Rassemblement Pour le Liban - RPL
Interview avec le général Aoun sur la chaîne
Al Manar :
Je crois que la future garantie pour l’indépendance, la
souveraineté et la liberté du Liban, se trouve chez
l’opposition.
16 mars 2007 - Al-Manar
Q : Pouvons nous dire que le
dialogue entre Koraytem et Ain el Tiné a mis le pays sur les bons
rails ?
R : Je considère que les choses attestent
de hauts et de bas et je mets ces discussions dans le cadre d’échange
de points de vue sans aucune décision jusqu’à présent. Nous
espérons qu’elles ne soient pas uniquement une perte de temps,
et ne visent pas seulement à répandre une accalmie qui prendra
fin au terme du sommet arabe.
Q : L’atmosphère n’est pas à
l’optimisme ?
R : Sans l’entrée en ligne de Téhéran
et de Riyad, nous aurions considéré l’affaire comme une simple
manœuvre, nous sommes dorénavant habitués à la perte de temps,
car depuis un an ils suivent la même méthode. Donnons aux
discussions une chance, bien que je sois persuadé qu’elles ne
sont pas sérieuses, puisqu’ils reviennent tout le temps à un
sujet supposé avoir déjà été débattu, la forme 19/11 ;
Or tout le monde sait qu’il sera impossible qu’il y ai une
quelconque entente sans la reconnaissance du principe 19/11, pour
qu’on puisse par la suite étudier le reste des sujets à
aborder avec celui de la formation du gouvernement.
Q : Il y a d’aucuns qui parient
sur l’amendement de la déclaration ministérielle, comme Samir
Geagea. Comment jugez vous sa position, ses comportements vis-à-vis
des initiatives actuelles et sur le fait qu’il considère que
son rôle principal est de protéger l’identité libanaise ?
R : Je n’entrerai pas en conflit avec
lui, et s’il y un doute sur l’identité du Liban, il a à
chercher une réponse chez d’autres. Il se peut qu’il y ait
des doutes sur si l’identité du Liban est en danger, mais la
source du danger n’est pas l’opposition. Je crois que la
garantie future pour l’indépendance du Liban, pour sa
souveraineté et sa liberté, est aux mains de l’opposition,
c’est un engagement que nous avons pris, moi et les personnes
avec lesquelles je m’entends.
Q : Le public de l’opposition
demande où sont les points positifs de cette étape ? Et est
ce que le projet de l’opposition est désormais lié aux
circonstances étrangères à l’instar des résultats de la conférence
de Bagdad ?
R : J’ai répondu à cela il n’y pas
longtemps quand j’ai dit que notre problème est que ce sont les
mêmes personnes qui sont restées au pouvoir après le retrait de
l’armée syrienne, et qu’elles ont reçu leur éducation
politique à l’ombre de la tutelle syrienne, et qu’elles
n’ont aucune expérience à pratiquer la décision libre, ainsi
ils se sont impliqués à la première difficulté interne. Les
dirigeants du Liban le transforment en une tare sur ces capitales ;
elles ne sont pas obligées à supporter nos erreurs et
s’immiscer dans tous nos problèmes. Nous devons assumer la
responsabilité de ces erreurs et les remercier de leurs efforts.
Mais la responsabilité reste nôtre, puisqu’on a mis au pouvoir
des responsables inaptes à gouverner d’une manière libre et
indépendante. L’histoire cite beaucoup de peuples qui ne se
sont pas libérés faute d’être habitués à vivre libres.
Comme l’oiseau habitué à picorer dans sa cage, tu lui ouvres
la portière, il ne sort pas, et s’il sort c’est pour rentrer
faute de savoir voler. Ceux qui ont été élevés sous la force
de l’occupation et à l’ombre des tutelles ne sont pas habitués
à voler de leurs propres ailes.
Q : Votre point de vue au sujet de
l’enquête sur Fatah Al Islam et le lien avec le crime de Ain
Alak ?
R : Ils ont mis la main sur le réseau
responsable de ces explosions et c’est un fait. Concernant les
liens, ils en sont encore au point des déductions mais pas des
indices. Personnellement je ne me précipiterai pas à déduire, même
avec mille raisons de douter d’une partie en particulier. Mais
le fait que les Forces de sécurité aient finalement mis la main
sur ce réseau est positif, quand au début, il existait une
centaine de milliers d’accusés, et que chacun ayant un ennemi
voulait lui coller l’accusation sur le dos.
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