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RPL France
L'interview du général Michel Aoun sur la chaîne Al Qods:
« Je pars en Syrie pour récupérer la clé de Beyrouth »
Le général Michel Aoun - Photo Cape France
24 novembre 2008
Durant une interview télévisée sur la chaîne « Al Qods », le
Général Michel Aoun a affirmé son soutien envers les
Palestiniens afin qu’ils obtiennent leurs droits civiques : «
J’appelle les palestiniens à la solidarité car leur cause est
juste. Il est inacceptable de laisser un peuple sans terre et
sans identité. Il ne suffit pas de refuser l’implantation des
Palestiniens, il faut travailler pour leur retour. Les droits de
l’Homme ont été brûlés le 15 mai 1948, quand le monde a
abandonné le peuple palestinien, Ainsi, les pays qui soutiennent
réellement ce droit de retour doivent prendre des mesures
concrètes ». Toutefois, Le Général a rappelé avec intransigeance
que les camps palestiniens ne doivent pas se transformer en
refuge pour les hors-la-loi, d’ailleurs, le contrôle de la
sécurité à l’intérieur de ces camps doit être complet. Il a
reproché à quelques pays arabes le fait de recruter une main
d’œuvre asiatique plutôt que de recruter les Palestiniens.
Concernant le Président Sleiman, le Général a souligné que ce
dernier ne veut pas constituer un bloc parlementaire du « centre
», ainsi ceux qui cherchent à l’entraîner dans cette démarche
essayent tout simplement de blanchir leur propre dossier. « Je
soutiens le président de la République de façon absolue. Nous
sommes décidés à faire les élections et ceux qui veulent les
entraver prennent le risque d’un nouveau 7 mai » a-t-il ajouté.
Le Général a rappelé qu’il est réconcilié avec tout le monde : «
Après mon retour au Liban, j’ai rencontré Samir Geagea en prison
– je n’étais pas responsable de cet emprisonnement - et je lui
ai dit que l’histoire nous jugera ».
Le Général considère qu’une nouvelle guerre israélienne contre
le Liban ne va rien changer et sera une grosse bêtise : « Nous
sommes blindés comme une forteresse contre ces attaques,
utilisées pour nous dissuader. Actuellement, le vrai danger est
le pétrodollar, car le besoin et la pauvreté peuvent aliéner les
gens, mais on ne peut pas substituer l’argent à la sécurité, et
on n‘achètera pas notre reddition.
Concernant l’Iran, le général Aoun a rappelé que ce pays n’a pas
soutenu un Libanais contre un autre, à savoir que l’Iran n’a pas
besoin de la résistance libanaise pour se défendre.
Le Général s’oppose aux critiques gratuites qui cherchent à
juger le Liban selon des intentions ou des préjugés. A ce
propos, le choc militaire du 7 mai a permis de mettre un terme à
quelques problèmes et a démontré le vrai poids de chacun.
Cependant, il a précisé que les accords de Doha n’ont pas été
conclus selon le principe de victoire ou de perte qui ont eu
lieu sur le terrain. « Nous sommes pour la politique de
l’entente et nous œuvrons à la renforcer. C’était cela le sens
de notre action pendant la guerre de juillet. Je le redis, mon
entente avec le Hezbollah est un accord sur un ensemble de
points, je ne l’ai pas fait contre les autres partis. Dans tous
les cas, les Libanais feront leur choix lors des élections
législatives».
Abordant le sujet de la Syrie, le Général a expliqué qu’il est
important de dépasser la phase de confrontation entre le Liban
et la Syrie et qu’il fallait garder les frontières ouvertes avec
la Syrie pour éviter que le Liban soit à l’origine d’une
quelconque déstabilisation de la Syrie. « Nous refusons de
représenter le ventre mou de la Syrie. Je vais en Syrie suite à
une invitation. Il faut considérer ma visite en Syrie en toute
simplicité, en la compliquant on ne pourra pas la comprendre.
Cette visite doit avoir lieu, les choses doivent rentrer dans
l’ordre. Je ne demande rien aux Syriens, car je n’ai pas de
responsabilité officielle pour signer des accords. Cependant,
j’ai une crédibilité que tout le monde respecte, y compris les
adversaires, car je respecte jusqu’au bout toute position que
j’annonce. J’y vais aussi pour récupérer les clés de Beyrouth
(NDLR : que Rafic Hariri a offert à Ghazi Kanaan, chef de
renseignement secrets syriens au Liban la veille de son
remplacement par Rustom Ghazalé). Toute guerre a une fin, nous
sommes les enfants de la vie. La conscience collective englobe
tout le monde, il y a des questions humanitaires à régler, et
des affaires à clarifier et à résoudre ». Le Général n’a pas
tenu à dévoiler la date de sa visite pour des raisons de
sécurité. Enfin, le Général a insisté sur l’importance d’une
bonne coordination entre tout les pays arabes, y compris la
Syrie, pour faire face à la crise économique actuelle.
RPLFrance.org
Traduit par le Bureau de R.A
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