Le courage des femmes israéliennes qui exigent la fin de
l'occupation pour une paix juste gagne en sympathie.
Le mouvement féministe israélien né au cours des
années 70 s'est ouvert très rapidement aux femmes palestiniennes
vivant en Israël. Femmes israéliennes et palestiniennes se sont
rencontrées coude à coude autour de l'ouverture du premier abri
des femmes battues à Haïfa. Ce mouvement a été amené à se
confronter très rapidement avec les problèmes de la guerre et de
la paix. Lors de la première Intifada le mouvement féministe se
prononce contre la présence israélienne dans les Territoires Occupés.
Derrière le slogan: Halte à l'occupation!
Ce mouvement rassemble de nombreuses femmes juives et arabes.
Après la seconde Intifada, les organisations de
femmes israéliennes qui luttent pour le retrait de l'armée israélienne
des Territoires Occupés mettent en place la Coalition des
Femmes pour une Paix Juste qui regroupe plusieurs
mouvements féminins sur une plateforme commune. Les Femmes
en Noir, sur le modèle des «Femmes de la place de mai»,
organisent tous les vendredis des rassemblements à treize heures
sur une place publique. Bat Shalom (Filles de la
Paix) est une autre composante, avec un centre à Jérusalem-Ouest,
où elle regroupe essentiellement des femmes juives et quelques
palestiniennes, et un centre à Jérusalem-Est, où elle rassemble
essentiellement des femmes palestiniennes. Leur consigne: travailler
ensemble, Israéliennes et Palestiniennes, pour une paix juste et
durable.
L'Organisation des Femmes pour les Prisonnières
Politiques travaille pour libérer les prisonnières
politiques palestiniennes et israéliennes, et pour améliorer leurs
conditions de détention. Les Femmes et Mères pour la Paix
est un mouvement né du refus de quatre mères de soldats au Liban
de risquer la vie de leurs fils pour une cause à laquelle elles ne
s'identifient pas. Depuis la seconde Intifada, le mouvement
ressurgit, avec un nouvel argument: «Nous n'avons pas ramené nos
fils du Liban pour les envoyer se faire tuer en protégeant des
colons dans les Territoires Occupés.» Il y a aussi Nouveau
Profil, constitué de jeunes soldats et de leurs mères,
qui revendiquent le droit de refuser le service militaire. Des
milliers de pétitions sont signées par les parents qui ne veulent
pas que leurs fils fassent le service militaire dans les Territoires
Occupés.
Toutes ces organisations, et bien d'autres, mènent
des actions au sein de la Coalition des Femmes pour une Paix
Juste afin de demander la fin de l'occupation, l'établissement
d'un État palestinien à côté d'un État israélien, le respect
des frontières de 1967, la reconnaissance de Jérusalem comme
capitale partagée par les deux États, l'égalité des droits pour
les citoyens palestiniens d'Israël, l'égalité des droits entre
les femmes et les hommes, la justice sociale et la fin du
militarisme. Ces actions, qui rassemblent encore une minorité de
citoyennes israéliennes, par leur détermination et leur dynamisme,
gagnent en échos au sein de la société israélienne. Lors des
derniers rassemblements, les hommes, notamment les jeunes,
participent aussi, de plus en plus nombreux à dénoncer le
militarisme de la société israélienne et à exiger la fin de
l'occupation.
Le 8 juin 2001, la Coalition a appelé à protester,
à travers le monde, contre l'occupation des Territoires, à
l'occasion du 34ème anniversaire de la présence
militaire de l'État d'Israël en Cisjordanie et à Gaza. Des
rassemblements ont eu lieu à Jérusalem et Tel Aviv, mais aussi à
Ankara, Berne, Bruxelles, Copenhague, La Hague, Madrid, Mexico,
Rome, Milan, Naples, Montréal, Stockholm, Toronto, Vienne, New
York, Boston, Chicago, Houston, etc. À Paris, l'Union Juive
Française pour la Paix a répondu à cet appel, et a
organisé un rassemblement. Le Groupe de Femmes «Clara
Zetkin» y était présent. D'autres rendez-vous se préparent.
Le courage des femmes israéliennes gagne en
sympathie et admiration, elles peuvent compter sur notre soutien.
Les Femmes en Noir ont été nommées pour le prix
Nobel de la paix 2001; leur action ininterrompue pour exiger la fin
de l'occupation est à la base de cette proposition.
Cet article a été
publié dans la rubrique internationale du bulletin « Égalité »
de la
Coordination des Groupes de Femmes « ÉGALITÉ »
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