La question
des prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de
l’occupation sioniste est devenue à nouveau une question
d’actualité. Il a fallu que les résistants palestiniens
kidnappent un soldat israélien actif sur le sol de Gaza pour que
les médias, à la traîne de l’Etat sioniste, parlent à
nouveau de ce dossier, mais sûrement pas pour défendre les
droits des prisonniers palestiniens et arabes. Ce serait trop
demander, la pensée unique impérialo-sioniste est là aussi de
rigueur : c’est le sort du soldat israélien qui est pris
en compte, mais nullement les prisonniers palestiniens et arabes
dont le sort est de plus en plus critique. La chancellière
allemande se permet de bafouer, lors de sa récente visite à
Bethlehem, les milliers de familles et l’Autorité palestinienne
en refusant de dire ne serait-ce qu’un mot de sympathie à ces
victimes de l’occupation, et en axant sa visite sur le sort du
soldat israélien.
Sheikh Yassine,
que Dieu ait son âme, avait un jour déclaré à la télévision
française : « l’Europe n’a qu’un seul œil ».
Et nous ajouterons que c’est par l’œil israélien, l’œil
sioniste, l’œil de l’occupation, que la Palestine et les
Palestiniens sont toujours perçus, malheureusement. 11 000
prisonniers, des centaines de milliers de familles touchées par
les arrestations et les incarcérations égratignent à peine les
politiciens européens, mais un seul soldat, parce qu’il est
israélien, les émeut au plus haut point et les amène à faire
pression sur le gouvernement palestinien, exigeant de lui la
remise en liberté du soldat avant de désserrer l’étau
meurtrier qui étouffe les Palestiniens. Quelle morale !
Quelle conception généreuse des droits de l’homme !
Mais les
peuples n’oublient pas, même s’il arrive à leurs politiciens
de « jouer le jeu », recevant chanceliers et
ministres, souriant et serrant les mains. Les peuples n’oublient
pas, comme en témoigne le kidnapping du soldat israélien :
depuis l’occupation de la Palestine, c’est essentiellement par
le biais des échanges que des prisonniers palestiniens et arabes
ont été libérés des prisons de l’occupation.
Les dirigeants
européens doivent étudier l’histoire pour comprendre le geste
héroïque des résistants qui ont mené l’opération « Ilusion
dissipée » en juin 2006 puis celle « promesse sincère »
en juillet 2006.
Bientôt, nous
l’espérons, près d’un millier de prisonniers palestiniens et
arabes seront libérés, en échange du soldat israélien, comme
l’annoncent les responsables palestiniens, et parmi eux, des
dirigeants politiques de la résistance, toutes tendances
confondues, des prisonniers malades, des prisonnières et des
enfants. Et surtout, nous l’espérons, les anciens prisonniers,
ceux qui ont déjà passé un quart de siècle dans l’enfer de
ce qu’on peut appeler, communément, les prisons israéliennes,
faute de pouvoir trouver un terme qui exprime réellement ce que
sont ces lieux sordides.
Rapport
du ministère palestinien chargé des prisonniers
1000
prisonniers malades face à une mort lente prgrammée
Mars 2007
Le ministère
palestinien des prisonniers et anciens détenus affirme que le
nombre de prisonniers malades est en augmentation constante :
plus de 1000 prisonniers sont menacés d’une mort lente du fait
de la négligence médicale intentionnelle et programmée des
autorités carcérales israéliennes.
La plupart des
prisonniers font face à la dégradation de leur situation de santé,
à cause des conditions de détention et d’interrogatoire :
des cellules surpeuplées et inadaptées, des mauvais traitements
et des tortures, un surmenage nerveux et psycholgique. Ce sont les
facteurs qui aggravent l’état de santé des détenus, sans
parler de la nourriture et du manque de produits d’entretien
pour désinfecter les cellules.
Les violations
des droits à la santé des prisonniers
Selon le
ministère palestinien, ces violations prennent des formes différentes :
1 - La négligence
médicale répétée et le retard de traitement des malades, le
retard des interventions chirurgicales, à moins de la
protestation collective des prisonniers détenus dans la même
cellule ou section du malade.
