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Cirepal
Prisonniers
palestiniens et arabes
dans les prisons de l’occupation sioniste
Bulletin d’informations n° 4 (03/08)
La
nation qui abandonne ses prisonniers ne peut prétendre à la
dignité ni à l’honneur
Sayyid
Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah
L’occupant assassine un prisonnier : Fadl Awda
Shahine
Le 29 février, un prisonnier est décédé,
assassiné par l’occupant sioniste. Âgé de 47 ans, originaire de
la ville de Gaza et détenu dans la prison de Beer Saba’, Fadl
Awda Shahine a été assassiné par les autorités carcérales
sionistes, qui négligent intentionnellement les soins urgents et
nécessaires aux prisonniers malades. 1200 prisonniers sont
malades et leur état nécessite des soins urgents, 1200
prisonniers sont menacés de mort si la communauté internationale
ne se mobilise pas pour exiger leur libération immédiate ou
alors, un contrôle médical international sur les geôles de
l’occupation.
Avec le décès de Fadl Awda Shahine, c’est le 195ème
prisonnier assassiné par l’occupation, après son arrestation,
depuis 1967, selon Abdel Nasser Ferwana, responsable au
ministère palestinien. Il était marié, père d’un enfant,
appartenant au Fateh, et condamné à 8 ans et demi de prison. Il
a été arrêté au barrage Abu Huli le 15/10/2004.
Dans l’hôpital de la prison de Ramleh, 41
prisonniers attendent leur sort. Parmi eux, Mansûr Muqida,
de Zawiya, de la région de Salfit, a été blessé par balles lors
de son arrestation. Son appareil digestif est en lambeaux et il
est à moitié paralysé. Une campagne populaire de soutien à
Muqida est en cours, dans la ville de Salfit, en vue d’exiger sa
libération en vue de pouvoir le soigner. Le prisonnier est marié
et père de quatre enfants.
Rania Diab : une prisonnière palestinienne
libérée témoigne
Rania Diab
a été libérée après 5 ans de détention, accusée d’appartenir au
Jihad islamique. Agée de 26 ans, elle vit dans le village de
Kfar Ra’î, dans la région de Jénine. « La situation est très
dure en détention, et les conditions sont terribles, mais rien
ne peut entamer la détermination des prisonnières du mouvement
du Jihad islamique, qui poursuivent leur combat, à l’intérieur
des prisons », a déclaré Rania à propos de ses sœurs, toujours
prisonnières.
Mes compagnes de détention mènent une lutte ininterrompue
contre la direction qui essaie de les priver de leurs droits et
de leur retirer les quelques acquis qu’elles avaient obtenues
par leurs luttes. Elles ont cependant le moral élevé, mais les
conflits inter-palestiniens sont ressentis plus durement que la
prison et le terrorisme organisé de l’occupation. Ma première
tâche, dès ma libération, consiste à soulever la question des
prisonniers et prisonnières, avant qu’elle demeure prioritaire,
et la revendication de l’unité entre Palestiniens.
Rania se rappelle les moments de son arrestation, le 21 mars
2003, lorsque les soldats ont investi la maison familiale et
qu’ils l’ont fouillée en faisant sortir tous ses membres, la
nuit, en plein froid, et comment elle a été isolée de la famille
et emmenée. Elle a ensuite été emmenée au centre de Salem, pour
interrogatoire pendant toute la nuit, puis au centre d’al-Jalameh
où les interrogatoires ont duré 49 jours, sans arrêt, en passant
d’une cellule à l’autre, et soumise à des tortures physiques et
psychologiques et aux menaces les plus variées, ainsi qu’aux
insultes dégradantes. Elle a été entièrement isolée, pendant
toute la durée des interrogatoires. Le 14 juin 2004, elle a été
condamnée à 5 ans ferme pour appartenance au Jihad islamique et
l’intention de mener une opération martyre.
« Dans la prison de Telmond, où j’ai été emmenée, sont détenues
110 femmes, qui vivent dans des conditions terribles, en hiver
surtout. Nous avons été privées de vêtements chauds et la
direction de la prison nous a interdit d’acheter des appareils
de chauffage, sous prétexte que l’électricité de la prison ne
supporte la surcharge. Dans la section 11, l’eau s’accumule dans
les cellules, car il n’y a aucune évacuation. »
C’est dans la section 11 que Rania a passé les derniers mois de
sa détention, avec 41 prisonnières, réparties sur 18 cellules
minuscules. « J’étais détenue avec 6 femmes dans une cellule,
nous avons beaucoup souffert, les fenêtres sont fermées par des
plaques de fer, nous ne voyons jamais le soleil et il n’y a pas
d’aération. Nous respirons l’odeur de la mort et de la maladie.
Les geôliers nous provoquent sans cesse, ils investissent les
cellules à n’importe quel moment de la journée et de la nuit,
ils fouillent les cellules avec rage, comme s’ils voulaient se
venger sur nous. Les amendes et les punitions collectives sont
fréquentes, nous sommes interdits des visites familiales et des
heures de promenade. Plusieurs prisonnières sont malades, comme
Latifa Abu Draa, condamnée à 25 ans de prison, du camp de
Balata, et Amal Jumaa, du camp Askar, condamnée à 11 ans
de prison, Wurud Qâsim de Tira, non condamnée, et Du’â’
Jayyusi, de Tulkarm, condamnée à trois perpétuités.
