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Cirepal

Pas de trêve sans leur libération :

11 000 prisonniers palestiniens et arabes interpellent l’opinion internationale

 

8 avril 2007

 

La question des prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation sioniste est devenue à nouveau une question d’actualité. Il a fallu que les résistants palestiniens kidnappent un soldat israélien actif sur le sol de Gaza pour que les médias, à la traîne de l’Etat sioniste, parlent à nouveau de ce dossier, mais sûrement pas pour défendre les droits des prisonniers palestiniens et arabes. Ce serait trop demander, la pensée unique impérialo-sioniste est là aussi de rigueur : c’est le sort du soldat israélien qui est pris en compte, mais nullement les prisonniers palestiniens et arabes dont le sort est de plus en plus critique. La chancellière allemande se permet de bafouer, lors de sa récente visite à Bethlehem, les milliers de familles et l’Autorité palestinienne en refusant de dire ne serait-ce qu’un mot de sympathie à ces victimes de l’occupation, et en axant sa visite sur le sort du soldat israélien.

Sheikh Yassine, que Dieu ait son âme, avait un jour déclaré à la télévision française : « l’Europe n’a qu’un seul œil ». Et nous ajouterons que c’est par l’œil israélien, l’œil sioniste, l’œil de l’occupation, que la Palestine et les Palestiniens sont toujours perçus, malheureusement. 11 000 prisonniers, des centaines de milliers de familles touchées par les arrestations et les incarcérations égratignent à peine les politiciens européens, mais un seul soldat, parce qu’il est israélien, les émeut au plus haut point et les amène à faire pression sur le gouvernement palestinien, exigeant de lui la remise en liberté du soldat avant de désserrer l’étau meurtrier qui étouffe les Palestiniens. Quelle morale ! Quelle conception généreuse des droits de l’homme !

Mais les peuples n’oublient pas, même s’il arrive à leurs politiciens de « jouer le jeu », recevant chanceliers et ministres, souriant et serrant les mains. Les peuples n’oublient pas, comme en témoigne le kidnapping du soldat israélien : depuis l’occupation de la Palestine, c’est essentiellement par le biais des échanges que des prisonniers palestiniens et arabes ont été libérés des prisons de l’occupation.

Les dirigeants européens doivent étudier l’histoire pour comprendre le geste héroïque des résistants qui ont mené l’opération « Ilusion dissipée » en juin 2006 puis celle « promesse sincère » en juillet 2006.

Bientôt, nous l’espérons, près d’un millier de prisonniers palestiniens et arabes seront libérés, en échange du soldat israélien, comme l’annoncent les responsables palestiniens, et parmi eux, des dirigeants politiques de la résistance, toutes tendances confondues, des prisonniers malades, des prisonnières et des enfants. Et surtout, nous l’espérons, les anciens prisonniers, ceux qui ont déjà passé un quart de siècle dans l’enfer de ce qu’on peut appeler, communément, les prisons israéliennes, faute de pouvoir trouver un terme qui exprime réellement ce que sont ces lieux sordides.

 

 

Rapport du ministère palestinien chargé des prisonniers

1000 prisonniers malades face à une mort lente prgrammée

Mars 2007

Le ministère palestinien des prisonniers et anciens détenus affirme que le nombre de prisonniers malades est en augmentation constante : plus de 1000 prisonniers sont menacés d’une mort lente du fait de la négligence médicale intentionnelle et programmée des autorités carcérales israéliennes.

La plupart des prisonniers font face à la dégradation de leur situation de santé, à cause des conditions de détention et d’interrogatoire : des cellules surpeuplées et inadaptées, des mauvais traitements et des tortures, un surmenage nerveux et psycholgique. Ce sont les facteurs qui aggravent l’état de santé des détenus, sans parler de la nourriture et du manque de produits d’entretien pour désinfecter les cellules.

Les violations des droits à la santé des prisonniers

Selon le ministère palestinien, ces violations prennent des formes différentes :

1 - La négligence médicale répétée et le retard de traitement des malades, le retard des interventions chirurgicales, à moins de la protestation collective des prisonniers détenus dans la même cellule ou section du malade.