2 – Les
malades ne sont pas soignés en fonction de leurs maladies. Le médecin
des prisons traite toutes les maladies par un cachet d’acamol et
un verre d’eau.
3 –
L’absence de médecins spécialisés pour visiter les malades.
4 – Les
infirmeries dans les prisons ne fonctionnent pas jour et nuit pour
traiter les urgences.
5 – Absence
de psychologues pouvant soigner les divers cas de troubles.
6 – Absence
des appareils médicaux pour aider ceux qui ont besoin
d’appareillage spécial (membres amputés) ou de verres
correcteurs pour la vue, des appareils respiratoires.
7 – Les
prisonniers malades ne reçoivent pas une alimentation appropriée
en fonction de leurs maladies. Au contraire, même, les
prisonniers sont souvent nourris avec des aliments avariés
provoquant des empoisonnements collectifs.
8 – Les
prisonniers malades ne sont pas isolés lorsqu’ils sont atteints
de maladies qui se propagent aux autres.
9 – Les
prisonniers atteints de certaines maladies psychologiques
critiques ne sont pas séparés des autres, mettant parfois la vie
des autres prisonniers en danger.
10 – Les
malades sont transférés aux hôpitaux les mains et les pieds liés
dans des camions ordinaires, et non dans des ambulances appropriées.
11 –
Certains malades chroniques sont privés de leurs médicaments, en
signe de châtiments.
12 – Les
prisonniers malades sont consultés visuellement par le médecin
qui ne les touche même pas.
13 – Les
prisonniers malades sont battus et agressés au gaz comme les
autres prisonniers.
14 – Les
prisonniers souffrent du manque d’air frais et de l’humidité
dans les cellules ainsi que de la surpopulation des cellules.
15 – Les
mesures punitives prises par les autorités carcérales envers les
prisonniers détériorent l’état de santé : les
prisonniers sont privés de visites, ils sont mis dans des
cellules individuelles, obligés d’ôter leurs vêtements.
16 – L’hôpital
de la prison de Ramleh, le seul hôpital vers lequel sont transférés
les prisonniers malades ou blessés, est dépourvu des nécessités
médicales. Le traitement des prisonniers dans cet hôpital ne
diffère pas beaucoup de celui dans les prisons.
17 – Les
prisonnières ne sont pas suivies par un médecin femme spécialisée.
Plusieurs prisonnières sont enceintes lorsqu’elles sont arrêtées
et leur état nécessite des soins particuliers.
18 – Les
prisonnières enceintes sont obligées d’accoucher les mains liées.
C’est le cas de Mirvet Taha, qui a accouché de Wa’el, mais
aussi de Manal Ghanim, qui a accouché de Nour, de Khawla Zitawi,
qui a accouché de sa fille Ghada, qui a maintenant 7 mois, et de
Samar Sbayh, qui a accouché de Barrâ’.
19 – Les médicaments
administrés sont souvent en dépassement de leur date de validité,
comme ce qui a eu lieu avec dr. Aziz Dweik, président du conseil
législatif, dont l’état s’est détérioré après avoir pris
des médicaments.
20 – Les
instructeurs utilisent des méthodes sauvages pour interroger le
prisonnier malade, en faisant pression sur lui et exerçant du
chantage s’il ne fait pas des aveux. Plusieurs prisonniers
malades ont subi ce genre de chantages, le dernier étant Rabî’
Harb.
Les maladies
fréquentes dans les prisons israéliennes
Parmi les
maladies répandues, nous trouvons le cancer, l’insuffisance rénale,
les problèmes cardiaques, le mal de dos, la tension sanguine, le
diabète, le rhumatisme, la faiblesse de vue, les maladies de
l’estomac, la paralysie, les maladies sanguines et osseuses, les
maladies des yeux, des poumons, de l’appareil digestif,
reproductif, et les maladies de peau.
Selon les
statistiques du ministère, plus de 150 prisonniers sont des
malades chroniques avancés. Les conditions de détention et des
interrogatoires n’ont fait qu’empirer leur état.
