Palestine - Solidarité

   



Nadi al-asir al-Filistini : communiqué de presse

 

Nadi al-asir al-Filistini appelle à la mobilisation de la communauté internationale pour s'opposer aux projets israéliens de légaliser les mesures répressives envers les prisonniers palestiniens.

 
Le gouvernement d'Israël et ses institutions judiciaures inventent sans cesse des lois pour briser les prisonniers et détenus palestiniens
Le comité ministériel de la Knesset a approuvé  une demande de l'appareil des renseignements israéliens concernant un projet de loi autorisant de renforcer les mesures répressives envers les prisonniers. Cette loi appelée "la loi du terrorisme" permet aux services de renseignements israéliens d'utiliser des moyens musclés au cours des interrogatoires des prisonniers, ainsi que la possibilité de prolonger la durée d'arrestation du prisonnier au cours de l'interrogatoire, de 96 heures au lieu de 48 heures, et cela pendant 50 jours. Le projet vise également la prolongation de l'arrestation du prisonnier au cours de l'interrogatoire de 20 à 40 jours.
Pour Nadi al-asir, c'est suite à la décision de la haute cour de justice relative à l'interdiction de l'utilisation des Palestiniens comme boucliers humains au cours des arrestations que ces mesures ont été prises pour contourner la décision de la haute cour.
De plus, la décision de la haute cour peut être contournée par le biais des demandes spéciales auprès du conseiller juridique. C'est ce qui s'est d'ailleurs passé lorsque la haute cour avait supprimé les moyens de torture en 1999 mais les pratiques de la torture ont été poursuivi grâce aux autorisations faites par le conseiller juridique israélien.
Nadi al-asir explique qu'Israël recherche par tous les moyens les outils pouvant augmenter la pression et la souffrance des prisonniers, comme le fait d'amener des chiens sauvages pour fouiller et arrêter.
Nadi al-asir a énuméré les diverses mesures légalisées par le gouvernement israélien et ses appareils, à l'encontre des prisonniers, au cours des cinq dernières années :
- interdiction des visites pour des centaines de familles, sous prétexte des interdictions sécuritaires.
2 - L'utilisation des habitants civils comme boucliers humains au cours des attaques des maisons, pour fouiller et arrêter.
3 - Utilisation des habitants des maisons comme otages dans leurs propres maisons.
4 - Utilisation des moyens de torture physique et psychologique, avec autorisation spéciale du conseiller juridique.
5 - Interdiction faite aux avocats de rencontrer les prisonniers, pour des raisons sécuritaires.
6 - Imposer des amendes sur les prisonniers, pour les raisons les plus futiles.
7 - Constitution de corps de répression spéciaux dans les prisons.
8 - Pose des vitres de séparation dans les pièces des visites, pour des raisons sécuritaires.
9 - Arrestations des épouses et mères de prisonniers, pour faire pression et menacer le prisonnier, au cours de l'interrogatoire.
10 - Activation et intensification des arrestations administratives, et leur prolongation pour de longues années, comme forme de pression sur le prisonnier pour l'obliger à accepter sa déportation.
11 - Eloignement des prisonniers de la Cisjordanie vers la bande de Gaza, comme mesure répressive.
 
 
Deux prisonnières libérées, Amani Uways et Hanadi Qandil, témoignent
 
Naplouse - centre palestinien d'information
Une cellule obscure, des murs glacés, un tortionnaire nazi, des flammes qui lèchent leurs corps, des paroles insultantes qui déchirent leur âme, des lumières vives ou feutrées, des cris stridents mais parfois, un silence de mort effrayant, dans les pièces des interrogatoires.
Notre souffrance est terrible, mais notre espoir demeure car le moment de l'accouchement est toujours douloureux. Entre le froid, la faim, le saignement de l'âme, les deux prisonnières libérées, Amani Uways et Hanadi Qandil décrivent leur expérience en prison.
Amani Uways (23 ans) dit, souriante : "J'ai retrouvé mon amie Hanadi dans la prison. C'était le dernier lieu auquel je m'attendais à la trouver. Nous sommes amies et collègues, depuis l'école. Mais je me suis mariée, et nous nous sommes perdues de vue."
Voici l'entretien avec les deux prisonnières sur les conditions de détention, la situation des prisonniers et prisonnières dans les prisons de l'occupation sioniste.
 