2 – Les malades ne sont pas soignés en fonction de leurs maladies. Le médecin des prisons traite toutes les maladies par un cachet d’acamol et un verre d’eau.

3 – L’absence de médecins spécialisés pour visiter les malades.

4 – Les infirmeries dans les prisons ne fonctionnent pas jour et nuit pour traiter les urgences.

5 – Absence de psychologues pouvant soigner les divers cas de troubles.

6 – Absence des appareils médicaux pour aider ceux qui ont besoin d’appareillage spécial (membres amputés) ou de verres correcteurs pour la vue, des appareils respiratoires.

7 – Les prisonniers malades ne reçoivent pas une alimentation appropriée en fonction de leurs maladies. Au contraire, même, les prisonniers sont souvent nourris avec des aliments avariés provoquant des empoisonnements collectifs.

8 – Les prisonniers malades ne sont pas isolés lorsqu’ils sont atteints de maladies qui se propagent aux autres.

9 – Les prisonniers atteints de certaines maladies psychologiques critiques ne sont pas séparés des autres, mettant parfois la vie des autres prisonniers en danger.

10 – Les malades sont transférés aux hôpitaux les mains et les pieds liés dans des camions ordinaires, et non dans des ambulances appropriées.

11 – Certains malades chroniques sont privés de leurs médicaments, en signe de châtiments.

12 – Les prisonniers malades sont consultés visuellement par le médecin qui ne les touche même pas.

13 – Les prisonniers malades sont battus et agressés au gaz comme les autres prisonniers.

14 – Les prisonniers souffrent du manque d’air frais et de l’humidité dans les cellules ainsi que de la surpopulation des cellules.

15 – Les mesures punitives prises par les autorités carcérales envers les prisonniers détériorent l’état de santé : les prisonniers sont privés de visites, ils sont mis dans des cellules individuelles, obligés d’ôter leurs vêtements.

16 – L’hôpital de la prison de Ramleh, le seul hôpital vers lequel sont transférés les prisonniers malades ou blessés, est dépourvu des nécessités médicales. Le traitement des prisonniers dans cet hôpital ne diffère pas beaucoup de celui dans les prisons.

17 – Les prisonnières ne sont pas suivies par un médecin femme spécialisée. Plusieurs prisonnières sont enceintes lorsqu’elles sont arrêtées et leur état nécessite des soins particuliers.

18 – Les prisonnières enceintes sont obligées d’accoucher les mains liées. C’est le cas de Mirvet Taha, qui a accouché de Wa’el, mais aussi de Manal Ghanim, qui a accouché de Nour, de Khawla Zitawi, qui a accouché de sa fille Ghada, qui a maintenant 7 mois, et de Samar Sbayh, qui a accouché de Barrâ’.

19 – Les médicaments administrés sont souvent en dépassement de leur date de validité, comme ce qui a eu lieu avec dr. Aziz Dweik, président du conseil législatif, dont l’état s’est détérioré après avoir pris des médicaments.

20 – Les instructeurs utilisent des méthodes sauvages pour interroger le prisonnier malade, en faisant pression sur lui et exerçant du chantage s’il ne fait pas des aveux. Plusieurs prisonniers malades ont subi ce genre de chantages, le dernier étant Rabî’ Harb.

 

Les maladies fréquentes dans les prisons israéliennes

Parmi les maladies répandues, nous trouvons le cancer, l’insuffisance rénale, les problèmes cardiaques, le mal de dos, la tension sanguine, le diabète, le rhumatisme, la faiblesse de vue, les maladies de l’estomac, la paralysie, les maladies sanguines et osseuses, les maladies des yeux, des poumons, de l’appareil digestif, reproductif, et les maladies de peau.

Selon les statistiques du ministère, plus de 150 prisonniers sont des malades chroniques avancés. Les conditions de détention et des interrogatoires n’ont fait qu’empirer leur état.

