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Palestine en marche 

 Appel urgent des prisonniers palestiniens de l'intérieur (de la ligne verte) 

 

Le 29 août dernier, l'association Ansar el-sageen, qui siège à Majdel Kroum, en Galilée, avait lancé cet appel, rappelant que les prisonniers palestiniens de 48 sont Palestiniens, et non Israéliens, et qu'à ce titre, ils doivent faire partie de toute opération d'échanges de prisonniers entre Israël et la résistance.

 
 
Appel urgent des prisonniers palestiniens de l'intérieur (de la ligne verte)

"Nous ne sommes pas des citoyens israéliens"

De temps à autre, notre situation désespérée qui dure depuis plus de vingt ans semble s'éclaircir lorsque nous nous sentons approcher d'une libération prochaine, mais nous revenons à notre douleur et tristesse, avec encore plus de désespoir, démoralisés et éclatés. Il nous faut préciser qu'il ne s'agit pas d'un désespoir par rapport à ce que nous sommes, car cela est notre choix, notre appartenance à la patrie, et le fait de nous considérer comme une partie vivance et essentielle de cette patrie et de son mouvement national qui mène la lutte pour la liberté depuis très longtemps, et nous ne voulons pas nous distinguer de nos frères, les prisonniers arabes et palestiniens qui gisent dans les prisons de l'occupation avec nous, mais nous lançons un cri à tous ceux écoutent ou qui n'écoutent pas. Sachez que nous ne nous considérons pas comme des citoyens israéliens, malgré l'insistance des gouvernements d'Israël à nous considérer ainsi, formellement du moins, qui s'appuient sur cette conception pour refuser de négocier avec toute partie pour notre libération. En même temps, nous ne jouissons pas nos droits quotidiens et humains, selon les lois de cet Etat.

C'est une situation difficile que nous vivons depuis toujours dans les prisons de l'occupation.

Nous sommes là-bas, à Shatta, Ramleh, Ascalan et d'autres prisons, notre nombre augmente et se multiplie jusqu'à arriver à 150 prisonniers, parmi nous, 5 prisonnières qui sont détenues avec leurs soeurs dans la prison innommable de Asharon, et qui attendent avec les autres soeurs leur libération.

Ce qui a nous amené à lancer cet appel, c'est la multiplicité des déclarations au sujet de négociations concernant les échanges de prisonniers, entre Israël, la partie palestinienne ou même libanaise, des opérations d'éhanges qui pourraient en sortir mais d'où nous sommes exclus. Et nous restons suspendus...

Vos frères et soeurs, prisonniers et prisonnières de l'intérieur de la ligne verte.

Transmis par
Association Ansar el-sageen
Munir Mansour, président
Majdel-Kroum, Galilée

(Traduction Palestine en marche)
 
C'est à cause de cet appel, largement diffusé en Palestine 48, sur les sites et dans la presse, que les autorités sionistes ont lancé leurs forces armées à l'assaut de Majdel Kroum, la nuit du jeudi - vendredi 9 septembre 2006. Elles ont investi le village, le local de l'association Ansar el-Sageen et le domicile du président Munir Mansour. Elles ont décidé également de mettre l'association hors-la-loi.
Le coup de force des autorités sionistes est un acte de vengeance contre les Palestiniens de 48, qui ont affirmé, en grande majorité, leur loyauté et leur appartenance aux peuples palestinien et libanais, lors de la guerre contre le Liban. C'est un acte de vengeance contre les Palestiniens de 48 qui osent affirmer que leurs prisonniers sont des prisonniers palestiniens, des prisonniers qui doivent être inclus dans les négociations d'échanges, et non des prisonniers "israéliens".
 
Depuis la capture des soldats israéliens par les résistances palestinienne et libanaise, des négociateurs autoproclamés tentent de séparer les négociations, d'un côté les prisonniers Libanais, de l'autre les prisonniers Palestiniens d'où sont exclus les Palestiniens de 48. Il est clair et évident que tel n'est pas le but des résistants qui ont capturé les soldats, qui veulent négocier sur des opérations d'échanges globaux, où les prisonniers, arabes et palestiniens confondus, sont "libérables", non pas à cause de leurs nationalités, mais de leur situation : femmes, malades, anciens, etc... Que ce soit au niveau palestinien ou libanais, des forces internes cherchent à marchander la cause des prisonniers, en la disloquant, comme si l'ennemi n'était pas le même.
 
