mi-décembre
2005-12-13
Les forces de
l’occupation israélienne ont arrêté, depuis 1967 jusqu’à ce
jour plus de 650.000 Palestiniens, soit près de 20% de la totalité
de la population de Cisjordanie et la bande de
Gaza.
Le nombre actuel de
prisonniers
9200 prisonniers
sont actuellement détenus dans les prisons et centres israéliens
de détention.
6374 d’entre eux
sont inscrits au ministère palestinien aux affaires des
prisonniers. Ces prisonniers sont répartis dans plus de 28 prisons
et centres de détention.
S’ajoutent à
ceux-là des centaines de prisonniers inscrits au ministère des
Finances, étant donné qu’ils travaillaient dans les différentes
administrations, sécuritaires ou civiles, de l’Autorité
palestinienne, avant leur arrestation. Près de 250 prisonniers, récemment
arrêtés, ne sont pas encore inscrits, ainsi que les 270
Palestiniens arrêtés au cours du mois de novembre, qui se trouvent
encore détenus dans les centres d’arrestation et
d’interrogatoire.
Abdel Naser Ferwana,
directeur du centre des statistiques dans le ministère a indiqué
que
le
nombre des prisonniers est en constante augmentation, malgré l’état
d’accalmie qui sévit, mais les autorités israéliennes
d’occupation poursuivent leur campagne d’arrestation. Depuis le
sommet de Charm el-cheikh, les autorités de l’occupation ont arrêté
plus de 3000 Palestiniens.
Au cours de
la dernière période, les autorités de l’occupation ont ouvert
de nouvelles sections dans les deux prisons de Ofer et de Shatta,
pour enfermer encore plus de Palestiniens.
Au moment où
les campagnes d’arrestations se poursuivent et s’accélèrent même,
les conditions de détention se dégradent de plus en plus.
Les forces de
l’occupation ont agressé les prisonniers de Ofer, en les rouant
de coups, les aspergeant de gaz et leur tirant dessus des balles
incendiaires, faisant ainsi des dizaines de blessés parmi les
prisonniers. Cette accentuation de la répression risque de mener à
des explosions de colère au sein des prisonniers qui ne supportent
plus cette pression énorme due à la surpopulation et les
conditions de détention. Il est nécessaire que la communauté
internationale se mobilise et intervienne pour mettre fin à cette
situation et obliger l’Etat occupant à respecter les droits des
prisonniers.
Nombre de
prisonniers détenus avant l’Intifada al-Aqsa
570 prisonniers
sont détenus avant le début de l’Intifada al-Aqsa. Ils représentent
6,2% de l’ensemble des prisonniers, et sont répartis, selon leur
zone d’habitation :
Provinces du Nord
(Cisjordanie)
289
50,7%
Provinces du Sud
(Bande de Gaza)
169
29,6%
Al-Quds et terres
48 et autres
112
19,7%
Total
570
100%
369
prisonniers sont détenus avant l’instauration de l’Autorité
Palestinienne, en août 1994 soit 4% de l’ensemble des
prisonniers
Les provinces du
Nord (Cisjordanie)
148
40,1%
Provinces du sud
(bande de Gaza)
145
39,3%
Al-Quds, terres 48
et autres
76
20,6%
Total
369
100%
201
prisonniers sont détenus avant les accords d’Oslo et
représentent 2,2% de l’ensemble des prisonniers.
La répartition
des prisonniers selon la région d’habitation
9200 prisonniers
sont ainsi répartis
Provinces du Nord
7973
86,7%
Provinces du Sud
657
7,1%
Al-Quds, Terres 48
et autres 570
6,2%
Total
9200
100%
Situation
sociale des prisonniers
Célibataires
6780
73,7%
Mariés
2420
26,3%
Total
9200
100%
Les
prisonnières
Plus de 400
prisonnières ont été arrêtées et détenues au cours de l’Intifada
al-Aqsa.
114 prisonnières
sont toujours détenues, soit 1,2% de l’ensemble des prisonniers.
105 prisonnières
sont des provinces nord (Cisjordanie), 6 prisonnières d’al-Quds
et trois prisonnières de la bande de Gaza.
6 prisonnières
sont mineures (âgées
de moins de 18 ans).
25 prisonnières
ont été arrêtées en 2005 et 35 au cours de l’année 2004.
Nature des
détentions
Condamnées
67
58,8%
Arrêtées
41
36%
Détention
administrative
6
5,2%
Total
114
100
Les
prisonnières sont soumises à de fortes pressions pshychologiques
et morales, et sont soumises à des conditions de détention
inhumaines. Elles subissent des provocations permanentes, des
insultes, des fouilles à nu humiliantes lors de leur passage au
tribunal ou d'une section à l'autre.
