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CANDIDATURES...
João Silveirinho
Nous y voici, nous y voilou : dans quelques
semaines, nous connaîtrons, à gauche, les candidats à l’élection
présidentielle. Il y en a déjà un petit stock. On y retrouve
l’inusable Arlette Laguillier, pour, dit-elle, sa tournée
d’adieux. A la Maurice Chevalier ? Les autres formations héritières
du trotskisme sont aussi sur les starting-blocks. Le Parti des
Travailleurs présentera-t-il Daniel Gluckstein ? Insoutenable
suspense qui vient de prendre fin, ce sera Scivardi. La LCR a déjà
choisi Olivier Besancenot, candidat rétractable, ce qui est une
nouveauté. Ajoutons-y Roland Castro, indépendant de gauche.
Et si les radicaux ont retoqué la vaillante
Christiane Taubira, Dominique Voynet y va, mollement, pour
l’instant. Jean-Pierre Chevènement, après des négociations
avortées avec le PS pour une poignée de circonscriptions, fait
mine de remettre le couvert au nom d’un MRC réduit aux fidèles,
au risque d’affaiblir le camp antilibéral, et sans apporter
quoi que ce soit de nouveau par rapport à ses propositions de
2002. Et depuis quelques jours, on sait que Ségolène Royal représentera
le Parti Socialiste, à défaut de représenter le socialisme.
La gauche du PS demeure dans la difficulté pour désigner
sa ou son candidat. Au moment où Jean-Luc Mélenchon et ses amis
de la gauche du PS lui adressent de forts messages
d’encouragement, la bagarre continue pour savoir qui de Clémentine
Autain, Marie-George Buffet, José Bové, Patrick Braouzec ou Yves
Salesse (sans compter celles et ceux qui murmurent qu’après
tout, Jean-Luc Mélenchon, hein...) représentera le rassemblement
alternatif au libéralisme constitué à la suite du Non au référendum.
Situation d’autant moins compréhensible que le programme de
cette cohorte propose, ô combien à juste titre, qu’il soit mis
fin au présidentialisme de cette république finissante. Que
chacun ait ses préférences, quoi de plus normal. Au Cactus,
chacun a la sienne. Mais cela ne doit pas empêcher un accord.
Chacune des personnalités en cause a de grandes qualités, pas
toujours les mêmes. Chacun serait sans doute capable, épaulé
par les autres, de faire bonne figure. Alors, de grâce,
entendez-vous. Croit-on vraiment que ce choix soit déterminant
pour le score que réaliserait untel rassemblement, surtout si
Olivier Besancenot finit par le rejoindre ? Nous entendons les
voix qui disent que le choix de Marie-George Buffet ne saurait être
la candidate, car cela marquerait trop le rassemblement « autour
du Parti communiste ». Croit-on vraiment, quel que soit le
candidat, que les médias se priveront de le qualifier ainsi ? On
a vu, dans un récent France Europe Express, comment Christine
Ockrent et ses acolytes ont tenté d’accréditer, recevant José
Bové, la thèse d’un rassemblement sympathique et marginal de
mouvementistes plus ou moins gauchos. Jeter l’anathème sur une
candidature issue du PCF, c’est en fait tenter de saborder un
rassemblement dont chacun sait qu’il repose, aussi, sur les
forces militantes communistes, et qui occupe, entre les
trostskistes et les mouvementistes d’une part, et la gauche
socialiste et républicaine d’autre part, une position centrale.
Il y a un espace politique évident pour le
rassemblement alternatif au libéralisme. A la LCR, il semble que
la direction, pour justifier son cavalier seul, estime que les
conditions ne sont pas réunies pour un gouvernement antilibéral,
que l’état de la société ne le permet pas, ou pas encore.
Qu’attend-elle, cette direction ? Que les sondages donnent une
majorité de suffrages aux thèses de la LCR ? Ce serait ça, la
condition ? Autant remettre tout effort collectif à une date ultérieure,
entre saint glinglin et éternité.
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