Quelles sont les raisons de votre arrestation ?
Amani : Je suis mariée, mon mari est en prison depuis trois ans. Il a une condamnation de deux perpétuités. Il en est de même pour mes beaux-frères, le mari de ma soeur, qui est condamné à 4 perpétuités, et le frère de mon mari. Le petit frère de mon mari, il a récemment été condamné à six ans de prison. Ma petite soeur, Aya, arrêtée par les forces de l'occupation il y a un an, est accusée d'appartenance aux Brigades des martyrs d'al-Aqsa, d'avoir projeté de mener une opération martyre. Tous ces éléments furent utilisés par l'occupation pour justifier son arrestations. Ils ont voulu, en m'arrêtant, faire pression sur elle et m'arracher des renseignements sur elle.
Hanadi : Pour moi, je suis accusée de faire partie des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, directement. Ils m'ont accusée de fournir de l'aide aux combattants recherchés, et de planifier pour mener une opération martyre. J'appartiens moi aussi à une famille de militants. Mon oncle maternel Muhammad Sabbagh est en prison depuis 17 ans, et mon oncle maternel Alaa a été assassiné au cours de l'Intifada al-Aqsa, mon frère Sayf est condamné à 6 ans, mon frère Youssef est condamné à perpétuité, même ma mère a été arrêtée au cours de la première intifada. Notre maison a été détruite lors du massacre de Jénine en avril 2002.
 
Comment se sont déroulées les arrestations ?
Amani : Les forces de l'occupation ont investi ma maison et celle de ma soeur, à trois heures du matin. Elles ont coupé le courant électrique et se sont mises à fouiller la maison. Ils l'ont entièrement dévastée. Les soldats ont réclamé nos identités. Ils ont demandé à mon fils Shadi de leur indiquer qui est sa mère, pour qu'ils puissent être sûrs que c'est moi, puis m'ont demandé de me vêtir, ils ont demandé à mon beau-frère de m'accompagner jusqu'à la prison de Salem, et tout au long de la route, ils m'insultaient grossièrement.
Lorsque nous sommes arrivés, ils demandent à beauc-frère de retourner, et là j'ai eu peur. A ce moment là, j'ai réalisé que je ne retournerai pas à mes enfants et ma maison. J'ai commencé à réciter des versets du Coran, pour me donner du courage et de la patience, alors qu'ils poursuivaient leurs insultes et leurs humiliations. Je fus installée par terre, pendant plus de trois heures, au cours desquelles j'étais interdite de me rendre aux toilettes".
Pour Hanadi, elle craignait depuis des mois l'arrivée de ce moment. "Lorsqu'ils sont venus cette fois-ci, pour me prendre, je réalisais que c'était mon tour. Ils ont investi notre maison à 4 heures du matin, ils ont réclamé les identités, puis ont demandé à mon père de m'accompagner jusqu'à la prison de Salem".
 
En prison
Amani raconte : "ils m'ont fait entrer dans la cellule, qui est constituée de deux portes épaisses, sa surface est de 1 sur 2 m2, les murs sont très épaix, il y a un trou par terre, qu'ils présentent comme servant de toilettes, et des ventilateurs servant à nous faire encore plus souffrir, par l'air glacé qu'ils envoient. Un matelas en plastique sur le sol, avec une couverture sale. Puis les insectes, les rats sont les visiteurs quotidiens. Pour Amani : "j'étouffais, j'avais très peur chaque fois que j'entendais le bruit des pas des soldates qui venaient m'emmener aux interrogatoires. J'ai été frappée, humiliée, et lorsque je revenais à la cellule, c'est un peu une délivrance, en comparaison".
Quant à Hanadi, elle se contente de dire : "la cellule, c'est vraiment l'enfer, je ne supportais plus ses murs, son odeur affreuse, et chaque fois que je m'en rappelle, j'étouffe".
 
Quelle politique a été suivie par les autorités sionistes contre les prisonniers ?
Amani : Etant donné que j'ai été privée de mes enfants, j'ai surtout perçu la privation. J'ai été privée de voir sa soeur Aya et tous ceux qu'aime. J'ai été privée, ainsi que toutes les prisonnières avec moi, de tous nos droits, comme le fait de circuler entre les pièces, la propreté, le repas convenable".
Hanadi dit : "la façon la plus appropriée de les décrire est celle de la politique consistant à diviser pour régner. Nous avons été interdites de nous voir à l'intérieur de la prison, nous ne pouvions pas nous réunir, nous avons été privées de voir le soleil, sauf 2 heures par jour, ce qu'ils appelent la promenade, et nous étions privées de la promenade même, pour les raisons les plus futiles.
 