Plus de quarante véhicules de la police, portant plus de 200 hommes ont encerclé la maison de Munir Mansour, le local de l'association et plusieurs parties du village, à partir de minuit. Des fouilles ont été menées dans le domicile du président, son portable personnel a été confisqué ainsi que plusieurs documents.
D'autres forces de la police ont confisqué tout le matériel à l'intérieur du local de l'association, ordinateurs, dossiers, documents divers, et enlevé tout ce qui se trouvait sur les murs, (soit les travaux des prisonniers, des cartes, des portraits, des dessins que les prisonniers avaient offert à l'association. Nous avions pris des photos et réalisé un film d'une heure à l'intérieur de ce local, avec Munir Mansour, pour savoir toute la richesse morale que comportait ce local, symbole de la résistance des prisonniers.)
Un ordre du ministre sioniste Peretz a été délivré à Munir Mansour, affirmant que l'association est devenue hors-la-loi, s'appuyant sur l'état d'urgence qui, il faut le rappeler, touche les Palestiniens de 48 autant que les Palestiniens des territoires occupés en 1967.
Dans une déclaration au site arabs48, Munir Mansour a déclaré que ce qui se passe était prévisible, que le coup de force des sionistes vient couronner toute une campagne menée par l'institution israéalienne contre l'association Ansar el-sageen, depuis des années, pour marginaliser et faire taire la voix de ceux qui parlent au nom des prisonniers et de leurs familles, et notamment les prisonniers de 48, de l'intérieur. Il a déclaré qu'il ferait appel à cette décision et qu'il prendrait contact avec les forces nationales et les conseils juridiques arabes pour étudier les conséquences de cette décision, afin de prendre les mesures adéquates.
Des centaines d'habitants de Majdel Kroum se sont rassemblés autour de la maison de Munir Mansour, pour affirmer leur solidarité avec lui et avec l'association Ansar el-sageen.
Il faut rappeler que l'association agit depuis 1980 pour la défense des prisonniers, et notamment ceux de l'intérieur. Elle les défend et popularise leur cause, au niveau local et international. Elle agit pour améliorer leurs conditions de détention, elle les représente au niveau juridique et aide les prisonniers libérés à trouver un emploi, et assure les suivis moral et psychologique.
L'association Ansar el-sageen se mobilise pour les manifestations devant les prisons, fait des conférences pour rappeler constamment la situation des prisonniers, et publie les écrits, les articles, poèmes et livres des prisonniers eux-mêmes.
A plusieurs reprises, l'association Ansar el-sageen a mené des campagnes de solidarité active avec les prisonniers, en faisant entrer en prison des livres, des couvertures et autres produits dont les prisonniers avaient besoin.
 
 
Parmi les prisonniers de 48 détenus depuis plus de 20 ans, citons :

Sami Khaled Salameh Younes, des régions occupées en 48, village de 'Ara, arrêté depuis le 5 janvier 1983, marié, né en 1932, détenu à Shatta.

Karim Yousef Fadl Younes, des régions occupées en 48, village de 'Ara, arrêté depuis le 6 janvier 1983, célibataire, né en 1958, détenu à Netsan - Ramleh

Maher Abdel Latif Abdel Qader Younes, des régions occupées en 48, village de 'Ara, arrêté depuis le 20 janvier 1983, célibataire, né en 1957, détenu à Shatta.

Hafez Nimr Muhammad Qandas, des régions occupées en 48, de Yafa, arrêté depuis le 15 mai 1984, célibataire, né en 1958, détenu à Ramleh.

Walid Nimr As'ad Duqqa, de Galilée, arrêté le 25 février 1986, marié, né en 1961.

Ibrahim Nayef Hamdan Abu Mukh, des régions occupées en 48, arrêté depuis le 24 mars 1986, né en 1968 et célibataire.
Ibrahim Abdel Raziq Ahmad Bayadse, des régions occupées en 48, arrêté depuis le 26 mars 1986, célibataire.
Wasfi Ahmad Abdel Qader Mansour, de Tireh, arrêté depuis le 15 mai 1986, marié et né en 1948.
Ahmad Ali Hussayn Abu Jabir, de Kfar Qassem, arrêté le 8 juillet 1987, marié et né en 1960.
 

EXIGEONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS
ET ARABES DETENUS DANS LES PRISONS DE L'OCCUPATION SIONISTE

 

 


Source : Palestine en marche


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