L'Etat Islamique est avant tout
Wahhabite, chaque musulman doit le
combattre
Hassan Nasrallah
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D.R.
Dimanche 15 mars 2015
Discours du Secrétaire Général du
Hezbollah, Sayed Hasan Nasrallah, le 25
octobre 2014, à l’occasion de la
commémoration de ‘Ashura, le martyre de
l’Imam Hussein.
Dans cet
extrait, Hassan Nasrallah affirme que le
takfirisme n’a aucun lien avec l’Islam
et son Prophète, mais qu’il est avant
tout le fait de la secte hérétique
wahhabite créé et propagée par l’Arabie
Saoudite. Il soutient que l’Etat
islamique ne pourra être vaincu que par
les musulmans et que la confrontation
doit avoir lieu avant tout sur le
terrain idéologique, appelant tous les
musulmans à dénoncer et réfuter les
thèses wahhabites comme une abominable
distorsion des principes élémentaires de
l’Islam, à proclamer et défendre l’Islam
authentique et à avoir un comportement
qui incarne les valeurs authentiques de
l’Islam. Plutôt que de se précipiter
vers une solution militaire, qui doit
être un dernier recours, il convient
d’abord de stopper la diffusion du
wahhabisme dans le monde arabo-musulman
pour en préserver les peuples, et
d’essayer de raisonner ceux qui ont été
égarés et combattent avec l’Etat
Islamique en croyant qu’ils combattent
dans la voie de Dieu.
Transcription :
Pour faire face [à
l’Etat Islamique], un « remède »
seulement sécuritaire ou militaire ne
suffit pas et quiconque croit que c’est
la bonne voie s’illusionne. Cette
question est bien trop profonde pour
pouvoir être réglée seulement de manière
sécuritaire ou militaire.
D’autres personnes
prétendent encore que ces mouvements se
développent dans des environnements
pauvres, et que la solution est donc le
développement (économique). Un tel
développement est de toute façon
nécessaire, mais beaucoup d’entre eux
(l’Etat Islamique) ne viennent pas de
zones pauvres. Nombre d’entre eux
viennent d’Europe et ont une situation
matérielle confortable et vivent très
aisément voire luxueusement, etc. Ces
diagnostics sont simplificateurs.
Permettez-moi de me
prononcer sur ce point en ces termes :
quiconque recherche des raisons
politiques, économiques ou sociales
(pour comprendre l’existence de l’Etat
Islamique) se trompe. Ce ne peut être là
que des facteurs secondaires qui y
contribuent – les conditions, les
prétextes, l’environnement. Mais la
raison véritable et fondamentale est
cette raison dogmatique, idéologique et
culturelle, à savoir que sont apparus
dans le monde islamique des personnes
qui sont venues dire ceci à ces milliers
de jeunes, à ces dizaines de milliers de
jeunes ou de familles : « Votre
responsabilité est de purifier la Terre
de la mécréance, de purifier la Terre du
polythéisme et de tous les infidèles ;
et vous voyez tous les peuples de cette
région (le Moyen-Orient) ? Leurs
dirigeants, leurs gouvernements, leurs
armées, leurs communautés, tous sont des
polythéistes, et vous avez le devoir de
les combattre et de les tuer, et de
faire ceci, ceci, cela, etc. » Ils
assurent à ces groupes que c’est là leur
obligation religieuse. Ces (membres de
l’Etat Islamique) croient qu’ils se
rapprochent ainsi d’Allah et qu’ils
combattent sur Sa voie, ils en sont
convaincus. Telle est la véritable
tragédie.
Permettez-moi,
puisque j’ai dit que notre
responsabilité est de dire les choses en
toute franchise, car nous tous... – mais
bien sûr je ne veux pas en faire là une
habitude pour mes discours, mais je dois
le dire en toutes lettres au moins pour
cette fois, sans vouloir provoquer
personne, mais juste pour une fois –,
nous avons le devoir d’affirmer la
vérité telle qu’elle est, à savoir que
ce dont on parle, et dont nous
chuchotons tous le nom entre nous, dont
nous parlons de manière générale en
l’appelant le courant takfiri... Le fond
de cette pensée est la pensée wahhabite.
Le wahhabisme.
