Gaza – CPI
Le mouvement de la résistance islamique "Hamas" est
connu par sa sagesse, depuis son début, il y a 18 ans. Toujours,
il prend son temps avant de prendre toute décision stratégique,
car il a pris l'habitude de soumettre de telles décisions à des
débats engagés au niveau du Comité de Choura (délibération)
et de sa base aussi, à l'intérieur et à l'extérieur du pays et
dans les prisons sionistes. Le Hamas a pu donc accumuler une bonne
expérience qui l'a rendu très mûr au niveau théorique et
pratique, tout en respectant de façon permanente ses principes
nationaux ((((((et en forgeant une ligne originale, propre à lui.
Aujourd'hui, le Hamas se trouve sur le seuil d'une nouvelle phase
de son histoire et de celle du peuple palestinien. Il entame cette
phase par son entrée dans la vie politique palestinienne, via le
Conseil législatif. Très certainement, lorsqu'il a pris cette décision
historique, il avait étudié toutes ses conséquences locales,
arabes et internationales. Il avait aussi étudié la constitution
de ce gouvernement qui suivra les élections, le destin de
l'accord d'Oslo et enfin la résistance.
En ce qui concerne la résistance, tous les chefs du Hamas sont
d'accord sur le fait que la résistance restera un choix stratégique
du mouvement ; elle ne sera jamais un sujet de négociations ou de
concessions avant que l'occupation ne prenne fin. Cependant,
lorsqu'on parle des détails de cette résistance, sa forme, son
lieu et sa date d'exécution, les leaders préfèrent répondre en
disant que cette affaire concerne les chefs de la branche
militaire du mouvement "les brigades d'Ezzidine Al-Qassam".
Ce sont elles qui fixeront la date, le lieu et la forme de
l'action de la résistance. Dans l'ensemble, cela s'est vérifié
sur le terrain, même si la branche militaire respecte, dans
toutes ses actions, les ordres et les instructions de la direction
politique du mouvement.
Pas de concession sur la résistance et son arme
La nature de chaque étape montrera la forme et la date de la résistance.
Ainsi a discouru le docteur Mohammed Abou Tir, candidat pour les
élections législatives palestiniennes, de la liste du Hamas dans
la ville occupée d'Al-Quds (Jérusalem). Il avait fait cette déclaration
deux jours seulement avant son arrestation par les Israéliens,
lui et deux autres candidats, dans l'ancienne ville sainte, le 15
janvier 2005.
Abou Tir
dit :
"Il ne faut pas anticiper et parler de la résistance avant
son temps. C'est la nature de l'époque qui déterminera cette résistance.
Pourtant, en principe, il n'y aura pas des concessions sur la résistance,
ni sur son arme. Cette arme est la garante et la protectrice de
nos droits. Il n'y aura donc aucune concession sur le choix de la
résistance ; et le Hamas ne laisse pas tomber son arme. C'est la
direction du mouvement qui en décidera. Enfin, la résistance
travaillera toujours pour la construction et non pour la
destruction".
En entendant les déclarations du cheikh Abou Tir, on comprend que
le Hamas continuera dans le sentier de la résistance en gardant
son arme. Néanmoins, c'est l'étape qui donnera la forme de
l'action de la résistance et qui délimitera sa date, cas par
cas.
La cadence de la résistance
Quant au docteur Raïd Naïrat, le président de la division des
sciences politiques à l'université palestinienne nationales
Al-Najah, il a dit que la résistance ne s'agit pas seulement d'opérations
armées. Elle peut prendre plusieurs formes. Les opérations armées
représentent son summum. L'organisation intérieure en fait aussi
partie.
Pas de concession sur la résistance et son arme
L'ingénieur Riyad Radad, un leader du mouvement du Hamas dans la
ville de Tulkarem et un de ses candidats pour les élections législatives,
a lui aussi parlé de l'avenir de la résistance après l'entrée
du Hamas au Conseil législatif. Il a dit : "Le Hamas entre
le Conseil législatif pour consolider de l'intérieur le peuple
palestinien et pour consolider aussi son endurance. C'est le
peuple palestinien, lui-même, qui couvre la résistance et la
protège. Les masses populaires doivent être fortes et unies de
l'intérieur pour pouvoir prendre en charge la résistance dans sa
continuité. La résistance est bien sûr un droit assuré aussi
bien par les doctrines célestes que terrestres".
"Le Hamas sait bien lire le comportement palestinien général.
Ce comportement s'oriente vers la restauration du régime
politique palestinien, bien loin de la corruption et de la
tyrannie. Il veut aussi la continuation de la résistance et de
l'Intifada. De ce fait, le mouvement du Hamas est le plus capable
de participer à ce régime, de l'intérieur et en utilisant des
moyens démocratiques".
La résistance… vers une légitimité constitutionnelle
En parlant du même sujet, l'ingénieur Farid Zïada, candidat du
Hamas aux élections législatives palestiniennes, représentant
de la ville de Naplouse, a souligné : "Le Hamas va aux élections
législatives afin de protéger le projet de la résistance et
pour lui donner une légitimité constitutionnelle, après avoir
eu la légitimité populaire".
L'ingénieur Zïada ajoute : "Après l'entrée du Hamas au
Conseil législatif, la Communauté internationale ne pourra plus
qualifier le peuple palestinien, qui aura choisi le Hamas, de
terroriste. Cela poussera cette Communauté internationale, même
les Etats-Unis, à revoir leur position précédente prise à
l'encontre du Hamas et à effacer son nom des listes des
organisations (terroristes)"
Le Hamas et l'association entre la politique et la résistance
Le grand défit devant lequel se trouve le mouvement du Hamas est
la nécessité de réunir en même temps le travail politique et
l'action militaire. L'expérience historique montre que cette
union est très difficile à digérer. Plusieurs organisations, en
voulant réaliser cette union, se sont retrouvées face à
beaucoup de problèmes. L'exemple du mouvement du Fatah est
probant. Jusqu'à ce moment, il n'a pu prendre une décision définitive,
ni délimiter son orientation. Au moment où il est un mouvement
politique représentant le parti au pouvoir, il est un mouvement
de résistance qui la pratique également. Cela lui a causé
beaucoup de problèmes : des conflits intérieurs et une désobéissance
de certains de ces membres, à titre d'exemple. Le Hamas,
cependant, affirme qu'il entamera l'étape politico-militaire avec
un nouveau discours et d'une nouvelle façon à laquelle la partie
sioniste n'avait jamais été habituée comme avait affirmé
Khaled Mich'al, le président du bureau politique du Hamas, en
faisant appel au dicton espagnol qui dit que si les chevaux et les
hippodromes se ressemblent, cela ne signifie guère que les
cavaliers se ressemblent aussi. Le slogan du Hamas rassure le
monde en disant que la voix de la lutte ne sera pas éteinte.
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