Dans les
prisons israéliennes,
les crimes de guerre ne se comptent plus.
Rapports de Nadi al-asir al-Filistini (octobre 2005)
La prisonnière palestinienne Umaya Damj, 27 ans, du camp de Jénine
et détenue dans la prison de Telmond, condamnée à 4 ans de
prison, a révélé à l'avocat de Nadi al-asir, Hanane al-Khatib,
les actes de répression et les agressions sur les prisonnières
menées par les geôliers, hommes et femmes.
La prisonnière Umaya a raconté comment elle a été elle-même
agressée, ainsi que les prisonnières Nisrine Abu Zeina, Abir
Nada, Rawiya Sheikh Mousa, alors qu'elles avaient les mains et les
pieds attachés. Elles ont été sauvagement battues sur tout le
corps, et notamment sur la tête, le dos et l'estomac. Les geôliers
ayant participé à l'agression frappaient tous ensemble une
prisonnière suivant l'autre, après leur avoir ôté leur voile.
Elles ont été ensuite emmenées à la section 13 pour
l'isolement, alors que la cellule de l'isolement ne peut contenir
plus d'une personne.
Elle a poursuivi, racontant qu'elles sont restées sur le sol, les
mains attachées. La direction n'a pas éclairé la cellule, et
l'eau est restée coupée. Elles n'ont pas reçu leur repas
pendant 24 heures, et le lendemain, les geôliers et geôlières
sont entrées dans la section et se sont remis à les battre, avec
des bâtons, des chaussures, sur tout le corps. La prisonnière
Rawiya s'est écroulée sur le sol.
Elles ont été emmenées au tribunal où c'est le directeur de la
prison qui a prononcé leur condamnation à une semaine
d'isolement, l'interdiction de recevoir les visites pendant deux
mois et une amende de 450 shekels pour chaque prisonnière.
Au cours de leur isolement, les geôliers leur crachaient dessus
et les insultaient vulgairement. L'isolement a été renouvelé
une semaine encore parce que les prisonnières ont refusé de
rencontrer le directeur de la prison, en mettant en avant que
c'est la prisonnière Amina Mouna qui les représentait.
C'est alors que même la prisonnière Amina Mouna a été isolée
et emmenée à la prison de Ramleh.
Pour protester contre les mesures répressives de l'isolement et
les agressions, les 118 prisonnières de Telmond ont engagé une
grève partielle de la faim, en renvoyant les plateaux. Elles ont
menacé d'intensifier le mouvement si les mesures répressives ne
sont pas arrêtées et si les prisonnières isolées ne sont pas
ramenées parmi elles.
De son côté, la prisonnière Manal Ghanem a menacé de recourir
à la grève de la faim, illimitée, au cas où la direction de la
prison la séparerait de son fils Nour, qui aura bientôt, le 10
octobre 2 ans. Il était décidé que l'enfant soit libéré, et
de ce fait, séparé de sa mère, si la demande de libération de
la mère Manal Ghanem n'est pas obtenue.
C'est pourquoi il est nécessaire d'intensifier la campagne pour
exiger la libération de Manal Ghanem, en même temps que son
fils, en demandant l'intervention des organismes internationaux,
l'ONU, la Croix-Rouge Internationale, etc...
Dans la prison d'al-Moskobiyya, les prisonniers sont agressés
Le prisonnier Khalil Ayed Houshieh, détenu à la prison de
Moskobiyya, depuis 73 jours, a déclaré que les forces d'une unité
spéciale, le Nahshon, a investi les cellules de la prison,
demandant aux prisonniers de sortir des cellules en se dévêtant.
Le Nahshon s'est mis à fouiller les prisonniers et les cellules.
Les affaires personnelles des prisonniers ont été jetés par
terre ou dans les toilettes.
Le prisonnier Abdel Rahman Mohammad Shtaywi, de Tulkarm, 24 ans, a
déclaré avoir été battu par un officier des renseignements au
cours de l'interrogatoire, qui se fait nommer Abu Yusuf. Celui-ci
tirait le prisonnier par les cheveux et le lançait contre le
mur, agression ponctuée d'insultes.
Il a ajouté que les hommes des renseignements l'ont laissé dans
la pièce des interrogatoires, qui a été refroidie au point de
geler de froid, ce qui a eu des conséquences sur son état de
santé. Il n'a pas été soigné.
