Tayyar.com
La majorité commence à mettre des bâtons dans les roues
28 mai 2008
Il faut appliquer l’accord de Doha avant d’arranger les
relations libano syriennes.
Les observateurs craignent que le choix de Seniora comme
premier ministre du nouveau mandat par le courant Al Mustaqbal
et le reste de la majorité ne dénonce une volonté américaine
saoudienne de poursuivre la politique adoptée par son ancien
cabinet vis-à-vis de l’opposition, et notamment le Hezbollah,
sur le plan interne, et vis-à-vis du conflit saoudien syrien sur
le plan externe. Ceci constitue un premier obstacle à Michel
Sleiman ainsi qu’une preuve des mauvaises intentions de la
majorité concernant l’application des accords de Doha.
Après avoir demandé un
report des consultations parlementaires à ce jour, la majorité a
obtenu le feu vert à minuit pour nommer Seniora pour un nouveau
mandat à la tête du gouvernement. Le courant Al Mustaqbal avait
chargé Hariri de nommer son candidat, sachant que le choix entre
Seniora et Hariri ne pouvait pas causer de conflit entre les
différents membres du bloc ce qui pousse les observateurs à
penser que Seniora est le choix d’un consensus américain
saoudien.
Cette insistance à
vouloir garder Seniora à la tête du gouvernement alors qu’il est
le symbole de la crise libanaise et de la dégradation des
relations avec la Syrie et l’Iran, pousse les observateurs à
s’interroger si Washington et Riyad veulent vraiment soutenir le
nouveau mandat et appliquer les accords de Doha d’autant plus
que le retour de Seniora est loin de participer au climat
consensuel souhaité. Les relations libano syriennes ne peuvent
avancer sans l’application de l’accord de Doha.
Seniora est à la tête
des ennemis du Hezbollah, et de l’opposition d’une manière
générale, ainsi que de la Syrie, ce qui constitue un obstacle au
règlement de la question des armes du Hezbollah ainsi qu’à la
redéfinition des frontières avec la Syrie et la construction de
relations diplomatiques normales avec ce pays. Le nom de Seniora
est également synonyme pour les libanais du conflit religieux
auquel nous avons assisté dernièrement et il représente la
politique de l’axe arabe qui s’aligne avec la politique
américaine dans la région et qui est opposé à l’axe syro
iranien. Pour sortir le Liban de ce règlement temporaire et
trouver une solution permanente, il aurait fallu désigner un
premier ministre consensuel neutre qui soit en harmonie avec le
président consensuel.
Le retour de Seniora
soulève la question de l’annulation des décisions prises par son
gouvernement illégitime.
Et cette position
suspecte est renforcée par le fait que « la majorité pense que
le principal accomplissement est le renforcement du rôle de la
présidence de la république ». Certains membres de la majorité
se sont basés sur le discours de Hassan Nasrallah ainsi que sur
les derniers incidents de sécurité pour poursuivre leur campagne
contre le général Aoun. Dans ce contexte on pourrait appliquer
le qualificatif utilisé par Hariri pour l’accord de Doha « ce
n’est ni une trêve ni une solution. C’ est une solution à une
affaire libanaise épineuse… ». Et si Hariri souhaitait vraiment
soutenir le mandat il aurait laissé au président la liberté de
choisir un premier ministre plutôt que de lui imposer une des
figures de la crise.
Le président de la
république le général Michel Sleiman commence aujourd’hui les
consultations parlementaires contraignantes et l’opposition
s’apprête à lui accorder tout son soutien pour l’aider à
traverser tous les obstacles afin de faciliter l’application des
accords de Doha.
Sur le plan
régional :
Les négociations syro
israéliennes sous l’égide de la Turquie semblent avoir bien
avancé, c’est également le cas pour les négociations entre le
Hezbollah et Tel Aviv par l’intermédiaire de l’Allemagne, Israël
a ainsi décidé de libérer le détenu libanais Nassim Nasr
dimanche prochain dans le cadre d’un échange d’otages.
Dans ce contexte les
milieux israéliens pensent que la paix avec la Syrie et le
règlement de la question des détenus écarteront l’Iran et par la
suite calmeront le Hezbollah ce qui selon le ministre israélien
Benjamin Eliezer « bouleversera la situation stratégique au
Moyen Orient ».
Téhéran et Damas ont
néanmoins signé hier un accord d’entente qui consolidera la
coopération entre les deux pays alors que Washington pense que
la situation du Hezbollah deviendra de plus en plus difficile
lorsque sa raison s’être n’existera plus.
Hariri :
Ce n’est ni une trêve ni une solution. C’une solution à une
affaire libanaise épineuse.
Un diplomate français
: La situation est inquiétante dans l’attente des consultations
et la déclaration ministérielle
Mostapha Osmane
Ismail (conseiller du président du Soudan) : Propose que le
nouveau premier ministre visite Damas pour briser la glace avec
la Syrie.
Ossama Saad : Le
choix de Seniora est une provocation
Omar Karami :
L’accord de Doha a résolu la situation temporairement
Mikati : J’invite
Sleiman à une révolution pacifiste
|