Israël
emprisonne les enfants : il est urgent de s’en inquiéter.
Silvia
Cattori
11 février
2005
Le monde se tait. Il y a des centaines
d’enfants Palestiniens emprisonnés dans les geôles de l’Etat
d’Israël. (1) Ce sont des détentions extrajudiciaires. Considérés
comme « détenus administratifs » par Israël, ils
croupissent dans des cellules peuplées d’insectes.
Il y a des milliers d’enfants qui sont sur
les listes des « wanted » et qui vont subir demain le
même sort. A ce jour, aucun Etat au monde n’a eu le courage de
contraindre Israël à cesser de violer ces jeunes vies.
Arrêter un enfant, mutiler un enfant, tuer
des enfants, fait partie intégrante de la stratégie militaire
d’Israël : cela revient à se débarrasser des futurs résistants
dans le berceau.
Quels sont les hommes d’Etats qui s’en émeuvent
? Ces enfants privés d’études, privés d’affection, privés
de liberté, soumis à des tortures traumatisantes, sont victimes
du déni de l’opinion. Comme s’ils n’avaient pas droit à
une vie et à un développement normal les enfants palestiniens !
Kidnappés sur le chemin de l’école, ou en
pleine nuit sous les yeux de leurs mères, frères, sœurs
impuissants à les protéger, ils se retrouvent, sans savoir
pourquoi, dans l’obscurité totale. Ils sont sans recours.
Les instructeurs de la Shabak, qui les
interrogent et les soumettent aux mêmes sévices que les adultes,
ont sur eux un pouvoir terrifiant. Après les avoir humiliés,
brisés psychiquement, ils cherchent à en faire des
collaborateurs, en échange de quelques petits répits. Il arrive
que, sous les menaces de viols et les coups, ils finissent par
s’auto accuser d’actes qu’ils n’ont pas commis, dénoncer
père et mère et signer des déclarations rédigées en hébreux,
une langue qu’ils ne comprennent pas.
Ils en ressortent, après un an, trois ans, détruits.
C’est la barbarie à l’état pur. Cette
violence faite aux enfants ne peut pas nous laisser sans réagir.
Ces enfants ne ressortiront pas indemnes. Ils ressortiront dans un
état de stress post traumatique profond, fermés sur eux-mêmes
et avec ce besoin de jouer avec la mort, d’où le nombre de
candidats au suicide, peut-être ?
Nous devons tenter tout ce qui est en notre
pouvoir - et notre pouvoir est grand si nous savons en faire bon
usage - pour arracher ces enfants aux mains des tortionnaires avant
qu’ils ne soient totalement brisés.
(1)
Arrêtés dès l’âge de 12 ans. Quelques 300 enfants
sont actuellement détenus sans raisons, sans procès.
Source
: Silvia Cattori 11.02.05
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