 

Les prisonniers victimes de la négligence médicale

Plusieurs martyrs sont tombés à cause de la négligence médicale dans les prisons de l’occupation.

1 – Walid Muhammad ‘Issa Amrou, 24 ans, de Doura / Al-Khalil, décédé le 19 février 2003 dans la prison de Nafha, atteint d’une crise pulmonaire. Il n’a pas été soigné.

2 – Bashir Uways, 27 ans, du camp Balata, Nablus. Décédé le 16 septembre 2004, dans la prison de Meggido. Il fut atteint d’un crise au cerveau, l’administration pénitentiaire a refusé de le soigner autrement que par des piqûres anesthésiques.

3 – Hassan Abdel Salam Jawabira, 21 ans, du camp al-Arroub, dans la région d’al-Khalil, décédé le 28 mai 2005, dans la prison de Meggido, Il souffrait de maladies nerveuses suite aux interrogatoires subis et aux coups administrés par les instructeurs.

4 – Anas Kâmil Mustafa Musalima, 18 ans, de Doura, al-Khalil, décédé le 9/3/2003, dans la prison de Ascalan, des suites des blessures qui n’ont pas été soignées.

5 – Muhammad Hassan Abu Hawdan, 65 ans, de Shaafat, al-Quds, décédé le 4/11/2004 à l’hôpital de Ramleh, alors qu’il passait sa 19ème année en prison, tout en ayant des problèmes cardiaques.

6 – Fawaz Saïd Hassan, 27 ans, de Tulkarm, décédé le 16/9/2004, dans la prison de Meggido, après avoir subi une crise cardiaque aigue, alors qu’il souffrait de maladies cardiaques.

7 – Abdel Fattah Yousef Raddad, 25 ans, de Tulkarm, dans l’hôpital de Ramleh suite à ses blessures pendant son interrogatoire

8 – Rassim Sulayman Ghunaymat, 27 ans, de Ramallah, décédé le 27/1/2005, lors de l’incendie dans la prison de Meggido (la tente où il se trouvait pris feu et les secours mirent du temps à arriver).

9 – Ali Muhammad Tawfiq Abu Rabb, 20 ans, de Jénine, décédé le 10/6/2005, dans la prison de Roshbina, suite aux tortures subies. Il fut trouvé pendu dans sa cellule, et les traces de coups à la tête étaient visibles.

10 – Bashar Arif Bani Awda, 27 ans, de Tamoun/ Toubas, décédé le 23/6/2005, des suites d’une crise cardiaque alors qu’il se trouvait dans la prison de Gilboa.

11- Jamal Sarahîn, 37 ans, de la ville d’al-Khalil, décédé le 16/1/2007, après que l’administration pénitentiaire ait refusé son transfert à l’hôpital pour y être soigné.

 

 

Nouvelles des prisonniers : arrestations, condamnations, traitements

- Arrestations : plus de 30 Palestiniens ont été arrêtés dans la ville de Nablus après la dernière invasion, parmi eux Sheikh Maher Kharraz et trois de ses enfants. 70 Palestiniens appartenant aux divers services sécuritaires ont été kidnappés à Ramallah le 7 mars 2007. Le même jour, six Palestiniens, âgés entre 18 et 36 ans, ont été arrêtés dans le village de Jayyous, au nord-est de Qalqylia.

La jeune Ruba Tlayeb, de la région de Salfit, a été arrêtée. Etudiante à l’université d’al-Najah, elle a 19 ans.

- Libérations : l’ingénieur Mazen Malsa, qui vient de passer six ans an prison, en isolement, a été libéré le 4 mars dernier. Après son arrestation, le 4/6/2001, il avait subi un interrogatoire très poussé et violent, avant d’être mis en isolement.

Le prisonnier Abdel Naser Harb Abu Umra, 25 ans, de la province d’Ariha, a été libéré après avoir passé deux mois de prison à Ascalan. Le nombre de prisonniers de la province de Ascalan est de 85, plusieurs sont condamnés à la perpétuité.