Les
enfants détenus dans les prisons israéliennes
Les
conditions de détention des enfants palestiniens sont terrifiantes,
elles ne respectent aucun règlement ou traité international.
Dès le début de l'Intifada, le gouvernement israélien a repris
des lois militaires pour s'autoriser à arrêter des enfants lors
des rafles, à torturer lors des interrogatoires, à éviter les
soins médicaux qu'il leur doit. Les enfants souffrent énormément
dans les prisons et les centres de détention, de la nourriture, des
amendes imposées, de la surpopulation des pièces dans lesquelles
ils se trouvent et de l'état d'insalubrité évidente de ces
pièces. Ils subissent de plus de mauvais traitements physiques et
psychologiques. Ils ne peuvent poursuivre leurs études, ont des
difficultés à passer leurx examens de fin d'année, et notamment
le tawjihi, les autorités de l'occupation exerçant des chantages
à chaque date de passage, sur les prisonniers et sur leurs parents.
Les enfants
détenus
- Près de 4000
enfants ont été détenus depuis le début de l’Intifada al-Aqsa .
- 301 enfants sont
encore en détention, soit 3,3% de l’ensemble des prisonniers.
15 enfants sont
d’al-Quds, 6 enfants de la bande de Gaza, et les 280 enfants de la
Cisjordanie (dont 77 de la région de Nablus, 62 de Ramallah et 27
d’al-Khalil).
- 295 enfants sont
des jeunes gens et 6 de jeunes filles.
79 enfants, soit
26,2%, sont malades et souffrent de diverses maladies, ils sont privés
des soins les plus élémentaires.
- Des centaines de
détenus ont été arrêtés alors qu’ils étaient mineurs et ont
eu plus de 18 ans alors qu’ils étaient toujours détenus.
- 99% des enfants
arrêtés ont été torturés, et notamment par l’enfermement de
la tête dans un sac, le shabeh et les coups violents.
- 200 enfants sont
détenus dans la prison de Telmond, 67 dans les autres centres et
prisons (37 à Ofer, 20 à Meggido, les autres répartis à Hasharon,
Jalame, Atzion et autres).
Répartition
selon la nature de la détention
Condamné
142
47,2%
Arrêté (en
attente)
150
49,8%
Administratif
9
3%
Total
301
100%
Les
prisonniers condamnés répartition selon le nombre d’années
De un mois à moins
de 10 ans
2657
61,2%
De 10 ans à moins
de 15 ans
421
9,7%
De 15 ans à moins
de 50 ans
689
15,9%
De 50 ans à plus
574
13,2%
Total
4341
100%
Prisonniers
répartis selon la nature de la détention
Condamnés
4341
47,2%
Administratif
680
7,4%
Arrêté
4179
45,4%
Total
9200
100%
Répartition
des prisonniers selon la durée passée en prison
Plus de 25 ans
6 prisonniers
Plus de 20 ans et
moins de 25 ans
29
Plus de 15 ans et
moins de 20 ans
121
Plus de 10 ans et
moins de 15 ans
257
Total de
prisonniers ayant passé plus de dix ans en prison
413
Sont
dénommés anciens prisonniers ceux qui sont détenus avant
l'instauration de l'Autorité palestinienne en 1994, et qui sont
toujours en détention. Ils sont au nombre de 369. Leurs conditions
de détention sont extrêmement pénibles, partageant les mêmes
conditions que les autres prisonniers, mis à part qu'ils sont en général
plus âgés, de santé plus fragile à cause des années passées en
prison. La direction des prisons cherche constamment à les humilier
et à les provoquer, en les empêchant de jouir d'une quelconque
stabilité, ils sont constamment fouillés, même en pleine nuit,
ils sont transférés d'une section à l'autre, mis en isolement
pendant de longues périodes afin de les séparer de leurs
compagnons. Plusieurs d'entre eux sont interdits des visites, pour
motifs sécuritaires. La plupart souffre de maladies chroniques,
dues à la longue période de détention, mais sans être soignés.
Leur vie est en danger.
Parmi
les anciens prisonniers, 35 prisonniers sont détenus depuis plus de
20 ans.
