Correspondances avec Le plus
ancien prisonnier politique palestinien Saed Wajeeh
Atabeh, 29 ans dans les prisons israéliennes
Depuis quelques mois, une correspondance
régulière est établie entre Saed et moi. Sa 1ere lettre
faisait 12 pages, où
il a exprimé sa joie et l’espoir que représente ces
courriers « cette petite fenêtre sur l’extérieur »
comme il dit. Saed parle de très peu de ses propres conditions
de détention mais toujours de tous les prisonniers, comme il
l’a fait dans un courrier pour Kofi Anann ,qu’il m’a
demandé de transmettre aux Nations Unies. Ces lettres qui
arrivent en prison sont essentielles, d’autant plus que la
plupart d’entre eux n’ont pratiquement pas de visites. Dans
le dernière lettre que j’ai envoyé à Saed, je lui ai dit
qu’on pouvait rêver que des centaines de lettres leurs
parviennent, pour qu’ils ne soient pas les oubliés du monde
et qu’au moins l’administration pénitentiaire sache que
nous avons un regard sur leurs exactions.
P. de
l’Aude
• Du
symbole qu’était Nelson Mandela à Saed Atabeh, palestinien
incarcéré depuis plus de 29 ans
De
l’apartheid que subissent les Palestiniens aujourd’hui, à
l’Afrique du Sud hier
Que
faisons-nous ?
Saed
Wajeeh Atabeh est en prison depuis 29 ans
• Il
est né le 05.01.50
• Date
d’arrestation : 27.07.77 Actuellement
incarcéré à Ascalan
• Il
était le commandant d’un groupe de partisan de l’OLP
Il
a été jugé et condamné à perpétuité
Différentes
actions ont été menées par sa famille pour diminuer la peine,
mais le gouvernement
israélien
a refusé et même empêché son avocat de remplir sa fonction.
Il n’avait pas obtenu de droit de
visite de sa famille depuis 5 ans. (Sa mère malade a été
transportée par ambulance et a pu voir son fils pendant 1 heure
début janvier 2006)
Extrait
d’une texte de Saed
Atabeh lundi
5 juillet 2004 (sur
le site arabs48)
«
Je fais partie de ces jeunes qui ont très tôt pris conscience
de l'occupation israélienne en 1967, j'avais 16 ans. Nous étions
élèves dans les écoles de l'est de Naplouse, où commençait
à s'organiser la résistance populaire contre l'occupation,
avec des affrontements avec l'armée israélienne, avec la
constitution des groupes de fedayin dont une partie était liée
aux organisations palestiniennes, rapidement et publiquement
constituées en Jordanie, mais secrètes dans le pays, en réaction
à l'agression de 1967.
L'agression
israélienne contre le village de Sumu', au sud de la
Cisjordanie, en octobre 1966 fut l'un des signes et une préparation
à l'agression plus vaste du 5 juin 1967 pour poursuivre
l'occupation de la Palestine. Les répercussions de l'agression
contre Sumu' furent l'Intifada populaire et massivement suivie
qui s'est déroulée en novembre1966 en Cisjordanie qui faisait
partie de la Jordanie à cette époque Dans ce climat, j'ai adhéré
au Front démocratique.
J'ai
accompli à l'extérieur des entraînements militaires secrets,
et j'ai mené des opérations militaires, selon les règles de
la guerre et de la lutte. J'ai mené des opérations où il y a
eu des pertes matérielles et humaines, et cela a duré jusqu'à
mon arrestation. J'ai été arrêté le 29 juillet 1977. ,
La
période des interrogatoires a duré trois semaines. Les moyens
utilisés au cours de l'interrogatoire sont criminels et divers.
les services de renseignements israéliens, sous prétexte de sécurité,
continuent à les utiliser contre les prisonniers palestiniens
et arabes.
Après
avoir été condamné, ( prison à vie, au mois de juin 1978).
J’ai été transféré à la prison de Beer Saba', puis j'ai
été transféré, en 1980, à la prison de Ascalan.
Je
suis resté quatre ans et demi à Ascalan, j'ai ensuite été
transféré à la prison de Junayd, puis dans diverses prisons
jusqu'à ce qu'Israël décide, après les accords du Caire qui
sont issus des accords d'Oslo, de transférer les prisonniers
restés en prison, qui sont une catégorie spéciale avec de
lourdes condamnations, vers les prisons de l'intérieur, à
Ascalan, Nafha, Beer Saba' et d'autre. Ce transfert vers l'intérieur
est interdit par le droit international,
Après
27 ans de prison, je déclare que ce long chemin ne m'a pas
fatigué, bien que la fatigue soit un trait humain, c'est peut-être
ma dignité qui me fait dire cela, mais la fatigue est une
question relative, si je suis fatigué de la prison, cela ne
signifie pas que je suis fatigué de porter ma cause et mon
engagement qui m'a conduit en prison. Je continue à posséder
toute l'énergie pour poursuivre le chemin. En tant que peuple,
nous n'avons pas beaucoup le choix. La question est pour nous d'être
ou ne pas être, ou bien nous poursuivons dans le même état
d'esprit, ou bien nous tombons et nous somme finis en tant qu'êtres
humains et en tant que cause.
Celui
qui vit l'expérience de la prison sait qu'elle est longue et
dure, mais il sait qu'il n'y a pas de place à l'abandon. Quand
je livre mon témoignage aujourd'hui et que je pense aux 26 années
passées en prison, je vois une image complète à deux faces :
une situation sauvage et sadique et une répression, représentées
par le geôlier et une situation de résistance et de bravoure
représentée par le
prisonnier
palestinien qui a réussi à maintenir sa présence en tant qu'être
humain, à former son identité en tant que militant et à faire
face à ces conditions pour les transformer en école de la véritable
révolution.»
lundi
5 juillet 2004
contacts,
renseignements :
palestine11@hotmail.fr
Vous
pouvez aussi correspondre
avec Saed Atabeh (en
anglais ou
arabe)
Saed
Wajeeh Atabeh
Ascalan-Shikma
Ashkelon P.O BOX 17
Israel
Pétition
pour la libération de Saed
Association Porte-Voix
BP78
11021 Carcassonne cedex
Mister the Legal Adviser
France
P.O BOX 5
BEIT
EL
90631
Mister the Legal Adviser,
I am writing you today
concerning Said Wagia el Atabe…(ID 94047583), the oldest
Palestinian prisoner in Ascalan.
We are aware of his acts
while he was the commander chief of the PLO.
We don’t support attacks bombs against civilians, but Said has been in jail
for 29 years, while a member of the same commando that had the
same sentence has been released a long time ago.
Said was part of groups
that participated to the negotiations, and recognize the state
of Israel, he stands for Peace and for an Israeli-Palestinian
peace accord.
Said paid for his acts,
with long years spent in jail.
We, therefore, ask you
for the armistice, so he can spend some years with his sick
mother, who is waiting for him since 29 years.
We know also that his
life sentence could changed in years sentence
It is in your power that
Said could be free tomorrow.
This request Said’s
liberation is supported by the people who signed the petition
enclosed this letter.
Let us pray, Mister the
legal adviser, that you will act in favor to this letter.
To free Said, to free
all the oldest Palestinians prisoners, to free all Palestinians
prisoners
Salutations
For
The Collectif Palestine 11