« Malgré toutes nos souffrances, nous, les prisonnières du Jihad
islamique, sommes déterminées à poursuivre la lutte et nous
résistons, car nous savons que notre bataille avec l’occupation
est longue, et que la détention fait partie de ce chemin de la
lutte que nous avons choisi et qui doit se poursuivre. Il est
important de retrouver l’unité de notre peuple pour poursuivre
la lutte, et mener une campagne, dans l’unité, pour la
libération de tous les prisonniers et prisonnières ».
Le Shabak israélien accuse le prisonnier
libanais Nassim Nimr de contacter « l’ennemi »
Une nouvelle provocation de l’occupant
sioniste pour ne pas libérer le prisonnier libanais Nassim
Nimr, qui devrait être libéré prochainement, en avril 2008.
Le tribunal qui devait étudier la demande de Nassim Nimr a
refusé de siéger, faisant pression sur le prisonnier pour
l’empêcher de revenir au Liban, après sa libération. En effet,
Nassim Nimr, né de mère juive, a acquis la nationalité
israélienne en 1992. Mais après son arrestation pour
« connivence avec l’ennemi », il a rejeté sa nationalité
israélienne et se considère comme un prisonnier libanais. Dans
une interview accordée au quotidien al-Hayât, Nassim Nimr
souhaite revenir dans son village, Bazuriyeh, auprès de sa
famille. C’est ce qu’il a affirmé à la Croix Rouge
Internationale qui lui a fait signer sa demande et c’est ce qui
a provoqué la colère des autorités sionistes.
L’occupant arrête un responsable politique du
Jihad islamique
Sheikh Khalid Jaradat, de Sila al-Harthye,
dans la région de Jénine, a été arrêté à nouveau, le 5 mars,
dans sa maison. Père de 4 enfants, il avait été détenu 15 ans en
prison, en tant que fondateur du mouvement du Jihad islamique en
Palestine. Depuis plusieurs mois, les autorités de l’occupation
arrêtent ou assassinent les responsables et dirigeants de la
résistance, en Cisjordanie.
Accroissement des arrestations
Selon M. Ferwana,
responsable au Ministère palestinien aux affaires des
prisonniers, le nombre de Palestiniens arrêtés est 34,2% plus
élevé en 2007 qu’en 2006, et 118% plus élevé qu’en 2005. En
2008, 585 Palestiniens ont été arrêtés au mois de janvier et 710
au mois de février. Au cours de l’opération militaire
israélienne contre la bande de Gaza, au mois de février dernier,
200 Palestiniens, dont des vieillards et des jeunes, ont été
arrêtés dans la bande de Gaza, et notamment au nord,
Deux prisonniers du Hamas transférés
Le haut conseil du mouvement des prisonniers
de Hamas a dénoncé le transfert des deux prisonniers, Ruhi
Mushtahi et Yahya Sinwar, de la prison de Haddarim
vers la prison de Nafha, dans le Naqab, en tant que mesure
punitive contre le Hamas, au moment même où l’armée de
l’occupation mène ses massacres contre la population
palestinienne dans la bande de Gaza.
Les anciens prisonniers réclament leur
libération par l’échange
Tous les prisonniers palestiniens et arabes
détenus par l’occupant avant les accords d’Oslo considèrent que
la seule possibilité d’être libérés ne peut se concrétiser que
par l’échange de prisonniers, entre l’Etat sioniste et des
partis de la résistance. C’est ce qui ressort d’une étude menée
par le centre d’études al-asra auprès des familles de ces
prisonniers. Tous ressentent l’amertume envers les dirigeants
politiques palestiniens qui ne posent pas leur statut d’anciens
prisonniers en priorité dans les négociations.
Des prisonniers brutalisés pour servir
d’exemples
L’association Nafha
pour le soutien aux prisonniers a rapporté plusieurs faits de
brutalité envers les prisonniers. Au centre petah Tikva,
Muhammad Abdel Ghani Qanazi’ a été sauvagement frappé,
pendant trois heures, après avoir été enlevé de sa cellule par
les geôliers pour avoir appelé à la prière. Une semaine
auparavant, le prisonnier Hussayn Abu Layl a été
contraint de manger un morceau de savon parce qu’il avait
demandé à un policier de lui allumer une cigarette.
L’association Nadî al-asîr rapporte que le prisonnier Najih
Abu Shahine a été sauvagement frappé lors de son transfert
au tribunal. Et comme il a osé le dire au juge qui présidait le
tribunal, il a été frappé encore plus durement lors de son
retour.
17 avril : préparons activement la
mobilisation
Le 17 avril, c’est la journée de solidarité
avec les prisonniers palestiniens. Préparons activement cette
journée, en diffusant des témoignages, en informant massivement
sur les conditions de détention, en exigeant leur libération
immédiate et inconditionnelle. Le 17 avril, mobilisons-nous
autour des anciens prisonniers, palestiniens et arabes, détenus
dans les prisons de l’occupation. Réclamons la libération des
prisonniers malades et des enfants.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
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