Suite aux nombreuses arrestations de la fin du mois de septembre
(500 arrestations en Cisjordanie), les prisons israéliennes sont
pleines. Les tribunaux militaires sont apparemment surchargés
puisque les condamnations des arrêtés se font en masse :
200 détenus sont déclarés détenus administratifs
Dans une déclaration de presse, Nadi al-asir al-Filistini a
annoncé que 200 détenus ont été déclarés détenus
administratifs, d'un coup, parmi les 500 Palestiniens arrêtés
ces derniers jours.
Nadi al-asir rapporte que les arrestations et les condamnations
sont illégales, ne s'appuyant sur aucune base, surtout que le
procureur général militaire qui a prononcé ces condamnations ne
connaît même pas les dossiers qu'il traite. C'est d'ailleurs ce
qu'il a avoué au tribunal, montrant son ignorance aux avocats présents.
Les avocats ont immédiatement quitté le tribunal.
De plus, les autorités israéliennes ont proposé aux détenus
administratifs leur expulsion du pays, au lieu de leur
arrestation. C'est ce que viennent de dévoiler plusieurs
associations palestiniennes de défense des prisonniers
palestiniens.
Le détenu administratif, originaire de Gaza, Walid Hanatche, dont
la détention est renouvelée pour la troisième fois consécutive,
a reçu une proposition d'exil en contrepartie de sa "libération".
Plusieurs détenus administratifs ont reçu la même proposition,
et notamment les plus anciens. Par cette proposition, les autorités
israéliennes veulent limiter le nombre des détenus
administratifs, et éviter que les détenus reviennent dans leurs
familles et leurs villages et villes.
Walid Hanatshe, du Front Populaire de libération de la Palestine,
a refusé l'offre, et sa détention a été renouvelée.
Il a déclaré : "les autorités de l'occupation et leurs
services de renseignements considèrent que notre départ est un
allègement, dans le sens que nous serons hors de prison, et hors
du pays, mais en réalité, il s'agit d'un exil forcé, dans tout
le sens du terme, en éloignant la personne de sa famille, de son
activité et de son pays. Il s'agit de mesures d'oppression
qu'Israël poursuit, sans cesse. Au lieu de reconnaître le caractère
vain des arrestations et détentions administratives, Israël
propose aux détenus leur exil..."
Plus de 1000 détenus palestiniens sont administratifs, n'ayant été
ni jugés ni condamnés.
Ce n'est pas la première fois qu'Israël propose l'exil forcé
aux prisonniers. Déjà, au cours de la première intifada, les
autorités sionistes avaient déjà essayé ces méthodes, mais la
plupart des prisonniers refusent leur exil, surtout qu'ils ne font
absolument aucune confiance aux autorités sionistes qui peuvent
leur interdire le retour à leur patrie.
Les prisonniers de Beer Saba' boycottent la direction de la prison
Les avocats de Nadi al-asir, qui ont visité les prisons de
Haddarim et de Beer Saba' ont noté que la situation se dégrade
de plus en plus dans les prisons, et que les prisonniers se
plaignent des mesures répressives de la direction.
Les prisonniers de Beer Saba' se sont plaint des comportements
humiliants de la direction avec les familles en visite. Les
fouilles des membres de la famille se poursuivent de manière
provocatrice. C'est pourquoi les prisonniers ont rendu leur repas
et ont décidé de boycotter toute relation avec la direction.
Le prisonnier Sharif Naji de Ramallah a expliqué que les
prisonniers ont envoyé une lettre à la direction générale des
prisons où ils protestent contre les pratiques humiliantes et
inhumaines contre leurs familles. Il a affirmé que 60% des
prisonniers sont interdits de visite, et certains depuis des années,
sans qu'aucune justification précise n'ait été donnée. Mais la
direction de la prison s'autorise à punir le prisonnier quand
elle le souhaite.
Les prisonniers réclament l'intervention immédiate de la
Croix Rouge Internationale pour mettre fin à l'arbitraire israélien.
Dans la prison de Haddarim, les prisonniers se sont plaints des
pratiques répressives prises à leur égard. Le prisonnier Bilal
Abbas Khadr Abdel Fattah, de Salfit, a rapporté que les
prisonniers souffrent du dégagement des odeurs nauséabondes dues
à la mauvaise installation des égoûts.
