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Palestine en marche
Prisonniers
palestiniens et arabes : résistants otages du terrorisme sioniste
N'oublions pas
Saïd Atabeh (détenu depuis 1977),
Nael Barghouty (détenu depuis 1978),
Samir Kintar (détenu depuis 1979),
Akram Mansour (détenu depuis 1979),
Muhammad Abu Ali (détenu depuis 1980),
Sami Younes (détenu depuis 1983),
Bishr Miqt (détenu depuis 1985).
Prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les
prisons sionistes :
Résistants otages du terrorisme sioniste
Israël poursuit ses crimes et son agression, contre le peuple
palestinien : tous les jours, il tue des résistants, il tue des
civils innocents, il détruit des maisons, il rase des champs.
Israël poursuit son blocus avec l'aide des Etats-Unis et
l'Europe, et la complicité de certains Etats arabes,
limitrophes surtout. Et Israël, tous les jours, kidnappe
des Palestiniens lors de rafles commises à toute heure de la
journée, de préférence à l'aube. Dans les prisons israéliennes,
les mesures répressives contre les prisonniers s'accentuent.
Les enfants sont utilisés pour travailler et le comble de l'ignonimie
des sionistes reste dans leurs justifications : "la rééducation
des enfants palestiniens". Cela ferait sans doute plaisir
à Segolène Royal. Des témoignages émouvants parviennent des
prisonniers, sur les conditions de détention, sur les tortures
légalisées dans cet Etat. A l'approche du mois de Ramadan, les
familles comptent avec douleur le nombre d'années passées
sans leur fils, fille, mère ou père, détenus année après
année, alors que les différentes promesses de libération ont
été incapables d'aboutir. Déjà à l'approche de la rentrée
scolaire, les familles pleuraient le sort de leurs enfants détenus,
qui ne pourront pas rejoindre, comme les enfants du monde,
leurs classes et leurs amis.
Deux à trois fois par semaine, la parade médiatique sioniste
se renouvelle : convocation des ministres et députés kidnappés
au tribunal militaire, semblant de mener des enquêtes ou des délibérations
comme dans des Etats ordinaires, déclarations à la presse et
retour des kidnappés à leurs gêoles.
De plus, Israël veut diviser les prisonniers, refusant
d'admettre que les prisonniers palestiniens issus des régions
occupées en 48 sont "échangeables", puisque cet Etat
les considère comme des citoyens israéliens. Pour cela, il n'hésite
pas à interdire une des structures les plus importantes de la
société civile palestinienne de l'intérieur, l'association
Ansar el-Sageen qui non seulement défend les prisonniers de 48
mais aussi, par le biais de ses bureaux dans les principales
villes de la Cisjordanie, défend les prisonniers et les
familles des prisonniers. Le raid policier sur le local de
l'association et son pillage ainsi que l'intimidation de son président
témoignent de la violence étatique sioniste lorsque les
Palestiniens vivant dans leur pays, occupé en 48, se
mobilisent.
Lorsque Kofi Anan, secrétaire gérénal de l'ONU, s'était
rendu récemment dans la région, il a exprimé la position de
la "communauté internationale" vis-à-vis de ces
10.000 otages de l'Etat sioniste : ils ne mériteraient pas
l'intérêt de l'ONU, leur sort serait lié à des négociations.
Bafouant la dignité de ces milliers de détenus, il ne s'est
intéressé qu'au sort des trois soldats israéliens capturés
au début de l'été. Qui prétend que l'ONU et les instances
internationales défendent les droits des peuples à vivre dans
la dignité et l'indépendance ?
Nos prisonniers, palestiniens et arabes, détenus dans les
prisons israéliennes, seront libérés, grâce à la résistance
légitime palestinienne et libanaise. Cependant, nous avons un rôle
important à jouer : ne pas oublier les prisonniers dans nos
actions et mobilisations, rester en contact avec leurs familles,
leur envoyer des lettres ou des cartes d'amitié, participer à
notre échelle à aider leur résistance quotidienne.
