Palestine - Solidarité

   


 

DOSSIER 
Prisonniers Palestiniens

 

 

 
9000 prisonniers palestiniens exclus des élections

 

 
Rapports de nadi al-asir al-Filistini (janvier 2006)
 
Les prisonnières palestiniennes témoignent de la torture
L'avocat Hanane el-Khatib, de Nadi al-asir, a pu rencontrer plusieurs prisonnières palestiniennes dans la prison d'Alsharon, qui ont témoigné des conditions de détention et des tortures auxquelles elles sont soumises.
La prisonnière S (dont le nom est préservé dans les dossiers de l'association), 36 ans, arrêtée depuis le 17 septembre 2004, et condamnée à deux ans de prison. La prisonnière souffre d'une brûlure dès son enfance, due à l'explosion d'une bouteille de gaz. Deux semaines avant son arrestation, elle a dû subir une opération chirurgicale pour sa main et le bassin. Elle souffre de violents maux. Elle a déclaré à l'avocat ce qui suit : le 17 septembre 2004, les forces de l'occupation ont encerclé l'endroit où elle se trouvait, en Cisjordanie, et à trois heures du matin, elles ont démoli la porte de la chambre et lui ont ordonné de sortir. "Ensuite, les soldats m'ont emmenée dans une voiture militaire, ils me frappaient avec la crosse du fusil. Les visages des soldats étaient peints en noir, ils faisaient vraiment peur à voir.
Il n'y avait pas de femmes-soldats avec eux, mais l'officier commandant de la région, qui se dénommait capitaine Ghazal. Ils m'ont emmené vers un des centres d'arrestation. Ils ont fait entrer des chiens dans la pièce où je me trouvais, et ces chiens allaient et venaient, j'avais vraiment peur. Les soldats m'ont confisqué le médicament que j'avais sur moi, et ne m'ont fourni ni soins, ni à boire ni à manger. Lorsque je demandais à me rendre aux toilettes, ils m'y emmenaient, les yeux bandés, les pieds et les mains attachés.
Ensuite, ils m'ont transférée à la prison de Ramleh, pour 8 jours, puis à Petah Tikva, où j'ai passé 18 jours dans les cellules. J'ai été interrogé tous les jours, de sept heures du matin jusqu'à 9 heures du soir, et pendant tout ce moment, j'étais en position de shabeh, les pieds et les mains attachés vers l'arrière à une chaise. Au cours de l'interrogatoire, j'ai demandé à plusieurs reprises aux instructeurs de ne pas m'attacher vers l'arrière, à cause de mon état de santé, j'avais la main qui saignait et dégageait un odeur désagréable, mais ils ont refusé.
Au cours de l'interrogatoire, les instructeurs m'ont menacée de démolir la maison familiale, d'arrêter les membres de ma famille, de leur interdire de voyager. Ils ne cessaient pas de crier, ils m'insultaient grossièrement. "
Concernant les conditions de détention, la prisonnière témoigne de l'état des cellules, disant qu'elles étaient inaptes à recevoir des êtres humains, elle a ajouté que la nourriture était très mauvaise, elle a trouvé un jour une mouche dans un plat, le pain est rassis. Les murs de la cellule sont rugueuses au toucher, et de couleur noire. Les cellules ne sont pas aérées, seul un ventilateur envoie de l'air glacial, 24 h sur 24. Bien qu'elle ait demandé de l'arrêter, ils ont refusé sa demande.
Elle a ajouté : "Nous étions quatre prisonnières dans la cellule, le matelas est posé juste à côté des toilettes, qui n'est qu'un trou sale dans le sol. Lorsque nous étions allongées, nos pieds touchaient ce trou.
15 jous après un interrogatoire intense, ils lui ont permis de prendre une douche, mais sans qu'elle puisse soigner sa main, ni son bassin.
Concernant les conditions de détention dans la prison d'Asharon, la prisonnière S dit que les geôlières exercent une très forte répression sur les prisonnières : des fouilles permanentes et par surprise, les rats circulent dans les pièces, qui sont humides et froides, alors que le lieu de récréation est très étroit.
La prisonnière lance un appel aux institutions des droits de l'homme pour qu'elles interviennent rapidement pour qu'elle ait le droit d'être soignée et exiger sa libération, les brûlures lui causent des douleurs atroces.
La prisonnière Sh (dont le nom entier se trouve chez Nadi al-asir) a 29 ans. Elle est arrêtée depuis le 15 décembre 2005. Elle a déclaré que "ce jour-là, l'armée d'occupation a investi la maison à 2h et demi du matin. Les soldats ont ordonné à tous les membres de la famille de sortir, ils m'ont attachée avec des liens en plastique, qu'ils ont serrés très fort, ils m'ont bandé les yeux, les soldats me criaient au visage, ils m'insultaient grossièrement, et affirmaient que j'étais terroriste."
Une femme soldat se trouvait parmi les autres. "Ils m'ont emmenée à un centre de détention, m'ont abandonnée dans le froid glacial, sans couverture, jusqu'à la nuit suivante, jétais toujours attachée par les mains et les pieds, et j'avais les yeux bandés. Je ne portais pas de manteau, je n'avais que mon pyjama, car ils avaient refusé que je me change et que je me couvre. Je suis restée ainsi, dans le froid, jusqu'au soir.
Lorsque j'ai demandé à me rendre aux toilettes, j'ai été accompagnée par un geôlier, il a voulu même laisser la porte ouverte, j'ai réclamé alors qu'il y ait une geôlière, elle a voulu laisser la porte ouverte.
"Ensuite, ils m'ont emmenée à la prison de Hasharon, où j'ai passé 4 jours dans l'isolement, puis j'ai été transférée à la prison d'al-Jalame. Dès le premier jour, l'interrogatoire a commencé. 2 ou 3 heures d'interrogatoire, puis un arrêt, puis la reprise. Ils me faisaient asseoir sur une chaise, les mains et les pieds tirés en arrière, attachés aux pieds de la chaise, qui est fixée au sol.
J'ai beaucoup souffert lors des interrogatoires. Ils m'insultaient, me criaient au visage, et ils m'ont menacée d'arrêter mes enfants, de démolir la maison, et qu'ils me garderaient longtemps en prison. Ils voulaient que je signe des aveux pour me libérer six mois après."
La prisonnière ajoute qu'au cours de l'interrogatoire, l'un des instructeurs mettait ses mains sur ses épaules, et leurs regards étaient dégoûtants. Ils posaient leurs pieds sur ses genoux, alors qu'elle était en position de shabeh. L'un des instructeurs, dit-elle, qui était grand, l'a même menacé de viol au cas où elle n'avouait pas.
La prisonnière témoigne que dans la prison de Hasharon, les prisonnières lui avaient remis un tapis de prière et un châle, mais pendant le séjour à al-Jalame, ces objets lui furent confisqués. "Au cours de l'interrogatoire, l'un des instructeurs m'a arraché le châle, puis commençait à me dire que j'étais jolie, j'avais les cheveux doux, etc.. Il m'a demandé de chanter. J'ai refusé.
Un autre instructeur lui a demandé de collaborer et si elle refusait, ils pouvaient salir sa réputation.
 
