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François Bayrou
Proche-Orient
« L’Europe a
un rôle essentiel à jouer : agir pour la paix,
être un modèle de réconciliation »
7 septembre 2006
Pour François Bayrou, la France
— qui a un lien fort tant avec Israël, qu'avec le peuple
palestinien et le Liban — peut, avec ses partenaires européens,
agir efficacement sur les protagonistes du conflit, et leur
proposer par l’exemple un avenir pacifique.
« La France veut l’existence, la paix et la sécurité
d’Israël ; elle y voit un lien avec l’équilibre du
monde. Car nous considérons que, depuis la Shoah, la décision
qui s’est forgée dans le peuple juif de retrouver une terre,
est une décision dont l’humanité est solidaire. Et, de ce même
mouvement, nous savons qu’il y avait sur cette terre des hommes,
le peuple de Palestine, que cette décision a fait souffrir et qui
sont aussi des victimes.
C’est pourquoi l’équilibre nouveau à trouver entre
l’État qu’ont formé les humiliés juifs d’hier et l’État
que doivent former les humiliés palestiniens d’aujourd’hui,
cet équilibre importe à l’ensemble de l’humanité.
L’Iran, qui affirme haut et fort qu’il veut en détruire
Israël, pose aux démocraties une question extrêmement grave.
Les démocraties ne peuvent accepter la prolifération nucléaire.
Le peuple iranien ne peut entendre cette détermination que si
nous l’exprimons sans ambiguïté.
L’Europe a dans cette région un rôle essentiel à
jouer. Tant que les nations européennes joueront la
carte du chacun pour soi, notre division nous condamnera à
l’impuissance. Les Européens envoient les troupes et
l’argent, mais ce sont les Américains qui trop souvent décident !
La France doit proposer d’utiliser la capacité diplomatique de
chacun au sein d’une démarche réfléchie et travaillée en
commun. »
« L’Europe peut être un modèle pour le Proche-Orient.
Pour moi qui aime Israël, qui aime le Liban, qui aime la
Palestine, le chemin ouvert jadis par Schuman et Monnet est le
seul disponible : l'édification d'une communauté où chacun
garderait sa souveraineté. Passer directement de la guerre à la
maison commune, dans laquelle chacun a son espace, dans laquelle,
épuisés de se faire la guerre pour des choses tellement
sensibles qu'il n'y a pas de fin à cette guerre, on décide que
ces choses sensibles, on les gérera ensemble : l'eau, les réfugiés,
les Lieux Saints. Nous Européens, nous avons géré comme cela le
charbon et l'acier, après s'être fait cent ans de guerre pour le
charbon et l'acier ! Ou bien on se fait la guerre, ou
bien on choisit de vivre ensemble. »
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