Prison de Telmond : répression des prisonnières
La prisonnière Su'ad Abu Hamad, de la ville de Nazareth, a déclaré
qu'une sauvage campagne de répression s'est abattue sur les
prisonnières, la direction de la prison prétendant que deux
prisonnières avaient essayé de s'enfuir, en creusant un
tunnel. Lors de sa rencontre avec l'avocat de Nadi al-asir, au
centre d'interrogatoire d'al-Jalame, le 17 septembre 2006, où
elle avait été isolée avec trois autres prisonnières : Arin
Ahmad, Abir Amrou et Shirine Sheikh, elle a déclaré que la
direction de la prison a transféfé les prisonnières suivantes
à la prison de Ramleh : Laila Bukhari, Nisrine Abu Zaina,
Tahani Zaki, Aysha Abiyat, Ramah Habayeb, Manal Ghanem, Lamia
Jalgoum, Sana' Amrou, Su'ad Ghazal, Lina Hadayda, Hala Jabr,
Maysoun Abu Ayshe, Riham Ayyash, Firyal Jaara et Amina Mouna.
La direction de la prison avait prétendu que deux prisonnières
avaient creusé un tunnel dans la cellule n°16, le 12 septembre
dernier, pour justifier sa répression et le transfert des
prisonnières.
Le prisonnier Anwar Saoud Hafez Barahma, de Tubas, 30 ans, arrêté
depuis le 12 août 2006 a témoigné à son avocat de
l'association nadi al-asir, avoir été torturé sauvagement au
cours de son arrestation et dans le centre d'interrogatoire d'al-Jalame.
Il a affirmé avoir été arrêté lorsqu'il était parti, à
Ramallah, pour acheter un médicament à sa mère. Il a été
arrêté au barrage de Attara, puis transféré au centre de détention
de Ofer. Le 22 août, il a été transféré au centre
d'interrogatoire d'al-Jalame, où il se trouve jusqu'à présent.
Il été sauvagement torturé lors des interrgatoires, il a
perdu connaissance 5 fois de suite, les séances
d'interrogatoire étaient de 9 heures d'affilée, surtout les
premiers jours, puis entre 4 et 5 heures, les jours suivants.
Mais cela dure depuis 26 jours.
Dans ce centre, il a été enfermé dans une cellule minuscule,
où il s'est senti suffoquer. Il s'est mis à crier pour qu'il
soit sorti et a menacé les gardiens de se suicider. Ils l'ont
alors sorti et mis dans une autre cellule, où il a été attaché
au lit, avec des chaînes, pendant plus de 9 heures.
"Lorsque je demandais à boire, ils versaient l'eau sur mon
corps et ma bouche, pour me faire souffrir
psychologiquement".
Alors qu'il se trouvait attaché sur ce lit, il a été cogné
sur ses oreilles, les gardiens hurlaient cntre lui et
l'insultaient. Ils l'ont menacé de le garder ainsi pendant
trois mois.
Le prisonnier affirme ne pas savoir pourquoi il a été arrêté,
et quelles sont les charges retenues contre lui, mais les
instructeurs ont affirmé qu'il est un "terroriste".
Il avait déjà été fait prisonnier en 1993 et passé 15 mois
en prison.
Nadi al-Asir al-Filistini, organisation de soutien aux
prisonniers et de leurs familles, a lancé une campagne à la
solidarité à l'occasion du mois de Ramadan, pour soutenir les
prisonniers qui vivent des conditions difficiles, au moment où
le blocus économique contre le peuple palestinien et ses
institutions se poursuit par "Israël et la communauté
internationale". La campagne vise à envoyer aux
prisonniers des produits alimentaires et des produits de première
nécessité.
Dans la prison de Nafha
Les prisonniers dans la prison de Nafha, située à l'extrême
sud du désert du Naqab occupé, ont déclaré le 14 septembre
dernier à l'avocat de Nadi al-Asir que les conditions de détentin
sont extrêmement pénibles, et qu'ils sont soumis à des
punitions collectives de la part de l'administration pénitentiaire.