Dans la prison de Nafha
L'avocat de Nadi al-asir, Fawaz Shaloudi, a rendu visite aux prisonniers de la prison de Nafha, qui sont détenus dans des conditions qui se dégradent constamment. Les prisonniers subissent de lourdes pressions de la part de la direction de la prison et des geôliers.
Le représentant des prisonniers, Naser Abu Srour, a expliqué que le comportement quotidien à l'intérieur de la prison est extrêmement dur. La direction de la prison impose des amendes financières sur les prisonniers. Plusieurs sont interdits de visites familiales, sous des prétextes sécuritaires mensongers. Les familles obtiennent les permis de visites de leurs enfants en prison, mais des décisions d'interdiction de visite sont prises entretemps pour empêcher le prisonnier de rencontrer les membres de sa famille, qui ont fait tout le trajet. Cela de des conséquences très néfastes sur les prisonniers. De plus, les interdictions sont prononcées selon l'humeur de la direction. Parfois, c'est l'épouse âgée de 35 ans qui est interdite, alors que les enfants au-delà de 16 ans sont interdits de visiter leur père plus de deux fois par an.
Avu Srour a indiqué que les prisonniers sont constamment punis, et souvent, pour des motifs ridicules, comme cela s'est passé pour le prisonnier Salameh Muslih, qui a été puni à payer 200 shekels car il ne s'est pas rasé la barbe, et son apparence a changé par rapport à la photo qu'ils avaient, car le règlement interdit qu'il change d'apparence par rapport à cette photo.
Abu Srour a ajouté que la direction de la prison a interdit, depuis plus d'une semaine, l'heure du sport, que les prisonniers avaient acquise, pour les journées du vendredi et du samedi, sous prétexte que cette heure n'existe pas dans les autres prisons.
Concernant les fouilles de nuit, Abu Srour affirme qu'elles se passent à l'improviste, créant un état de panique et de tension, car les affaires des prisonniers sont jetées et dispersées dans toute la pièce, certains objets disparaissent et d'autres sont détruits.
Parmi les punitions subies par les prisonniers, Abu Srour rappelle que si un prisonnier commet une entorse au règlement, il est puni et privé d'enseignement, comme cela s'est passé pour le prisonnier Jamal Rummane, qui a été privé de poursuivre ses études, alors qu'il était prêt de les achever, parce qu'il a traduit uneplainte d'un des prisonniers dans la langue hébreue.
Abu Srour dit que les prisonniers de nafha sont interdits de faire entrer des vêtements, sauf une seule pièce, alors que les prisonniers ont des autorisations pour faire entrer d'autres vêtements. De plus, il y a des problèmes relatifs aux transferts des prisonniers, que ce soit des transferts d'une prison à l'autre ou d'une section à l'autre. Les prisonniers souffrent également de la négligence médicale. Les prisonniers ont besoin d'être auscultés par des médecins spécialisés, car ils souffrent de maladies de coeur, de peau, et plusieurs prisonniers souffrent de maladies graves, qui doivent être suivies par des médecins spécialisés.
Abu Srour a également affirmé que 10 prisonniers dorment par terre, parce qu'il n'y a pas assez de lits. Les prisonniers ont souvent réclamé de résoudre ce problème, mais la direction a refusé de les entendre.
Les prisonniers rencontrés par l'avocat Fawaz Shaloudi sont :
1 - Murad Khalil Ismaël Alayan, de bethlehem.
2 - Muhammad Taleb Abu Zoueid, de Jordanie
3 - Atef Ahmad Qdayh, d'Egypte.
4 - Issa Jibrin Abd Rabboh, de Bethlehem
5 - Tawfiq Abu Na'im, de Gaza
6 - Naser Abu Srour, de Bethlehem.
 
