RPL France
Le
Général Michel Aoun, sur la NTV avec le
journaliste Georges Salibi:
« Le
vide constitutionnel est une stratégie qui cherche à anesthésier
les Libanais. Nous ne laisserons pas
tranquilles ceux qui imposent leur pouvoir. »
Le général Michel Aoun - Photo Cape France
25 novembre 2007
Le vide constitutionnel et la crise actuelle.
Lorsque l’axe du jeu politique consiste à l’éviction une
personne sans raison valable nous parvenons à un vide
constitutionnel. Ce vide constitutionnel est une demande américaine,
car les US appuient le conflit entre Libanais et leur séparation
les uns des autres. Je représente la seule partie politique qui
établi un pont d'entente entre les Libanais, l’issue la plus
exemplaire à un dialogue interlibanais pacifique. Je ne me laisse
pas influencer par les discours qui ne correspondent pas à mes
convictions. Nous luttons pour rectifier la démarche politique
internationale au Liban. Organiser le vide constitutionnel est une
façon d’anesthésier les Libanais pour faire perdurer le
gouvernement actuel. Nous ne laisserons pas tranquille celui qui
représente le moyen de subtilisation du Pouvoir, cette
tranquillité va s’ébranler prochainement. Le conflit
n'est pas causé par celui qui campe sur la Place Ryad El Solh
mais par ceux qui occupent le Sérail où la Constitution est déchirée
et piétinée quotidiennement."
Les négociations internationales.
Tous les émissaires et ambassadeurs étrangers m'ont demandé
de jouer le rôle de « King Maker » le faiseur de roi
et non celui du roi. Pour répondre à leurs souhaits, j'ai retiré
ma candidature et j'ai proposé en contrepartie une initiative de
sauvetage, au lieu de me contenter de "désigner le
roi". Alors que tous les émissaires m'aient demandé de désigner
le Président, mon initiative fut directement accueillie d’un
refus catégorique par les factions locales. J'ai fait alors
savoir au Président français que les garanties internationales
n’étaient pas suffisantes mais qu’elles devaient être avant
tout locales. Il s'est avéré plus tard qu’il n'a pas pu
assurer les garanties nécessaires, et mon initiative a été
refusée. Les émissaires étrangers et les ambassadeurs sont
repartis sans démasquer celui qui a bloqué la situation.
L'initiative de sauvetage.
J'ai présenté une initiative pour sauver la République et éviter
le vide constitutionnel. Cette initiative ne contient aucune
clause qui contredit la Constitution. Celui qui ne l'a pas
comprise et qui l'a qualifiée de "complexe" n'a qu'à
demander à un professeur de la lui expliquer. Comment
acceptent-ils une nomination par le Patriarche alors qu'ils
refusent celle du représentant de la majorité chrétienne, en
d'autres termes le "Patriarche politique" des rangs Chrétiens
?
Les négociations avec Hariri.
A Paris, j'ai demandé à Saad Hariri de proposer une solution
pacifique avec Le Hezbollah, pour que je retire ma candidature. Il
s’est avéré plus tard que le problème était en effet leur
engagement dans cette solution pacifique. Malgré leurs appels au
dialogue, ils ne veulent s’engager dans aucune solution. Je lui
ai même demandé de nous compléter comme Béchara el Khoury et
Ryad Solh pour sauver le Liban. Il m'a répondu "les
gens ne t'aiment pas" ! Chose à laquelle j'ai répliqué :
"toi non plus les gens ne t'aiment pas. Alors, que
proposes-tu comme solution?" Il a répondu "quelqu'un
d'autre". En réaction à mon initiative de sauvetage, Hariri
a déclaré être ravi d’une seule clause, celle où je retirais
ma candidature !!
Les relations avec la Syrie.
Ceux qui ont rampé devant la Syrie et ont entièrement
collaboré avec l'occupation n'ont aucun droit de me donner des
conseils et des consignes concernant les relations avec la Syrie.