Il a expliqué que la prison est équipée de plusieurs caméras
et de micros pour contrôler les prisonniers, que ces derniers
sont constamment fouillés par l'unité Nahshon, même en plein
milieu de la nuit.
Le prisonnier Sameh Samir Shawbaki de Qalqylia, qui est détenu
dans la section 3 de l'isolement, rapporte qu'ils sont 120 détenus
à vivre dans des conditions terribles, avec une chaleur
insupportable en été, dans des cellules non aérées, à l'intérieur
de cellules où se dégagent de mauvaises odeurs. Ils ne peuvent
se laver qu'une seule fois par semaine.
Il a déclaré que plusieurs prisonniers sont malades, comme Nazih
Muhammad Hantash, de Qalqylia, 30 ans, qui est blessé, atteint de
plusieurs balles dans le corps. Il n'est pas soigné. Il y a également
Mihraj Ibrahim Shahade, de Tulkarm, 29 ans, atteint de balles dans
la poitrine, au dos et dans les jambes, et Fayez Muhammad Abu
Sfayra, de Tulkarm, 25 ans, blessé aux jambes.
Nadi al-asir al-Filistini appelle au soutien des prisonniers et
de leurs familles pour le mois de Ramadan
Il a lancé un appel à toutes les institutions palestiniennes,
arabes et internationales, à tous les mouvements de soutien aux
prisonniers, de se mobiliser en ce mois béni pour soutenir les
prisonniers.
Le journaliste Nael Nakhle, arrêtéle 25 septembre dernier, a
été transféré à la détention administrative.
Sa famille lance un appel aux organisations internationales de défense
des journalistes et des droits de l'homme pour faire immédiatement
libérer Nael Nakhle, arrêté à Ramallah, sans aucune
accusation. Nael Nakhle n'a même pas été interrogé.
Un autre journaliste d'al-Jazeera, Nizar Ramadan, avait été également
arrêté lors de la rafle.
L'avocat de l'association Ansar el-sageen informe la détérioration
de la santé du prisonnier Muhammad Ghazal, dirigeant dans le
mouvement Hamas, en Cisjordanie. Il est également professeur ingénieur
à l'université nationale d'al-Najah, à Nablus.
Une semaine après l'arrestation de dr. Ghazal, qui est détenu
dans le centre d'interrogatoire de Petah Tikva, l'avocat informe
que les autorités de l'occupation ne prennent aucune mesure pour
soigner dr. Ghazal qui souffre de plusieurs maladies. Lors de
l'interrogatoire, il est brutalisé et insulté.
La famille du prisonnier Abboud Awad Fathallah Samaro inquiète
Nadi al-asir al-Filistini, l'union palestinienne des handicapés
et blessés dans la province de Nablus lancent, dans un communiqué,
un appel à toutes les institutions gouvernementales et
internationales, pour une intervention rapide pour sauver la vie
du prisonner Samaro, détenu dans les prisons israéliennes de le
10 janvier 2004. Les autorités de l'occupation ont renouvelé sa
détention administrative quatre fois de suite, sans qu'il ne soit
accusé. Son état de santé s'est détérioré depuis quelques
semaines, souffrant de problèmes au coeur dès avant son
arrestation.
Une nouvelle section dans la prison de Ofer, pour détenir les
victimes des nouvelles rafles
Avec l'arrestation de plus de 500 prisonniers, il y a quelques
semaines, les autorités de l'occupation ont été ameées à
ouvrir une nouvelle section dans la prison de Ofer, appelée
al-mi'bar, mais celle-ci manque de matelas, de couvertures, de
tout ce qui peut être nécessaire à un détenu. De plus, les
prisonniers (70) n'ont aucun vêtement de rechange, ils n'ont pas
de serviettes, et de plus, il est interdit de fournir ces
produits.
Participez massivement à la
Campagne Internationale
Exigez la libération
des 9000 prisonniers palestiniens et
arabes
détenus dans les prisons israéliennes
("l'année 2006 sera l'année des
prisonniers"
Husam Khadr, député palestinien
prisonnier)
Source : Palestine en marche
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