Les
prisonniers victimes de la négligence médicale
Plusieurs
martyrs sont tombés à cause de la négligence médicale dans les
prisons de l’occupation.
1 – Walid
Muhammad ‘Issa Amrou, 24 ans, de Doura / Al-Khalil, décédé le
19 février 2003 dans la prison de Nafha, atteint d’une crise
pulmonaire. Il n’a pas été soigné.
2 – Bashir
Uways, 27 ans, du camp Balata, Nablus. Décédé le 16 septembre
2004, dans la prison de Meggido. Il fut atteint d’un crise au
cerveau, l’administration pénitentiaire a refusé de le soigner
autrement que par des piqûres anesthésiques.
3 – Hassan
Abdel Salam Jawabira, 21 ans, du camp al-Arroub, dans la région
d’al-Khalil, décédé le 28 mai 2005, dans la prison de Meggido,
Il souffrait de maladies nerveuses suite aux interrogatoires subis
et aux coups administrés par les instructeurs.
4 – Anas Kâmil
Mustafa Musalima, 18 ans, de Doura, al-Khalil, décédé le
9/3/2003, dans la prison de Ascalan, des suites des blessures qui
n’ont pas été soignées.
5 – Muhammad
Hassan Abu Hawdan, 65 ans, de Shaafat, al-Quds, décédé le
4/11/2004 à l’hôpital de Ramleh, alors qu’il passait sa 19ème
année en prison, tout en ayant des problèmes cardiaques.
6 – Fawaz Saïd
Hassan, 27 ans, de Tulkarm, décédé le 16/9/2004, dans la prison
de Meggido, après avoir subi une crise cardiaque aigue, alors
qu’il souffrait de maladies cardiaques.
7 – Abdel
Fattah Yousef Raddad, 25 ans, de Tulkarm, dans l’hôpital de
Ramleh suite à ses blessures pendant son interrogatoire
8 – Rassim
Sulayman Ghunaymat, 27 ans, de Ramallah, décédé le 27/1/2005,
lors de l’incendie dans la prison de Meggido (la tente où il se
trouvait pris feu et les secours mirent du temps à arriver).
9 – Ali
Muhammad Tawfiq Abu Rabb, 20 ans, de Jénine, décédé le
10/6/2005, dans la prison de Roshbina, suite aux tortures subies.
Il fut trouvé pendu dans sa cellule, et les traces de coups à la
tête étaient visibles.
10 – Bashar
Arif Bani Awda, 27 ans, de Tamoun/ Toubas, décédé le 23/6/2005,
des suites d’une crise cardiaque alors qu’il se trouvait dans
la prison de Gilboa.
11- Jamal
Sarahîn, 37 ans, de la ville d’al-Khalil, décédé le
16/1/2007, après que l’administration pénitentiaire ait refusé
son transfert à l’hôpital pour y être soigné.
Nouvelles
des prisonniers : arrestations, condamnations, traitements
- Arrestations :
plus de 30 Palestiniens ont été arrêtés dans la ville de
Nablus après la dernière invasion, parmi eux Sheikh Maher
Kharraz et trois de ses enfants. 70 Palestiniens appartenant aux
divers services sécuritaires ont été kidnappés à Ramallah le
7 mars 2007. Le même jour, six Palestiniens, âgés entre 18 et
36 ans, ont été arrêtés dans le village de Jayyous, au
nord-est de Qalqylia.
La jeune Ruba
Tlayeb, de la région de Salfit, a été arrêtée. Etudiante à
l’université d’al-Najah, elle a 19 ans.
- Libérations :
l’ingénieur Mazen Malsa, qui vient de passer six ans an prison,
en isolement, a été libéré le 4 mars dernier. Après son
arrestation, le 4/6/2001, il avait subi un interrogatoire très
poussé et violent, avant d’être mis en isolement.
Le prisonnier
Abdel Naser Harb Abu Umra, 25 ans, de la province d’Ariha, a été
libéré après avoir passé deux mois de prison à Ascalan. Le
nombre de prisonniers de la province de Ascalan est de 85,
plusieurs sont condamnés à la perpétuité.