Ces gens-là ne sont
pas des partisans (du Prophète) Muhammad
b. Abdallah, que la paix et les
bénédictions de Dieu soient sur lui et
sa famille. Ces gens sont les partisans
du Cheikh Muhammad b. Abd-al-Wahhab
(fondateur du Wahhabisme allié à la
Maison des Saoud). Ce courant wahhabite,
dont j’ai expliqué que des gens ont
œuvré pour le répandre, le propager et
le soutenir partout dans le monde, c’est
de lui qu’il s’agit. Aujourd’hui,
lorsqu’on rejoint Al-Qaïda, Daech
(l’Etat Islamique) ou (le Front) Al-Nosra,
quels sont les livres qu’ils étudient ?
Quels livres enseignent-ils ? Ce sont
les livres du Cheikh Muhammad b. Abd-al-Wahhab,
de ses descendants et des savants et des
cheikhs de son école ainsi que des
muftis qui sont venus après lui [Ibn
Taymiyya, etc.]. Voilà ce qu’ils
enseignent, c’est cette culture, cette
pensée, cette voie, et c’est là que
réside le danger. Quiconque recherche un
remède authentique, véritable, et
efficace à ce dont nous souffrons en
tant que musulmans, chrétiens, et tous
les peuples de cette région du fait de
ces défis doit considérer la source du
problème pour voir comment y trouver une
solution.
Eh bien, la lutte
(contre l’Etat Islamique) doit donc être
principalement et avant tout une lutte
idéologique, culturelle, intellectuelle.
Quelle sont donc nos responsabilités en
la matière ? Je vais les rappeler très
brièvement.
Premièrement, nous
devons défendre l’Islam. C’est bien sûr
avant tout (mais pas seulement) la
responsabilité des savants : les savants
chiites, les savants sunnites, tous les
savants de l’Islam car afin que je sois
très clair encore une fois, nous n’avons
pas le droit de dire que les membres de
ce courant (l’Etat Islamique) sont des
sunnites, ce serait injuste et inexact.
Ils se prétendent sunnites, mais ils
considèrent que les sunnites du monde
aujourd’hui (peut-être un milliard) ne
sont pas des sunnites. Ils les
considèrent (avec mépris) comme des
soufis, des ach’aris (branche
majoritaire de l’Islam sunnite), etc.
Par conséquent, la responsabilité des
savants de l’Islam, sunnites et chiites,
la responsabilité de chaque personne
éduquée, de chaque professeur, de chaque
enseignant ou enseignante, de chaque
jeune homme ou jeune femme – car nous
n’avons pas de corps constitué des
hommes de religion, non –, quiconque a
une culture islamique, une compréhension
de l’Islam, des connaissances sur
l’Islam doit, que ce soit sur les
chaînes TV, dans les journaux, sur les
sites Internet, avec toutes nos
capacités et partout dans le monde, nous
devons tous faire de notre mieux pour
que notre voix soit la plus forte, car
leur voix (celle de l’Etat Islamique)
est forte. Leur voix est très forte, et
les moyens médiatiques dont ils
disposent sont considérables. Il faut
que notre voix soit forte et porte loin
(et proclame) : « O les gens, ô les
musulmans et les non musulmans, ô tous
les peuples du monde ! Ce que vous voyez
là, ce n’est pas l’Islam ! Cela n’a
absolument aucun rapport, aucun lien
avec l’Islam ! Ce n’est pas cela
qu’enseigne le Coran, ce n’est pas à
cela qu’il appelle. Ce n’est pas là la
religion (du Prophète) Muhammad b.
Abdallah, que la paix et les
bénédictions de Dieu soient sur lui et
sur sa famille. » Cette voix doit
s’élever. [Audience : Salutations sur
le Prophète et sa famille.]
Premièrement pour
le principe, mais ensuite il faut
également clarifier, expliquer cela. Il
ne suffit pas de tenir un discours
général. Nous devons montrer que ces
versets coraniques qu’ils invoquent pour
justifier leurs actes sont faussement
utilisés, que ce n’est pas leur
signification. Mais bien sûr, ils ont
une méthode d’interprétation et
d’inférence bien à eux. Je n’ai pas le
temps de développer ce point maintenant,
peut-être le ferai-je à une autre
occasion.