Quelle est la situation des prisonnières, à Telmond et à Ramleh ?
Amani parle longuement à ce propos, elle dit : La prison de Ramleh est divisée en deux parties séparées, chaque cellule fait 1,5x2 m, dans lesquelles les prisonnières sont entassées. Il n'y a aucune condition normale, surtout concernant la santé. A cause des mesures répressives contre nous, nous faisons régulièrement la grève de la faim, pour arracher nos droits. Les prisonnières sont interdites d'embrasser leurs enfants et leurs parents, et même de les voir clairement, à cause des grilles et des vitres teintées. Amani rapporte que quelques prisonnières sont malades, gravement malades, et qu'elles ont besoin de soins urgents.
Hanadi, le sourire moqueur, dit : la prison de Telmond est divisé en deux parties, et il y a 60 prisonnières dans chacune d'elles. Les pièces sont étroites et surpeuplées, nous sommes constamment fouillées et comptées. Chaque fois que nous allons au tribunal, nous sommes fouillées à nu, par provocation." Hanadi indique qu'il n'y a aucun moyen de contact entre les prisonnières et leurs parents, sauf les lettres qui sont fouillées, lues, analysées, ce qui retarde beaucoup l'arrivée des lettres".
 
Concernant l'action des associations humanitaires et juridiques, et leur rôle dans le soutien aux prisonniers, Amani Uways dit regretter que l'action de plusieurs de ces associations n'est pas au niveau demandé, et la Croix-Rouge ne fait rien. Pour elle, l'Union des comités d'action féminine, de Ramallah, est la seule institution qui a apporté son soutien aux prisonnières. Hanadi poursuit, disant que "la Croix-Rouge nous rend visite tous les six mois" et les autres institutions n'ont pas assez agi en faveur des prisonnières".
 
Comment voyez-vous l'avenir ?
Amani compte poursuivre ses études universitaires, tout en construisant l'avenir de ses enfants en renforçant leurs sentiments nationaux. Mais ce qu'elle souhaite surtout, c'est de voir la joie des prisonniers lorsqu'ils seront enfin libres.
Pour Hanadi, le rêve qu'elle caresse surtout, c'est celui de voir toutes les prisons du monde démolies, et surtout les prisons sionistes, lorsque toutes les prisonnières et tous les prisonniers seront enfin libres".
 
Accusés d'appartenance au mouvement du Jihad islamique, condamnation et détention administrative renouvelée
Lundi après-midi, le tribunal militaire de Salem a condamné Wasim Tala Abu Moueis, 18 ans, de Jénine, à 18 ans et demi de prison, pour appartenance au Jihad, Rami Issa Aref Uraydi , 24 ans, de Arrabe, à 8 mois de prison et 1000 shekels, et Jandal Ahmad Salah, 24 ans, de Kfar Dhan, à 16 mois de prison et 2000 shekels. Ils sont accusés d'aider les militants recherchés par l'armée d'occupation.
Le même tribunal a prolongé la détention de Jibril Muhammad Abdel Rahman Zubaydi, 20 ans, du camp de Jénine, et Mundhir Mustafa Sawafta, 21 ans, Nizam Mustafa Sawafte, 31 ans, de Toubas, et Nadim Mahmoud Kamil, 24 ans, de Qabbatiye, Akram Muflih Bali, du camp de Jénine, tous pour appartenance au Jihad et menace contre la sécurité de la région.
Un rapport de l'association Ansar el-sageen affirme que le tribunal de Salem a condamné plusieurs Palestiniens accusés d'appartenir au mouvement Hamas et aux Brigades du martyr al-Qassam : Abdallah Mahmoud Salih Samour de Barqin a été condamné à 8 mois de prison, à une amende de 2000 shekels et 12 mois avec sursis, pendant 5 ans. La détention du prisonnier Muhannad Saïd Khashan de Sile Harthieh a été prolongée jusqu'au 17 novembre, accusé d'appartenir à une "organisation ennemie".


Source : Palestine en marche


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