 
Dans les prisons de Beer Sqaba', section Ohali Kedar : humiliations des familles lors des visites
L'avocat de Nadi al-asir, Fawaz Shaloudi, qui a rencontré les prisonniers de la prison de Beer Saba', a déclaré que les familles des prisonniers sont victimes d'humiliations très graves, lors des visites, avec des fouilles humiliantes. L'avocat a rencontré plusieurs prisonniers qui ont exprimé leur indignation et leur colère face à ces pratiques contre les familles, disant que ces pratiques violent la dignité des prisonniers et leurs familles, ce qui fait augmenter les tensions à l'intérieur de la prison.
Les prisonniers affirment qu'il y a des problèmes très graves lors des visites effectuées par les familles des régions de Ramallah et d'al-Khalil, une seule journée étant consacrée aux deux régions, ce qui suscite des difficultés pour les familles et pour les prisonniers. Ils réclament que la Croix-rouge organise les visites d'une manière plus appropriée.
Les prisonniers se plaignent de manques de vêtements d'hiver et de couvertures, ceux fournis par la Croix-rouge ne sont pas suffisants. Les parents sont souvent interdits de faire entrer des vêtements. Et malgré les nombreux appels lancés à différents organismes réclamant des couvertures, les prisonniers affirment n'avoir rien reçu jusqu'à présent.
Les prisonniers ont décrit la cour de la promenade comme étant très étroite, le soleil ne peut la réchauffer. Les prisonniers souffrent de plusieurs maladies de peau, et l'administration ne fait rien pour les soigner. L'avocat F. Shaloudi a visité les prisonniers suivants : Bahjat Mahmoud Jamil Shuqayrat, de Sawahira, Murad Anwar Yousef Ubayd, d'al-Quds, Ihab Na'im Ahmad Rahhal, de Bethlehem, Yaser Sawarka, d'Egypte.
 
L'avocat de Nadi al-asir Muhannad Kharaz a rendu visite aux 45 prisonniers détenus dans la prison de Salem. Après que les prisonniers se soient plaints de la mauvaise qualité de la nourriture, l'avocat a porté plainte au responsable du contrôle, qui a pris à partie le directeur de la prison. Celui-ci a menacé l'avocat de ne plus l'autoriser à visiter les prisonniers.
 
Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
 


 Source : Cirepal


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