Ces traditions
prophétiques qu’ils citent et attribuent
au Messager d’Allah sont des traditions
fabriquées et mensongères. Les musulmans
ne les acceptent pas, les savants de
l’Islam ne les reconnaissent pas (comme
authentiques). On peut facilement
démontrer ces choses-là. Notre premier
devoir est donc de défendre l’Islam.
Notre deuxième
devoir est d’expliquer la réalité de
l’Islam au monde. Ce n’est pas là une
question d’école contre école. Par Dieu,
ce n’est pas dû au fait qu’il y a d’un
côté l’Islam chiite, de l’autre l’Islam
sunnite ou telle ou telle école, non !
Cet Islam sur lequel nous sommes
unanimement d’accord, nous tous les
membres des différentes écoles
islamiques, nous l’écrasante majorité
des musulmans, nous devons le présenter
au monde entier.
Notre troisième
devoir, qui est d’une importance
capitale, est d’avoir un comportement
modèle. Ils présentent un modèle
barbare, macabre, terrifiant, outrageux,
déformé de l’Islam. Eh bien, le reste
des musulmans, qu’ils soient chiites,
sunnites, etc., (a le devoir de réagir).
Aujourd’hui, c’est la responsabilité des
musulmans à titre individuel, où qu’ils
soient – au Liban, dans le monde arabe,
en Europe, en Afrique, en Amérique du
Nord ou en Amérique Latine, où qu’ils
soient –, c’est leur responsabilité en
tant qu’individus, familles,
communautés, groupes, partis ou
mouvements, personnalités ou gens du
commun, qui qu’ils soient. Oui, à
l’heure actuelle, la responsabilité de
présenter, à travers le comportement, à
travers (l’application de cette
tradition prophétique) « Appelez les
gens à l’Islam autrement que par votre
langue. » (= par l’exemplarité de vos
actes). A travers (l’application de la
tradition) « Soyez un ornement pour
votre Prophète Muhammad (par votre
exemplarité), et ne soyez pas une
souillure pour votre Prophète (par vos
vices) », que la paix et les
bénédictions de Dieu soient sur lui et
sa famille. Aujourd’hui, c’est une
responsabilité majeure. Afin que les
gens puissent dire : « Non, l’Islam ce
n’est pas ça (l’Etat Islamique), c’est
ça (les musulmans du quotidien). » Il
faut que les musulmans, les masses
musulmanes, les peuples musulmans, dans
leurs pays et avec les non-musulmans
partout dans le monde, incarnent le
modèle normal de l’homme musulman :
celui qui est sincère, qui restitue les
dépôts qui lui sont confiés, qui
considère le mensonge comme un péché, le
vol et la spoliation comme un péché, le
fait de tuer toute âme humaine, que Dieu
a rendue sacrée, comme un péché, celui
qui ne commet pas de crimes, qui ne
trahit pas, qui ne trompe pas, celui qui
n’agresse pas les autres, etc., etc.,
etc. Celui qui s’ouvre aux autres, car
notre religion est la religion du
dialogue, notre Prophète est le Prophète
du dialogue, notre Coran est un Livre de
dialogue, celui qui dialogue avec les
autres, qui est prêt à prendre d’eux et
à leur donner, à rechercher avec eux la
vérité et l’erreur, etc. Celui qui se
comporte avec les autres avec droiture,
justice et bonté, ce qui est également
le contenu des versets coraniques qui
nous appellent à cela.
Aujourd’hui,
présenter un modèle différent (de celui
de l’Etat Islamique) est une
responsabilité majeure, plus importante
que jamais. Tel jour, je me comporte
bien (simplement) car ma responsabilité
est de bien me comporter. Mais
aujourd’hui, ma responsabilité est
décuplée : je dois bien me comporter, et
montrer le bon exemple en ce qui
concerne la religion, le Coran et le
Prophète auxquels j’appartiens car il y
a un grand danger de distorsion de cette
religion, de ce Coran et de ce Prophète.
Notre responsabilité est décuplée.
Quatrièmement, oui,
il faut confronter ce mouvement, et il
faut une coopération des gouvernements,
des Etats, des savants, des
organisations et de tous les musulmans
pour prévenir, empêcher sa propagation.