Ils souffrent des transferts incessants des prisonniers, et
actuellement, 95% des prisonniers de Nafha sont ceux qui ont été
condamnés, alors que la plupart de ceux qui étaient seulement
arrêtés ont été transférés. Les prisonniers affirment que
ces changements visent à faire de la prison de Nafha une prison
pour les condamnés, pour faire de la section Ohali Kedar, dans
la prison de Beer Saba', une prison pour les arrêtés.
Les prisonniers se sont plaints des amendes très lourdes que
les geôliers leur imposent (racket organisé par les autorités),
et les punitions collectives qui touchent les cellules en entier
: mise en isolement individuel, interdiction des visites,
interdictions des promenades, et des visites entre cellules. Ces
punitions constituent des pressions psychologiques intenses sur
les prisonniers.
Les prisonniers de Nafha se sentent isolés : les familles sont
rarement autorisées à visiter, les stations des télévisions
locales ont été interdites et les radios ont des difficultés
à recevoir, les avocats ont des difficultés pour les visiter.
La Croix-Rouge internationale organise peu de visites, une
visite tous les quatre mois, ce qui a de graves conséquences
sur la famille du prisonnier. En effet, celle-ci est contrainte
d'attendre la visite de la Croix-Rouge pour régler tous les
problèmes liés aux moyens de vie de la famille, comme les
procurations que doivent donner les prisonniers à leurs
familles pour toutes les démarches administratives et financières.
Les prisonniers se sont plaints également de l'interdiction qui
leur est faite de poursuivre leurs études dans les universités,
prétextant des raisons de sécurité.
Les prisonniers de Nafha sont également privés des vêtements,
même apportées par la famille. Selon les règlements, les
prisonniers peuvent recevoir tous les trois mois des vêtements
en provenance des familles, mais l'administration gêne ces règlements,
en mettant des interdits, ce qui fait que les prisonniers sont
privés de renouvellement de leurs vêtements, allant jusqu'à 6
mois ou 9 mois d'affilée.
Quatre nouvelles sections ont été nouvellement ouvertes dans
la prison, chaque section pour 120 prisonniers. Les prisonniers
de Nafha s'attendent à l'ouverture de trois nouvelles sections
pour que la prison de Nafha puisse contenir 850 prisonniers.
Mais ces nouvelles sections manquent de tous les constituants nécessaires
à une vie digne. De plus, les prisonniers ont demandé à
toutes les associations de solidarité de leur envoyer des
livres.
(Rapports de Nadi al-asir al-Filistini)
La prisonnière Arij Arqawi, de Jénine,
témoigne
Ali Samoudi
La prisonnière Arij Mustafa Arqawi, de Jénine, a lancé un
appel aux organismes internationaux et humanitaires pour agir et
faire cesser la campagne répressive israélienne contre les
prisonnières, et notamment dans la prison de Telmond - Hasharon,
suite à l'annonce par la direction de la prison avoir découvert
une tentative de fuite de la part des prisonnières.
Dans un entretien avec la prisonnière, condamnée à quatre ans
de prison, Arij a démenti les allégations de l'administration
pénitentiaire, affirmant qu'il s'agit d'une nouvelle mesure
inventée par l'administration pour accentuer sa répression
contre les prisonnières, arracher leurs droits et les priver de
toute vie digne.
Arij Arqawi a déclaré que les prisonnières ont été
surprises par la mobilisation de l'administration pénitentiaire,
parlant d'un tunnel creuse, pour commencer à fouiller et à
investir les cellules, pour brutaliser les prisonnières, les
insulter et finalement, les séparer en isolant des prisonnières
et en transférant d'autres.
Détenue depuis 38 mois, Arqawi a déclaré que les conditions
de détention sont de pire en pire, surtout depuis la capture
des soldats israéliens, à Gaza et au Liban, comme s'il y avait
une volonté de vengeance sur les prisonnières, les empêchant
d'être reliées au monde extérieure. Les chaînes
satellitaires ont été supprimées, les visites et la cantine
aussi. Les prisonnières malades ont été privées de soin,
sauf à l'akamol (aspirine) et à l'eau.
