Un
nettoyage ethnique en cours : Beer Hashash dans le Naqab
Des ambulances ont emmené à l'hôpital de Beer Saba' plusieurs blessés
du village de Beer Mashash, village non reconnu du Naqab, qui a
subi ce jour, vers midi, une agression sanglante de la police
sioniste, qui a utilisé les armes à feu. 18 personnes ont été
blessées, dont 12 femmes, parce qu'elles se sont opposées
à l'entrée des forces de police dans leurs maisons. Ce soir,
deux femmes enceintes risquent d'avorter, un homme âgé de 70 ans
est dans un état grave.
Dès le matin, les enfants scolarisés avaient quitté les écoles
pour rejoindre leurs parents, afin de s'opposer à la police.
Parmi les blessés, un journaliste qui essayait de prendre des
photos. M. Ahmad Abu Souways a été battu, son appareil photo
confisqué et les photos détruites. Abu Souways a été transporté
à l'hôpital. La police a également agressé Sulayman Abu Obeid,
du conseil régional des villages non-reconnus, qui a été arrêté,
ainsi que le président du conseil des villages non-reconnus,
Hussayn Rafay'a. D'autres personnes sont recherchées.
Ce mardi, les policiers sont venus, protégés par les inspecteurs
du ministère de l'intérieur, pour placarder des ordres de démolition
sur des maisons, dans le village. Pour eux, il s'agit de
constructions illégales.
18 habitants du village, éloigné de 15 kms de Dimona, ont
été blessés lors des affrontements. 42 personnes ont été
arrêtées. Le directeur du comité des 40, dans le Naqab, a déclaré
que la police a fermé toutes les issues du village et a empêché
la population du Naqab de venir soutenir leurs frères du village.
La police a même confisqué les papiers d'identité de certains
automobilistes venus pour aider les villageois de Beer Hashash, et
même à prendre les clefs des voitures, pour les empêcher
d'avancer.
Les villageois disent que les fonctionnaires du ministère de
l'intérieur sont revenus au village après l'attaque,
accompagnant les policiers qui ont voulu continuer à placarder
les ordres de démolition.
Le Comité des 40 dénonce les agressions des autorités israéliennes,
et rend le ministre de l'intérieur responsable des affrontements
qui ont eu lieu, lui réclamant de reconnaître immédiatement les
villages du Naqab, et les droits de leurs habitants sur leurs
terres, et de cesser immédiatement les confiscations et les
expulsions.
Le comité a affirmé que la politique de confiscation des terres,
des démolitions et des expulsions ne peut briser l'unité de la
population, au contraire, elle les rend encore plus déterminés
à poursuivre la voie de la lutte pour leurs justes
revendications. Le comité a ajouté que la bataille pour la
reconnaissance de tous les villages et bourgs arabes ne s'arrêtera
pas tant que la politique criminelle contre la population
palestinienne se poursuit, et tant que tous les villages ne sont
pas reconnus, et que ces villages obtiennent les services et les
droits auxquels ils ont droit, en tant que citoyens.
Le comité des 40 a appelé les institutions populaires et
politiques actives dans les milieux arabes à soutenir la
population du Naqab, d'empêcher les "patrouilles
vertes", les comités d'organisations et la police de réprimer
la population arabe.
Le président du comité des 40, Muhammad Abu Daouf, a considéré
que l'attaque contre les habitants de Beer Mashash fait partie du
plan préparé par les autorités pour confisquer les terres des
Arabes Palestiniens pour les expulser, surtout dans le cadre du
plan "développement du Naqab", qui a surtout pour objet
de voler la terre des Palestiniens pour y installer des colonies
et des villes agricoles pour les colons israéliens.
Il a réclamé que les autorités mettent fin à leurs tentatives
d'imposer des "solutions" aux habitants, et d'agir plutôt
pour trouver des solutions justes au problème des villages non
reconnus, en accord avec la population de ces villages, les propriétaires
légitimes de cette terre, en fonction de leurs exigences, leurs
besoins actuels et futurs.
Le député Jamal Zahalka affirme :
La population est déterminée à faire face à ce plan, à rester
dans leurs maisons malgré les dures conditions, comme les
privations de l'eau, de l'électricité, des routes, des
communications et des services vitaux.
Dans une interview à Arabs48, le député Jamal Zahalka, qui s'était
rendu immédiatement au village Beer Hashash pour résister auprès
de la population, a déclaré que la police a sauvagement agressé
la population, pour les intimider et les empêcher de défendre
leurs maisons. "J'ai vu les douilles des balles dans les
maisons même", a-t-il ajouté.
Il a déclaré que la campagne de destruction menée par les
autorités sionistes prend prétexte de l'élargissement de l'aéroport,
bien que les autorités aient déjà confisqué 70.000 dunums pour
cet aéroport, suite à la signature de l'accord de Camp David
avec l'Egypte, pour remplacer celui qui se trouvait dans le Sinaï
occupé.
"Pourtant, il y a beaucoup d'espace dans le Naqab, mais les
autorités veulent absolument constuire là où vivent les
Palestiniens". "Aujourd'hui, il s'agit d'expulser la
population qui est quand même déterminée à rester sur cette
terre, à faire face à ce plan, malgré toutes les conditions
difficiles vécues, puisqu'ils sont privés d'eau, d'électricité,
de routes, de voies de communication et des principaux
services."
Source : Palestine en marche
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