Les services de renseignements américains, arabes et libanais
savent que je n'ai eu aucun contact avec les Syriens ni de façon
direct ni indirectement. Je ne crois pas qu'il y ait une
conspiration syro-américaine sur le Liban. Ils ne m'ont pas écouté
lorsque j'ai envoyé un message à la Syrie et proposé un congrès
pour garantir un retrait pacifique de l’armée syrienne du
Liban. Dans cette lettre, j'ai aussi évoqué les armes des
Palestiniens et celles du Hezbollah qu'il contrôler dans le cadre
d’une stratégie de défense. Mais se prenant tous pour des
dieux ou des demi dieux, ils n'ont pas pris ma demande en considération
!
La position des Chrétiens et le rôle politique de
Bkerké.
Aujourd'hui, les Chrétiens vivent une période de grande déprime
concernant leur présence au Liban. Pas de division dans le rang
des Chrétiens mais la volonté d’un petite minorité de bloquer
la décision des chrétiens qui ont élu leurs représentants. Or
la Patriarche entend tout, mais ne divulgue rien. Il sait qui a
empêché la rencontre inter chrétienne, et il lui incombe de déclarer
cela. J'insiste, Bkerké ne devrait pas masquer la vérité car la
rue chrétienne attend qu’il démasque celui qui a été derrière
le sabotage de la rencontre et de l’entente inter chrétiennes.
Bkerké joue le rôle du premier conseil politique alors qu'en réalité,
pour les Chrétiens cette responsabilité se trouve à Rabyeh. Mon
nom a figuré sur la liste du Patriarche pour qu'il soit effacé.
Les rencontres à Rabyeh.
Pendant les journées de concertations à Rabyeh, nous allons
soumettre aux personnalités chrétiennes le contenu des négociations
qu'on a déjà entamées et demanderons leur avis sur les
futures démarches que nous suivrons. Il m'incombe de les tenir
informer de ma politique, mais aussi de les écouter et prendre
leurs suggestions en considération. Par la suite, ils sont libres
de changer leurs positions ou de les maintenir. Ceux qui ne
veulent pas participer à ces rencontres auront d’emblée exprimé
leur refus. A ce propos, je demande aux "occupants de la
prison de l’Hôtel Phoenicia" de revenir à la raison. Ils
sont les bienvenus à Rabyeh, s'ils obtiennent
l'autorisation de sortir bien entendu ! Quant aux ministres qui
sont toujours au Sérail, ceux-là n'ont aucun sens de la
responsabilité.
La réunion d'Annapolis.
Je crains tout Congrès international duquel est écarté le Président
de la République libanaise garant de la Constitution et
responsable de sa signature. En pratique, l'implantation des
Palestiniens s’effectue suite aux longues années de leur présence
au Liban, mais il lui manque la légalisation. Le soutien exagéré
à Siniora cache beaucoup de secrets et nous paraît suspect. Nous
glissons sur une pente très dangereuse et faisons notre possible
afin de limiter les dégâts. »
Positions diverses ...
- Joumblatt devra s'excuser pour ses déclarations et ses actes
avant de me rencontrer. Il a été un des responsables de mon éloignement
du pays depuis 17 ans.
- La conduite du président Lahoud a servi de couverture au
gouvernement Siniora.
- j’ai demandé des élections législatives anticipées dont
personne ne peut deviner le résultat; Et puisqu’ils disent
j’ai perdu ma représentativité chrétienne et que par conséquent
je perdrai toute élection, pourquoi refusent-ils ma proposition ?
- Le Haririsme politique se prend pour la famille
royale.
- Je n'ai jamais rien demandé au Docteur Geagea, mais
aujourd'hui je l’implore de publier ses mémoires pour les lire
afin de comprendre pourquoi il refuse si catégoriquement ma
candidature.
NTV
Traduit par l'équipe de presse de Rhône Alpes et Suzanne Sargon
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