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RPL France
Camille
Khoury, député du Metn «Aoun constitue un passage obligé à
toute solution»
Magazine
Camille Khoury - Photo RPL
12
août 2007
«Quoi qu'en disent les forces chrétiennes
du 14 mars, le Courant patriotique libre a enregistré une réelle
victoire d'autant plus que nous avons obtenu 48% des voix chrétiennes
hormis les Arméniens. Désormais, nous constituons un passage
obligé à toute solution à la crise». Interview du député
Camille Khoury.
Estimez-vous que les Metniotes ont lâché
le Courant patriotique libre comme l'affirment les forces chrétiennes
du 14 mars?
Quoi qu'en disent ces forces, j'ai obtenu la majorité et j'ai été
élu député de tout le Metn. N'oublions pas que les conditions
de ces élections sont de loin différentes de celles de 2005. Le
patriarche Nasrallah Sfeir a demandé implicitement à l'électorat
chrétien de soutenir les familles traditionnelles, en
l'occurrence les Gemayel; son opinion a largement pesé dans la
balance. D'autre part, l'argent politique a été utilisé de façon
importante. Notre campagne électorale a été très courte du
fait que nous avions déposé un recours en invalidation pour
essayer d'annuler le décret ministériel en ce qui concerne ces
élections. Nous avons également vu que George Bush était
personnellement impliqué dans cette échéance; la presse
internationale ne l'a pas caché. Le CPL a enregistré une réelle
victoire d'autant plus que nous avons obtenu 48% des voix chrétiennes
hormis les Arméniens. Et je précise que nous rejetons
formellement la discrimination qui a frappé les communautés arménienne
et grecque-orthodoxe.
Vous ne considérez donc pas avoir été
élu par des voix non-représentatives du Metn?
Je refuse catégoriquement cette logique des deux poids deux
mesures. Lorsque Michel Murr et les Arméniens les appuyaient, ces
mêmes personnes considéraient qu'ils étaient représentatifs du
Metn. Maintenant qu'ils sont de notre bord, ils ne le sont plus.
D'autre part, lorsque Assem Kanso nous soutient, nous considérons
que cela sert les intérêts du 14 mars et ne joue nullement en
notre faveur. Il y a eu plusieurs forces politiques qui nous ont
certes soutenus parce qu'elles représentent un poids électoral
au Metn. Mais cela ne signifie pas que nous ne sommes pas en
contradiction évidente avec elles, notamment avec le Baas. Ils
ont essayé, par tous les moyens, d'éliminer le courant politique
que nous représentons. En vain! Malgré tout le tapage médiatique
fait autour du score obtenu auprès de l'électorat qu'ils
appellent metniote, le général Aoun constitue plus que jamais un
passage obligé à toute solution à la crise, dont l'échéance
présidentielle qui pourrait constituer une voie de sortie de
l'impasse.
Le Bloc du Changement et de la Réforme
conteste la légitimité du gouvernement Siniora qu'il considère
non-représentatif de toutes les communautés libanaises. Par
ailleurs, il a présenté un recours en invalidation parce que le
décret concernant les législatives du Metn n'a pas été signé
par le président de la République. En tant que député de ce
bloc, quelle sera votre position face à ces contradictions?
Je suis député du Bloc du Changement et de la Réforme, dont la
position politique envers le gouvernement est claire. Nous considérons
qu'il n'est plus représentatif et que de ce fait, il a perdu sa légitimité.
En ce qui concerne notre participation à la partielle du Metn,
c'est un acte d'objection contre la décision gouvernementale de
passer outre les prérogatives présidentielles. Nous avons voulu
que notre voix parvienne nettement à Fouad Siniora et lui dise
que ses décisions sont anticonstitutionnelles. Nous avons donc
choisi, pour ce faire, d'avoir recours à la voie démocratique,
les élections, et de donner ainsi aux citoyens le choix de
s'opposer au gouvernement en votant contre son attitude.
Certaines informations prétendent que
les Kataëb et les Forces libanaises organiseront des sit-in pour
demander le déplacement de la résidence du général Aoun hors
du Metn.
Si cette mesure se concrétise, elle ne peut aboutir qu'à un
surplus de tension, surtout entre les chrétiens. Nous avons précisé
avant notre victoire que si nous sortions victorieux, nous
tendrions la main à tous pour réaliser une réconciliation
nationale et inter-chrétienne sur la base des constantes de Bkerké.
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