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Interview du Général Aoun sur l'OTV


Le général Michel Aoun - Photo Cape France

29 mai 2008

Je représenterai tous les Libanais au gouvernement et je m’opposerai au moindre écartement des règles générales.
L’époque Siniora a été marquée par la violation de la loi, de la constitution et des principes démocratiques.

Certains vous critiquent d’accuser la majorité de provocation et de défi alors qu’elle n’a réalisé qu’une seule clause, celle de nommer Siniora comme Premier Ministre.

La majorité n’a pas œuvré à Doha pour un objectif politique qui lui est propre. Nous avons lutté pour une représentation de tous les Libanais au sein du Parlement, la plus juste, la plus équitable et qui reflète la réalité. Ceci est un droit que tout citoyen doit avoir et non un objectif politique propre à l’opposition. C’est l’opposition qui a rendu aux Libanais leurs droits bafoués, mais, je le rappelle, ceci n’est pas une victoire politique de l’opposition mais la victoire du régime démocratique au Liban et de la justice.

En ce qui concerne le gouvernement d’union nationale ; ce gouvernement doit aussi respecter les principes d’équité dans la représentativité et être consensuel. Ce qui n’était pas le cas du dernier gouvernement. L’opposition a régularisé l’application des règles démocratiques. Là aussi, il ne s’agit pas d’une victoire personnelle car nous n’oeuvrons pas pour des projets personnels mais de la victoire du régime démocratique au Liban. Il y a une habitude qui s’applique dans tous les pays et qui consiste à changer les responsables lorsqu’une époque évolue ; personne ne doit être « béatifié ». Une nouvelle époque commence au Liban et on se retrouve à nouveau avec Siniora qui a un lourd bagage de problèmes personnels avec tout le monde et qui représentait le nœud des conflits durant l’époque qui vient de s’achever !!

Siniora doit se reposer, « reprendre son souffle » et permettre à d’autres personnes de faire preuve de leurs compétences. Nous ne cherchons pas à changer la direction politique de la majorité ni à les défier car nous avons proposé des candidats de la majorité et d’autres qui ne le sont pas.

Suite aux accords de Doha, il y a une sorte de propagande médiatique qui s’est enchérie au lieu de calmer les esprits, et ainsi nous assistons à une bassesse dans les déclarations faites par les consultants qui remplacent leurs responsables pour annoncer que les accords de Doha tomberont à l’eau et pour lancer des propos malsains à mon encontre et à l’encontre de la communauté arménienne.

L’époque Siniora a été marquée par la violation de la loi, de la constitution et des principes démocratiques.

Siniora ne possède-t-il pas une popularité importante chez les sunnites  qui, selon certains de leurs représentants, se considèrent blessés par les derniers événements ?! Les sunnites n’ont-ils pas le droit, après ce qui s’est passé, d’avoir à nouveau un Premier ministre du Courant du Futur ?

Ce genre de propos n’est pas correct et est honteux car ainsi les Chrétiens peuvent de même se considérer blessés par l’élection de Michel Sleiman !!! Ceci n’est pas possible. Avoir un consensus sur une personnalité ne signifie pas que les gens sont blessés ou blasés. Le pays est dans la nécessité vitale de passer d’une époque à une autre. On n’a pas le droit de se sentir blesser ou de lancer une guerre dès qu’une personne pour qui on porte un souhait personnel d’obtenir une position politique ne l’a pas. Il est grand temps de faire les changements et les transformations politiques nécessaires à notre société.

Pour quelles raisons avez-vous proposé les candidatures de Leila Solh, Bahij Tabbarah et de Mouhamad Safadi tout en écartant celle de Saad Hariri ?

J’aurai pu proposer Saad Hariri, mais j’ai préféré des candidatures consensuelles. Je ne peux proposer Hariri en tant que candidat consensuel, d’autant plus que son parti ne l’a pas fait. Nous serons dans ce gouvernement malgré notre réticence à Siniora, et nous défendrons nos positions.

Le poste de Premier Ministre requiert un bagage important de compétences. On ne peut pas proposer n’importe qui pour une responsabilité de cette envergure. Leila Solh a un passé politique transparent, noble et enraciné dans l’histoire du pays, son indépendance et sa souveraineté. Elle a de l’expérience en politique et représente tout le Liban à travers le travail social qu’elle pratique très discrètement. Elle est capable de diriger le gouvernement avec force et noblesse. Bahij Tabbarah a une vision patriotique du Liban dans son entité globale, il raisonne en tant qu’homme politique responsable et non en fonction de son appartenance confessionnelle.  Quant au ministre Mouhamad Safadi, j’ai suivi son travail ministériel de près. C’est un ministre qui ne lutte pas uniquement pour sa confession, sa religion ou sa région. Il a travaillé pour tous les gens indépendamment de son appartenance politique. Il a de même fait preuve d’intuition et d’intégrité dans son exercice.

Seriez-vous un opposant à l’intérieur du gouvernement ?

Je serai au gouvernement non en tant qu’opposant mais en tant que représentant de tous les Libanais pour effectivement m’opposer à la moindre violation des règles générales. En d’autres termes je serai « le gardien de la révolution ».

Pour certains, Michel Sleiman est le garant de la nouvelle époque. Qu’attendez-vous de lui ?

Il a été nommé en tant que président consensuel. Il devrait œuvrer pour maintenir ce consensus. Cette tâche n’est pas facile et exige beaucoup d’objectivité.

Rplfrance.org
Equipe de presse de Rhône-Alpes

© 2006 RPL
Publié le 31 mai 2008 avec l'aimable autorisation du RPL
Crédits photo : CAPE France



Source : RPL
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