Et encore une fois, il faut être francs
: aujourd’hui, le pays qui porte la plus
grande responsabilité, dans le monde
islamique, pour mettre fin à la
propagation de cette pensée est le
Royaume d’Arabie Saoudite, qui en a déjà
souffert dans le passé lointain et le
passé proche, et qui en souffre encore,
indépendamment de toute autre
caractérisation politique. Oui, elle en
porte également la responsabilité.
Il n’est pas
suffisant que nous fassions – ou plutôt
qu’ils fassent car nous n’y avons pas
participé et nous n’y participerons
jamais – une alliance internationale
pour que les armées du monde entier
viennent combattre Daech. Avant tout,
arrêtez – et je m’adresse là à tout le
monde –, fermez les écoles qui forment
les adeptes de cette pensée daechiste.
Cessez et fermez les portes du takfir
(accusation d’apostasie) et le jugement
qui déclare les gens infidèles pour les
raisons les plus triviales. Lancez un
appel aux savants du courant wahhabite
afin qu’ils reconsidèrent leurs
principes et acceptent de dialoguer avec
le reste des savants musulmans, sunnites
et chiites, au sujet de ces croyances
qu’ils œuvrent à promouvoir et diffuser
dans le monde. Et aussi dans la
confrontation de ceux qui ont pris les
armes dans n’importe quel pays arabe
et/ou musulman, nous appelons à ne pas
se précipiter vers (la guerre) – sauf
lorsque la bataille est déjà déclenchée,
c’est une autre question –, mais tant
que l’affrontement n’a pas commencé, il
faut déployer des efforts sur le plan de
la pensée, du dialogue, de la culture,
essayer absolument de tenir des
discussions avec ces gens-là (les
wahhabites) surtout de la part des
savants, des gens dotés de connaissance,
de lucidité, d’éveil, car nombre d’entre
eux (les wahhabites) ont des doutes. Ils
ont une compréhension fausse (de
l’Islam), une doctrine fausse. La base
de la confrontation des jeunes membres
de ce courant doit être de leur ouvrir
les yeux, et non de les leur fermer
définitivement (les éliminer). Certains
se disent tout de suite que les
gouvernements, les régimes, les armées
et les Etats forment des alliances pour
éradiquer les adeptes de ce mouvement...
Non !
Il faut d’abord
penser à réveiller ces gens, à leur
ouvrir les yeux et à leur tendre une
main secourable. Il faut dialoguer avec
eux, certains savants peuvent avoir une
influence sur eux. Et naturellement,
ici, la responsabilité des savants de
nos frères sunnites est bien plus grande
que celle des savants chiites. Car en ce
qui concerne les savants chiites, quel
que soit celui qui se présente à eux,
son sort est certain (car ils le
considèrent comme un apostat méritant la
mort). Mais peut-être qu’ils accepteront
d’écouter des savants sunnites. Une
grande responsabilité repose sur les
savants sunnites, celle de dialoguer
avec eux. Et que personne ne dise que ça
ne sert à rien, qu’il n’y a aucune
chance, aucun espoir, aucun résultat à
attendre. Pourquoi donc ?
Nous avons une
expérience similaire dans l’histoire.
Aujourd’hui, si quelqu’un veut faire un
rapprochement, il compare ce problème
(le mouvement takfiri et ce qui se
passe) avec le précédent historique des
Kharijites, à l’époque du Commandeur des
Croyants, Ali b. Abi Taleb, que la paix
soit sur lui. Tous les musulmans le
considèrent comme le calife légitime :
les sunnites le considèrent comme le
quatrième calife bien-guidé, et les
chiites le considèrent (le premier) Imam
des musulmans à leur manière. Mais il
n’y a pas de débat sur le fait qu’il est
le calife légitime, malgré les
différences en ce qui concerne les
principes du califat légitime. Eh bien,
un peuple a pris les armes contre lui,
et il a été appelé les Kharijites (=
ceux qui sont sortis de l’allégeance),
et le Commandeur des Croyants, sur lui
la paix, est allé à leur rencontre pour
les combattre, accompagné du reste des
Compagnons d’entre les Muhajirin
(émigrés de La Mecque) et les Ansars
(de Médine) et de leurs enfants. Les
Kharijites étaient 12 000, et certains
d’entre eux avaient commis des crimes.
Et dès le premier jour, le Commandeur
des Croyants leur a demandé de livrer
les criminels, mais ils refusaient.
