou
encore la France, l’Allemagne, la Suisse
et les États-Unis. Qu’est-ce que cela
change pour les travailleurs payeurs et
les chômeurs ?
QUESTION NR :
Au même titre que
les autres pays arabes déstabilisés, la
Tunisie est devenue un terrain de chasse
des wahhabites ; comment d’après-vous
les peuples arabes devraient-ils
contrecarrer ce courant ?
RB
: L’Algérie repousse la menace
djihadiste et tiens la France à distance
Je prendrai
l’exemple de l’Algérie pour répondre à
votre question sur la Tunisie. L’Algérie
se trouve aujourd’hui entouré de pays en
crise où les puissances impérialistes
occidentales jouent chacune leur
partition en sous-main ; où le Qatar, ce
nouveau gendarme du monde arabe, pêche
en eau trouble et finance l’aile
radicale des bourgeoisies nationalistes
affublées des oripeaux usés de
l’islamisme qui a pris la place du
nationalisme chauvin. Mais l’Algérie a
déjà connu, dans les années 1990, cette
mystique nationaliste intégriste à
propos de «L’Islam solution de tous les
maux nationaux» ce qui lui a coûté des
dizaines de milliers de martyrs.
Alors, quand des
djihadistes se sont échappés des harnais
de leurs maîtres qataris et occidentaux
sur la piste des puits au Sud du grand
désert (In Amenas), la réaction du
pouvoir d’Alger fut sans ambiguïté, pas
de tergiversation, pas de négociation,
pas de rançon, pas de prisonniers et pas
de témoins. La prise d’otage fut réglé
en un tour de main – message clair à
tout récidiviste djihadiste – qu’on se
le dise parmi la mouvance intégriste à
la solde, si vous entrez en Algérie ce
sera pour mourir isolé ou dissimulé
derrière vos
otages exécutés.
Je ne crois pas que la France ou le
Qatar réussiront à enflammer l’Algérie
pour se justifier d’attaquer l’Algérie
qui a déjà donné de ce côté de la
mystique intégriste.
La classe ouvrière
algérienne est la plus consciente du
continent africain (avec celle d’Afrique
du Sud) et je crois qu’elle est
imperméabilisée face à l’islamisme
radical (ce sont les jeunes de la classe
dite «moyenne» – petite et moyenne
bourgeoise – qui adhèrent à cette
mouvance assassine trompés par la
propagande des recruteurs à la solde
d’agences de renseignements bien
connues). Le danger le plus grave qui
guette la classe ouvrière algérienne ce
sont tous ces partis de la soi-disant
gauche nationaliste plurielle,
réformiste et opportuniste.
QUESTION NR : Quel avenir immédiat pour
la Tunisie sous les feux de la révolte
et de la répression ?
RB
: Crise économique systémique et cul de
sac islamiste
Aujourd’hui, en
Tunisie, le peuple en est réduit à crier
« DÉGAGE » à
une clique, puis à
une autre, aucune n’apportant de
solution véridique,
d’autant que la crise économique
systémique et structurelle de
l’impérialisme n’a pas fini de
s’approfondir et donc de tous les faire
souffrir. La Tunisie ne bénéficie pas
d’une imposante rente pétrolière et
gazière comme l’Algérie ou la Lybie.
Elle ne peut donc acheter temporairement
la paix sociale avec quelques redevances
abandonnées sur place par les monopoles
du pétrole.
Et en ce qui a
trait à la pseudo « démocratie »
électoraliste par les riches et pour les
riches, je vous laisse le soin de
trouver un usage quelconque à cette
«friandise» pour les peuples affamés et
troublés du Nord de l’Afrique
spoliée
(3).
(1) Tunisie l’art
d’avancer en arrière.
http://www.mondialisation.ca/printemps-arabe-tunisie-l-art-d-avancer-en-arri-re/27422
(2) Légende du
nouvel an au Mali.
http://les7duquebec.org/7-au-front/legende-du-nouvel-an-au-mali/
(3) La guerre de
reconquête du Mali.
http://les7duquebec.org/7-au-front/87816/
ENTRETIEN REALISE PAR CHERIF ABDEDAÏM ,
la nouvelle République du 13 février
2013
http://www.lnr-dz.com/pdf/journal/journal_du_2013-02-13/lnr.pdf
http://les7duquebec.org/7-au-front/la-tunisie-victime-et-complice-de-tous-les-sevices/
ANNONCE
Dans le volume Impérialisme et question
nationale (le modèle canadien) (2012)
nous présentons l’évolution de la lutte
des classes au Québec du soulèvement
patriote (1837) jusqu’à aujourd’hui
(2012). Le volume est disponible
GRATUITEMENT en téléchargement (format
PDF Acrobat) à cette adresse :
http://www.robertbibeau.ca/imperialisme.pdf
Le sommaire de Robert Bibeau
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