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Dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban

An Muylaert

 

 

22 décembre 2007

 

Hier nous sommes allés à Nahr el Bared, le camp au Nord de Tripoli qui a subi durant 6 mois un siège par l'armée libanaise pour détruire le groupe extrémiste Fatah al Islam. Les gens de l'hôpital El Shifaa que je connais dans le camp de Baddawi m'ont fabriqué un laissez-passer.

Je ne peux décrire par des mots ce que j'ai vu là-bas. Il y a deux parties dans le camp, la vieille partie et la soi-disante partie récente. La vieille partie est fermée hermétiquement et strictement surveillée par l'armée libanaise. La partie la plus récente est accessible mais complètement détruite. Il n'y a pas un bâtiment qui reste debout. J'ai parlé des gens dont la maison était encore habitable après le siège mais ils me racontent que l'armée a saccagé les maisons qui restaient intactes et qu'ils y ont mis le feu. La maison du responsable du FPLP au Liban, Marwan Abdellal, qui habitait à Nahr el Bared est complètement détruite et mise à feu. Toute sa bibliothèque avec des centaines de livres a péri dans le feu.

Il y a environ 8000 personnes des 30.000 qui sont retournées et qui habitent les ruines. C'est une vue hallucinante, mais les gens n'ont pas d'autre choix. Il y en a qui habitent un boxe de garage, il y en a qui habitent dans des chambres dont la façade a disparu. Certains habitent dans les débris ou dans des bâtiments caduques. C'est une ville fantôme.

 

En ce qui concerne les soins médicaux: il y a une seule petite clinique, plutôt un dispensaire, celui de Al Shifaa, du FPLP. L'ancienne clinique était dans le vieille ville. Maintenant, le médecin qui est resté le plus longtemps possible dans le camp assiégé, est retourné et s'est construit une chambre de consultation avec quelques plaques de fibres dans un boxe de garage. Il a une petite table en plastique comme bureau de médecin, une table de soins qu'il faut monter par un bloc de béton emballé par un carton et deux étagères de médicaments. Les besoins sont énormes. Quand il y a des plaques de béton qui tombent ou glissent toute aide est vaine.

Le médecin a fait ses études au Kazakhstan, en Union Soviétique, et sa famille est repartie là-bas pour survivre parce qu'il soigne gratuitement et n'a aucun revenu. Human Call a fait un plan d'urgence pour l'aider, entre autre avec votre aide de Belgique.

Mais les palestiniens ne seraient pas des palestiniens s'ils laissaient tomber les bras. La première chose que nous avons vu à Nahr el Bared était un hangar où il y avait de l'animation d'enfants à l'occasion de la fête Adha: musique, danse, des jeux d'enfants,... Vraiment touchant!

L'essentiel de mon message de Noël, vous l'aurez compris: pour les réfugiés palestiniens de Nahr el Bared, cela va durer des années avant qu'ils puissent retourner dans leur camp. Mais ils continuent à croire que ce camp-là n'est pas leur destinée ultime. Car tous, vraiment tous, ils restent convaincus et décidés qu'ils retourneront un jour dans leur pays.

An Muylaert depuis Beyrouth
22 décembre 2007

 

Publié le 27 décembre avec l'aimable autorisation de Stop USA

 


Source : Stop USA
http://www.stopusa.be/...


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