Il
s'agit de Saïd Wajih Saïd al-Atabeh (date d'arrestation en 1977),
Nael
Saleh Abdallah Barghouty (1978),
Fakhri
Asfour Abdallah Barghouty (1978),
Samir
Sami Ali Qintar (1979),
Akram
Abdel Aziz Saïd Mansour (1979),
Muhammad
Ibrahim Mahmoud Abu Ali (1980),
Fouad
Qasem Arafat Razim (1981),
Ibrahim
Fadl Nimr Jabir (1982), Hasan Ali Nimr Salam (1982),
Uthman
Khaled Salameh Younes (1983),
Karim
Yousef Fadl Younes (1983),
Maher
Abdel Latif Abdel Qader Younes (1983),
Salim
Ali Ibrahim Kiyyal (1983),
Hafez
Nimr Muhammad Qandas (1984),
Issa
Nimr Jibril Abed Rabbo (1984),
Muhammad
Abdel Rahim Saïd Mansour (1985),
Ahmad
Farid Muhammad Shahade (1985),
Muhammad
Ibrahim Muhammad Nasr (1985),
Rafe'
Farhoud Muhammad Karaje (1985),
Talal
Yousef Ahmad Abu Kebash (1985),
Ziyad
Mahmoud Muhammad Ghunaymat (1985),
Mustafa
Amer Muhammad Ghunaymat (1985),
Khaled
Saadi Rashed Abu Shamat (1985),
Uthman
Abdallah Mahmoud Bani Husayn (1985),
Huzaa
Muhammad Kuzaa Saadi (1985),
Bishr
Sulayman Ahmad Miqt (1985),
Asem
Mahmoud Ahmad Wali (1985),
Sitan
Nimr Nimr Wali (1985),
Sidqi
Sulayman Ahmad Miqt (1985),
Hani
Badawi Muhammad Saïd Jabir (1985),
Muhammad
Ahmad Abdel Hamid Tous (1985),
Nafez
Ahmad Talib Haraz, détenu
depuis le 25 novembre 1985, né en 1955, marié,
Fayez
Mutawi’ Hamad Khour, de
Gaza, arrêté depuis le 29 novembre 1985, Célibataire, né en
1961.
Ghazi
Jumaa Muhammad Namas, de Gaza,
détenu depuis le 30 novembre 1985, célibataire, né en 1958.
Situation
médicale des prisonniers.
Près
de 140 prisonniers arrêtés avnat l'Intifada souffrent de diverses
maladies. Actuellement, près de 1000 prisonniers sont malades ou
blessés. Certains ont été arrêtés alors qu'ils avaient été
blessés par une balle, et n'ont pas été soignés. Les prisons ne
sont pas équipées de dispensaires permettant de soigner les
prisonniers en cas de nécessité. Des dizaines de prisonniers ont
besoin d'interventions chirurgicales rapides, pour sauver leur vie.
Ils sont soit âgés, soit des enfants ou des femmes, et pour
plusieurs d'entre eux, la direction de la prison refuse leur
transfert dans les hôpitaux. Dans beaucoup de cas, les services de
renseignements font du chantage envers le prisonnier, lui réclamant
d'avouer en contrepartie des soins.
La
torture dans les prisons et centres de détention israéliens
Les
autorités de l'occupation poursuivent leurs pratiques sadiques
envers les prisonniers. Les tortures, pourtant interdites par les
lois internationales et les divers traités que l'Etat d'Israël a
cependant signés, sont maintenues. Car Israël a légalisé la
torture, justifiée selon lui pour arracher des informations.
La
torture est exercée sur le prisonnier dès son arrestation. En
effet, dès son arrestation, le prisonnier est brutalisé par l'armée,
il est attaché par des liens en plastique (aux mains et aux pieds),
il a les yeux bandés, il est tiré de sa maison et mis dans une
jeep militaire. La plupart du temps, les coups commencent à l'intérieur
de la jeep, le long du trajet vers le centre d'arrestation et de détention.
Lorsque les arrestations se font aux barrages, ou lorsque les
Palestiniens sont kidnappés dans la rue ou dans les lieux publics
comme les universités et les écoles, ils subissent les mêmes
traitements.
Après
leur arrestation, les prisonniers sont emmenés dans des centres de
détention et d'interrogatoire qui sont situés en Cisjordanie ou à
l'intérieur de l'Etat d'Israël. C'est dans les centres
d'interrogatoire que les prisonniers sont torturés systématiquement
dans le but de leur arracher des aveux. Parmi les méthodes de
torture, certaines sont interdites par la loi internationale.
Les
martyrs du mouvement national des prisonniers
181
prisonniers sont décédés du fait de la torture, de l'exécution
sommaire, après l'arrestation, ou de la négligence médicale. Le
dernier martyr fut Jawad Adel Abu Mghayseb, 18 ans, décédé dans
la prison du Naqab, à cause de la négligence médicale. Le martyr
Mghayseb était de Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, il avait été
arrêté le 21 décembre 2002. Il était né en 1987, et avait été
arrêté à l'âge de 15 ans. Il était condamné à 33 mois de
prison, et est décédé le 28 juillet 2005.
Répartition
des martyrs selon les causes des décès
Torture
70
38,7%
Négligence
médicale 40
22,1%
Exécutions
71
39,2%
Répartition
des martyrs selon les régions
Bande
de Gaza
59 32,6%
Cisjordanie
et autres 122
67,4%
Total
181 100%
Pour
toute correspondance
aferwana@gawab.com
tel.
05 99 361110
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