Nouvelles d'Irak
Jacques
Vergès réclame la libération de Georges Ibrahim Abdallah
Gilles Munier
Gilles Munier
Jeudi 3 février 2011
Extrait de l’interview de Jacques Vergès
(Afrique Asie - février 2011)
Dossier : Jacques Vergès, l’anticolonialiste
(20 pages)
Dans les kiosques ou sur :
http://www.afrique-asie.fr
Propos recueillis par Gilles Munier et Majed Nehmé
Georges Ibrahim Abdallah, membre de la Fraction
Armée Révolutionnaire libanaise (FARL), est
détenu depuis 1984, suite à l’exécution à Paris, en 1982, de
Charles Ray, attaché militaire de l’ambassade des Etats-Unis, et
de Yakov Barsimantov, secrétaire à l’ambassade d’Israël et
responsable du Mossad en France. Ces attentats étaient une
réponse des combattants libanais et arabes à l’invasion du Liban
par Israël en 1982 (25 000 Libanais tués, et 45 000 blessés).
Condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 15 ans, il
aurait dû être libéré en novembre 2003. Sept ans se sont
écoulés et il n’en est toujours pas question. Quelles sont les
véritables raisons empêchant sa libération ?
Jacques Vergès : « Les véritables raisons
sont que la France s’aplatit devant les Américains qui s’y
opposent fermement. Le gouvernement français est sourd à nos
arguments juridiques. C’est l’opinion libanaise au premier chef
qui peut arracher – je dis bien arracher – sa libération. Il
semble qu’elle bouge. On dit qu’il y a eu une tentative
d’enlèvement au Liban et que ce serait lié à son cas. Après
tout, la pratique d’échange d’otages existe, et Georges Ibrahim
Abdallah en est devenu un. En mars 1985, les FARL avaient enlevé
Gilles Peyrolles, conseiller culturel français à Tripoli. Suite
à des négociations, menées par l’intermédiaire de l’ambassadeur
d’Algérie à Beyrouth, sa libération avait été prévue contre
celle de Georges Ibrahim Abdallah. Les FARL ont libéré Peyrolles,
mais la France n’a pas tenu parole. Yves Bonnet, directeur de la
DST à cette époque, le reconnaît ». Les Etats-Unis avaient
opposé leur veto, exercé des pressions comme l’avait fait
William Casey, directeur de la CIA, sur Robert Pandraud,
ministre de la sécurité, pour le faire condamner.
En 2007, Maître Vergès avait conclu sa plaidoirie
réclamant la libération de son client, en demandant à la justice
française « de signifier à nos condescendants amis
américains que la France n’est pas une fille soumise, en un mot
une putain ».
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 3 février 2011 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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