Libnanews
Aoun
à Al Jazeera : l'élection à la majorité simple, un coup
d'état au Liban
Le général Michel Aoun - Photo Cape France
7
novembre 2007
Au cours d’une interview diffusée par la chaine satellitaire
AL Jazeera, le candidat à la présidence de
la république Michel
Aoun
a déploré les ingérences extérieures permises par les partis
libanais, notamment celles de l’ambassadeur américain à l’ONU
qui s’était hier déclaré pour la tenue d’un scrutin à la
majorité simple.
Revenant
sur l’histoire récente du Liban, le général Michel Aoun a
rappelé que l’occupation syrienne du pays des cèdres s’est
faite avec l’accord de Washington et s’est achevée par
l’application de la résolution 520 du Conseil de Sécurité
dont il a toujours réclamé l’application. Il a rappelé avoir
mis en garde l’administration américaine dès novembre 2005 au
cours d’un de ses séjours aux USA, au sujet de l’impasse de
la situation libanaise et déclare que celle-ci n’aurait pas
prise au sérieux cette mise en garde.
La
question des armes du Hezbollah et de la majorité
Dénonçant
les partis libanais qui l’on menacé suite à la signature du mémorandum
du 6 février 2006 signé avec le Hezbollah, le général Michel
Aoun a réitéré son soutien à l’application des différentes
résolutions de l’ONU,
notamment celles qui réclament le désarmement du Hezbollah mais
considère que la solution aux armes du mouvement chiite doit se
faire par un processus, processus qui débuterait par l’élimination
des causes à leur apparition, et impliquant toute la communauté
internationale suite à la libération des fermes de Chébaa et a
également réclamé la libération de tous les prisonniers détenus
par l’état hébreu et par la Syrie.
Le
candidat à la présidence a rappelé que l’état hébreu peut
conduire à tout moment des opérations militaires au Liban et
viole quasi quotidiennement l’espace aérien du pays des cèdres.
Le général
a également révélé que le député druze Walid Joumblatt possèderait
des camps d’entrainements au maniement d’armes dans la région
de l’Eklim el Kharroub.
Discussion
au sujet de la Présidence
Qualifiant les discussions avec le député du mouvement du Futur
Saad Hariri de positive, le Général Michel Aoun a estimé ne pas
avoir avec lui de points de divergence notamment sur la question
du tribunal international et a fait part de ses solutions pour désarmer
le mouvement du Hezbollah. Il a également qualifié sa rencontre
avec l’ancien président de
la république Amine
Gemayel
de sérieuse et jetant les bases d’une compréhension mutuelle
entre les 2 hommes.
Le général
Michel Aoun a remercié le patriarche Nasrallah Sfeir pour son
initiative visant à résoudre la crise politique et à élire un
président de consensus avec l’assentiment des partis chrétiens.
Il a cependant déclaré que le patriarche maronite sait pourquoi
cette initiative est un échec avant d’appeler au recours à de
nouvelles élections populaires avant la fin du mandat du
parlement actuel.
Il
s’est cependant interrogé sur les motivations de certains
partis de la majorité à refuser sa candidature à
la présidence. Il
a estimé que son principal souci n’est pas le poste de président
mais la fonction présidentielle.
Le
candidat à la présidence a estimé que certains partis ne
veulent pas de l’application de la loi au Liban et ne veulent
pas reconstruire les services de sécurité ni réformer
l’administration de l’état afin d’établir un Liban féodal
qui leur soit acquis.
Rappelant
que ces partis ont formé une alliance avec le mouvement Hezbollah
au cours des dernières élections pour éliminer politiquement le
CPL et ensuite ont formé un gouvernement avec le mouvement chiite
pour aujourd’hui le considéré comme organisation terroriste,
il considère cependant qu’un consensus au sujet de la présidence
reste toujours possible. Il estime par ailleurs ceux qui refusent
aujourd’hui ce consensus de vouloir éliminer les chrétiens de
la scène politique libanaise, de vouloir persécuter les chrétiens
et donc de détruire le Liban.
Le
dirigeant du CPL a déclaré que toute élection à la majorité
simple ou prolongation du mandat du gouvernement Saniora et un
coup d’état contre la constitution qu’il estime déjà
constitutionnel et annonce que l’opposition prendra les mesures
nécessaires pour contrer ces mesures qualifiées de
non-constitutionnelles.
Relations
avec la Syrie
Le Général
Michel Aoun a appelé à l’instauration de relations normales
entre les 2 pays sur la base de la souveraineté et de l’indépendance
des 2 pays. Faisant une différence entre l’état syrien et le régime
de Damas, il a également appelé, si des dirigeants syriens sont
jugés coupables par le tribunal international du cycle de
violence que connaît le Liban depuis l’assassinat de l’ancien
premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, à ce qu’ils
se rendent à ce tribunal international.
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