La prisonnière
Samah Khalil Ahmad Ali Abdallah, 18 ans, du camp de Askar, à
Nablus, a été libérée après avoir passé deux ans et demi en
prison, à Telmond.
Elle avait été
arrêtée dans sa maison, le 5/10/2004, accusée d’aider les
membres recherchés du Fateh.
La prisonnière
Manal Ghanim, de Tulkarm, mère du prisonnier Nour, né en prison
et séparé d’elle lorsqu’il a atteint deux ans, a été libérée
le 8 avril. Elle a été accueillie par sa famille et les nombreux
citoyens, les représentants de la muncipalité de Tulkarm et du
ministère palestinien, ainsi que les journalistes.
AIDEZ LA
FAMILLE DE LA PRISONNIERE
LATIFA
MUHAMMAD ABU DRAA
Mère de sept
enfants, la prisonnière Latifa Abu Draa de Nablus s’inquiète
pour sa famille. Depuis plusieurs mois, à cause de l’étau
meurtrier imposé par Israël, les Etats-Unis et les Etats européens,
ses ressources personnelles ne suffisent plus à prendre en charge
sa famille.
Latifa a été
condamnée à 25 ans de prison par l’occupation.
Pout tout
renseignement écrire à
cirepal2005@yahoo.fr
Mise en
isolement
Le prisonnier
Isma’îl al-Jammal, du camp Balata, Nablus, a été mis en
isolement dans la prison de Shatta, malgré son état de santé
qui nécessite une intervention chirurgicale, selon le médecin de
la prison. Isma’îl a été arrêté il y a quatre ans et
condamné à 10 ans de prison. Il a été blessé au cours de son
arrestation mais n’a pas été soigné. Depuis le décès de son
père, il y a un an, qui seul pouvait le visiter, aucun membre de
sa famille n’a pu le faire.
La famille
d’un prisonnier malade lance un appel aux institutions
humanitaires
La famille du
prisonnier Zakaria Sami Subh, 27 ans, du village al-Khadr, en
Cisjordanie, a lancé un appel aux institutions humanitaires, leur
demandant de faire pression et de réclamer la libération de leur
enfant. Arrêté depuis le 19/6/2002, Zakaria avait été touché
par balle au visage, occasionnant de lourdes conséquences sur la
bouche, le nez et les mâchoires. Malgré son état,
l’administration israélienne ne fait aucun effort pour le faire
soigner convenablement. La famille fait porter la responsabilité
entière à toute dégradation de son état à l’occupation.
Zakaria se trouve actuellement dans la prison du Naqab et ses co-détenus
ont lancé un appel alarmant sur la détérioration rapide de son
état.
C’est le même
appel lancé par la famille du détenu Talal Mustafa Abu Layl, 33
ans, du camp de Balata, qui avait été blessé d’une dizaine de
balles au corps lors de son arrestation. La direction de la prison
de Petah Tikva refuse de lui administrer des soins ou de le transférer
à l’hôpital, tout comme elle a refusé sa visite par son
avocat Muhammad al-Halabi. Le
prisonnier fait partie d’une famille dont quatre frères tombés
martyrs, un frère recherché par les appareils sécuritaires de
l’occupation et deux frères prisonniers.
Dernière
minute : La famille du prisonnier Sheikh Jamal Abdel
Salam Abul Hayga’, 50 ans, du camp de Jénine, a dévoilé que
les autorités de l’occupation ont dirigé des rayons laser sur
le prisonnier, dans sa cellule d’isolement, où il se trouve
depuis trois ans, dans la prison de Beer Saba’. Sheikh Jamal
souffre déjà de plusieurs maux, et a la main amputée. La
famille d’Abul Hayga’ lance un appel aux organisations
internationales leur demandant d’intervenir auprès des autorités
de l’occupation afin de mettre un terme aux mauvais traitements
et à la torture des prisonniers. Depuis 2002, le prisonnier est
interdit de visite. Les trois enfants de sheikh Jamal sont en
prison, en détention administrative.
PREPARONS
ACTIVEMENT LA JOURNEE NATIONALE DES PRISONNIERS PALESTINIENS ET
ARABES, LE 17 AVRIL….