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Liban : Nahr Bared serait
totalement sous contrôle selon l’armée libanaise, Chaker Abssi
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Photo Libnanews
2 septembre 2007 Un
porte-parole de l’armée libanaise a indiqué que le camp de
Nahr Bared au Nord Liban où s’était retranché les militants
du groupuscule islamique Fatah al Islam idéologiquement proche
d’Al Qaida, serait totalement sous le contrôle des militaires
libanais tout en indiquant que les soldats « doivent encore
déminer certaines zones » et rechercher de possibles
combattants encore cachés dans des abris souterrains.
Dernier baroud d’honneur, des dizaines de
combattants avaient tenté de fuir durant la nuit du samedi à
dimanche, et l’armée libanaise a pu en tuer une vingtaine
d’entre eux, blesser et capturer un bon nombre d’entre eux.
De source militaire, des islamistes à bord
d’une Mercedes blanche se sont approchés vers les 4h00 heure
locale d'un poste de contrôle de l’armée et ont tiré sur les
militaires en même temps que des snipers à l'intérieur du camp.
Les troupes libanaises ont pu tuer trois d’entre eux, et
capturer neuf autres.
Cette tentative de fuite en couvrait une
autre. Un autre groupe ayant fui simultanément au sud du camp,
s’est attaqué à un poste de contrôle de l'armée et a réussi
à prendre la fuite.
Une vingtaine de dépouilles des terroristes
ont été transportés vers l’hôpital de Tripoli. L’armée
libanaise a réussi à arrêter dans la région de Berkaeyl au
Nord Liban, 5 activistes du groupuscule islamiste alors que
l’institution militaire progressait vers les dernières
positions occupées par ce groupuscule fondamentaliste.
Le correspondant de la chaîne arabophone
Al-Jazira a indiqué que le chef de cette organisation terroriste
Chaker Abssi a réussi à fuir. Des troupes de l’armée seraient
en ce moment en train de le rechercher.
Cependant, l'armée libanaise a indiqué dans
son dernier communiqué que le sort du dirigeant du Fatah al Islam
serait pour le moment inconnu, il pourrait soit être tué, soit
être parmi les fuyards ou les prisonniers entre les mains des
services sécuritaires libanais, alors que selon une dépêche de
l'AFP, citant un officier libanais, Chaker Abssi ferait parti des
5 fuyards ayant réussi à échapper du camp de Nahr Bared durant
la nuit. Ils se seraient enfuis en direction de la localité de
Denniyé au Nord Liban actuellement ratissée par l'armée
libanaise.
Une grande opération de recherche est
actuellement en cours au Nord Liban surtout aux alentours du camp
de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared appuyés par des
barrages de l'armée et survolés par des hélicoptères.
L’autoroute de Tripoli menant vers la frontière syrienne a été
coupée. L'armée libanaise demande aux citoyens libanais et
particulièrement à ceux qui se trouvent au Nord Liban, de
signaler tout mouvement ou personne suspecte Par ailleurs, des
barrages de l’armée ont été signalés au niveau du tunnel de
Nahr el-Kalb dans la région de Dbayé la veille vers les 23h00.
Les militaires libanais seraient actuellement toujours déployés
sur place et fouillent les voitures une par une sans exception.
Des dernières dépêches signalent également
qu’un bateau aurait été intercepté par l’armée libanaise
en face de Nahr Bared. 7 morts seraient à déplorer du coté des
militants islamiques et 3 se seraient constitués prisonniers.
Des combats violents
Les combats avaient commencé le 20 mai
dernier suite à une perquisition du domicile d’un membre supposé
du groupuscule terroriste suspecté d’être impliqué dans le
cambriolage de la filiale de la Bank Med appartenant à la famille
de l’ancien premier ministr Rafic Hariri. Les militants
islamiques ont alors répliqué en égorgeant une vingtaine de
militaires libanais chargés de surveiller le camp dans la nuit.
Depuis les combats ont fait 300 morts dont
155 militaires libanais selon le dernier bilan. Le nombre de
combattants islamiques tués demeure cependant inconnu. Le camp
palestinien de Nahr Bared qui comptait à l’origine 30 000
habitants s’est progressivement vidé, pour laisser la place aux
combattants et à l’armée libanaise qui y a pénétré en dépit
des accords du Caire signé en 1969 et pourtant abrogés en 1987
par le parlement libanais.
Il s’agit des combats les plus âpres au
Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990, les militants
islamiques mieux équipés n'ayant pas hésiter jusqu'à utiliser
leur propres familles comme boucliers humains, piégeant les
immeubles et disposant d'importantes fortifications capables de résister
à un bombardement aérien de ce camp construites par l'OLP de
Yasser Arafat à la fin des années 70 et le début des années
80. Les nombreuses pertes de l'armée libanaise seraient dûes au
manque de matériel à plusieurs reprises dénoncées par le
commandant Michel Souleiman. L'institution militaire libanaise a néanmoins
reçu un soutien logistique limité de la communauté
internationale, notamment en obus de 240 mm. Elle a également réussi
à utiliser ses hélicoptères pour larger des bombes à l'origine
de 400 kilo sur les abris occupés par les militants islamiques.
La joie après les combats
De nombreux habitants de Tripoli seraient en
route vers le camp de Nahr Bared pour célébrer la fin des
combats entre le groupuscule islamique Fatah al Islam et l'armée
libanaise qui a désormais le contrôle du camp. On signale également
des tirs de joie des armes de civils et de militaires libanais.
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