La prisonnière Samah Khalil Ahmad Ali Abdallah, 18 ans, du camp de Askar, à Nablus, a été libérée après avoir passé deux ans et demi en prison, à Telmond.

Elle avait été arrêtée dans sa maison, le 5/10/2004, accusée d’aider les membres recherchés du Fateh.

La prisonnière Manal Ghanim, de Tulkarm, mère du prisonnier Nour, né en prison et séparé d’elle lorsqu’il a atteint deux ans, a été libérée le 8 avril. Elle a été accueillie par sa famille et les nombreux citoyens, les représentants de la muncipalité de Tulkarm et du ministère palestinien, ainsi que les journalistes.

 

AIDEZ LA FAMILLE DE LA PRISONNIERE

LATIFA MUHAMMAD ABU DRAA

Mère de sept enfants, la prisonnière Latifa Abu Draa de Nablus s’inquiète pour sa famille. Depuis plusieurs mois, à cause de l’étau meurtrier imposé par Israël, les Etats-Unis et les Etats européens, ses ressources personnelles ne suffisent plus à prendre en charge sa famille.

Latifa a été condamnée à 25 ans de prison par l’occupation.

Pout tout renseignement écrire à

cirepal2005@yahoo.fr

 

Mise en isolement

Le prisonnier Isma’îl al-Jammal, du camp Balata, Nablus, a été mis en isolement dans la prison de Shatta, malgré son état de santé qui nécessite une intervention chirurgicale, selon le médecin de la prison. Isma’îl a été arrêté il y a quatre ans et condamné à 10 ans de prison. Il a été blessé au cours de son arrestation mais n’a pas été soigné. Depuis le décès de son père, il y a un an, qui seul pouvait le visiter, aucun membre de sa famille n’a pu le faire.

 

La famille d’un prisonnier malade lance un appel aux institutions humanitaires

La famille du prisonnier Zakaria Sami Subh, 27 ans, du village al-Khadr, en Cisjordanie, a lancé un appel aux institutions humanitaires, leur demandant de faire pression et de réclamer la libération de leur enfant. Arrêté depuis le 19/6/2002, Zakaria avait été touché par balle au visage, occasionnant de lourdes conséquences sur la bouche, le nez et les mâchoires. Malgré son état, l’administration israélienne ne fait aucun effort pour le faire soigner convenablement. La famille fait porter la responsabilité entière à toute dégradation de son état à l’occupation. Zakaria se trouve actuellement dans la prison du Naqab et ses co-détenus ont lancé un appel alarmant sur la détérioration rapide de son état.

 

C’est le même appel lancé par la famille du détenu Talal Mustafa Abu Layl, 33 ans, du camp de Balata, qui avait été blessé d’une dizaine de balles au corps lors de son arrestation. La direction de la prison de Petah Tikva refuse de lui administrer des soins ou de le transférer à l’hôpital, tout comme elle a refusé sa visite par son avocat Muhammad al-Halabi.  Le prisonnier fait partie d’une famille dont quatre frères tombés martyrs, un frère recherché par les appareils sécuritaires de l’occupation et deux frères prisonniers.

 

Dernière minute : La famille du prisonnier Sheikh Jamal Abdel Salam Abul Hayga’, 50 ans, du camp de Jénine, a dévoilé que les autorités de l’occupation ont dirigé des rayons laser sur le prisonnier, dans sa cellule d’isolement, où il se trouve depuis trois ans, dans la prison de Beer Saba’. Sheikh Jamal souffre déjà de plusieurs maux, et a la main amputée. La famille d’Abul Hayga’ lance un appel aux organisations internationales leur demandant d’intervenir auprès des autorités de l’occupation afin de mettre un terme aux mauvais traitements et à la torture des prisonniers. Depuis 2002, le prisonnier est interdit de visite. Les trois enfants de sheikh Jamal sont en prison, en détention administrative.

   

PREPARONS ACTIVEMENT LA JOURNEE NATIONALE DES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES, LE 17 AVRIL….

Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine



Source : Cirepal


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