Les pressions psychologiques prennent plusieurs formes :
concernant les visites des familles, l'administration pénitentiaire
supprime la visite à la dernière minute, après que la famille
ait passé une demi-journée, à partir de 4 ou 5 heures du
matin, à se rendre à la visite. Quant aux visites elles-mêmes,
quand elles sont autorisées, les prisonnières ne peuvent
saluer, embrasser ou toucher leurs familles. C'est derrière une
vitre épaisse et par téléphone que les prisonnières
communiquent.
Arij a déclaré que les prisonnières sont en colère contre
les mesures de transfert de plusieurs prisonnières. Elle lance
un cri d'appel à la Croix-Rouge Internationale et à toutes les
institutions humanitaires pour agir et mettre fin à ces
violations flagrantes du droit humanitaire.
Le prisonnier Hamze Zayed : sa mère
attend courageusement sa libération
Jénine, Ali Samoudi
La maladie et l'âge n'ont pas entamé la volonté et la détermination
de cette mère palestinienne, Jamila Zayed, dont le fils Hamze
est en prison depuis vingt ans, condamné à la prison à perpétuité.
Israël a refusé de le libérer tout au long de ces années, ni
dans les opérations d'échanges ni dans les "mesures de
bonne invention". Malgré sa tristesse et son âge avancé,
elle continue à espérer sa libération, à espérer assister
à son mariage, comme tous ceux de sa génération qui ont été
diplômés, qui ont des familles alors que Hamze passe année
après année derrière les barreaux. Ils l'ont privé d'études,
il a été arrêté alors qu'il était étudiant à l'université
de Beer Zeit, et ils empêchent sa mère de l'embrasser. Depuis
20 ans, elle vit cette amertume. Son père est décédé alors
qu'il était en prison, il aurait bien voulu le voir et
l'embrasser avant sa mort.
Jamila se rappelle les instants de l'arrestation, vingt ans plus
tôt. Elle n'oublie pas quand les forces de l'occupation ont arrêté
ses deux fils, Hamze, 21 ans et Umar, 23 ans, avant de les
condamner à la prison à vie, en 1986, avec leur camarade Samer
Mahroum, accusés d'avoir tué un coln israélien, Ilyahu Amidi,
dans la ville d'al-Quds, dans une opération du FPLP. Pour
l'occupation, l'arrestation des deux frères n'était pas
suffisante, "ils ont démoli une partie de notre maison et clos
une autre partie. Ils ont pratiqué la torture la plus sauvage,
les ont privés de visites pendant de longues périodes, par
esprit de vengeance après cette opération qui a suscité des
remous dans la rue israélienne.
"Nous avons patienté, nous avons supporté toutes ces
souffrances, nous avons espéré leur libération lorsque le
processus de paix a cmmencé, mais malgré toutes les opérations
de libération ou d'échanges de prisonniers, le geôlier israélien
a insisté pour supprimer le nom de Hamze et de son camarade
Samer de toutes les listes, car ils sont considérés comme
ayant du sang sur les mains. Malgré tous les efforts que nous
avons faits, Hamze et Samer n'ont pu être libérés. Et
l'espoir se renouvelle constamment, mais la vie passe
rapidement, et Hamze est toujours en prison.
"A chaque mois de Ramadan qui vient, et ce sont les mêmes
souvenirs qui reviennent, Ramadan s'achève puis la fête, et
mon coeur bat pour le voir, pour le sentir près de moi, à la
maison". Et en ce mois de Ramadan, je crie :
"n'oubliez pas Hamze, j'en appelle à Sayyid Hassan
Nasrallah, à la résistance à Gaza, je leur demande d'être
fermes et déterminés, de mener des négociations pour faire
libérer ceux qui ont des lourdes peines, ceux que Israël
insiste à vouloir maintenir en prison. Donnez nous l'occasion
de nous rencontrer, laissez entrer la joie dans ma vie en
serrant dans mes bras celui qui a maintenant 40 ans, et qui est
derrière les barreaux".
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