Malgré tout cela, il n’a pas décidé
qu’il fallait éradiquer ces 12 000
personnes. Il a dit à son compagnon : «
Approche, ô Abdallah b. Abbas. Tu as un
statut reconnu, une grande science, etc.
(et tu pourras peut-être les convaincre)
». Adballah b. Abbas s’est donc
approché, il a tenu un discours (aux
Kharijites), il a parlé, avancé des
preuves, a dialogué avec eux, a discuté,
débattu... Grâce aux efforts de Abdallah
b. Abbas, 4000 hommes sont revenus, ils
se sont retirés de l’armée kharijite qui
comptait à l’origine 12 000 hommes (il
n’en restait donc que 8000). Eh bien,
après cela, plus personne ne bougeait.
L’Imam ‘Ali lui-même, paix sur lui,
s’est ensuite approché, il a discouru,
exhorté, parlé, avancé des preuves,
rappelé, débattu, etc., et le résultat
est que 4000 autres hommes se sont
retirés (des rangs kharijites). Sur les
8000, il en restait donc 4000, mais ça y
est, ils n’avaient plus aucune
disposition à écouter ou dialoguer avec
qui que ce soit. « On ne veut rien
savoir. » Ils ont fermé la porte (des
discussions). C’est alors que la guerre
a eu lieu. Et ce fut donc la bataille de
Nahrawan, qui fut très violente pour
eux.
Par conséquent, il
n’est pas juste, dans la confrontation
de ce mouvement, que ce qui vienne à
l’esprit de nos dirigeants dans le monde
arabe et islamique soit directement le
sécuritaire, le militaire,
l’élimination, le combat, etc. Non ! Il
y a une responsabilité, une véritable
responsabilité légale, religieuse,
morale et humanitaire à faire en sorte
qu’il y ait des efforts sincères – sur
le plan de l’idéologie, la culture, la
doctrine, la foi, les médias, le
dialogue, etc., afin d’ouvrir les yeux
de ces gens-là. Telle est notre
religion. Notre religion ne recherche
pas la mort mais la délivrance. Elle
recherche à ouvrir les yeux des gens
ici-bas et à leur ouvrir les yeux dans
l’au-delà.
Et même, au
contraire, beaucoup de ces gens-là sont
à plaindre. Ils ont perdu la vie
d’ici-bas, et ils auront la surprise
désagréable de découvrir qu’ils ont
également perdu l’au-delà. « Ceux
dont les efforts, dans cette vie, sont
déployés en pure perte, et qui croyaient
cependant bien agir. » (Coran,
XVIII, 104). Et c’est pourquoi ces
gens-là sont à plaindre, ce sont de
misérables orphelins, plus que les
orphelins. Et la grande responsabilité
est de leur ouvrir les yeux.
Par conséquent,
face à ce défi dangereux et majeur, si
nous voulons défendre notre Islam et
notre communauté, et éloigner ce danger,
notre effort doit être avant tout de
l’ordre de la connaissance, de la
pensée, de la culture.
Premièrement, nous
devons protéger le reste des musulmans –
nous devons agir sur deux plans : le
premier devoir est de protéger le reste
des musulmans de cette pensée
destructrice, de les prémunir contre
elle, et c’est là qu’interviennent les
savants, les intellectuels, les hommes
politiques, les partis, les hommes, les
femmes, les pères, les mères, les
médias, etc. Et le deuxième devoir est
d’agir en vue d’ouvrir les yeux de tous
ce qui peuvent être réveillés parmi les
adeptes de cette pensée takfirie
kharijite meurtrière dans laquelle il y
a la perte de ce monde et la perte de
l’au-delà, et après cela, il faut agir
selon les circonstances. Aujourd’hui,
oui, notre religion et notre communauté
font face à ce défi, et notre devoir est
de prendre cette position husseinite (de
l’Imam Hussein b. Ali, martyr) claire.
Partout où la
situation exigera de nous qu’on proclame
la vérité, nous nous tiendrons au milieu
du champ de bataille et nous
proclamerons la vérité, et nous
désignerons les choses par leur nom. Et
lorsque la situation exige de nous que
nous versions notre sang et sacrifiions
nos proches et nos êtres les plus chers,
en défense de notre Islam, de notre
communauté et de nos peuples, comme l’a
fait l’Imam Hussein à Karbala, nous
ferons de même, nous l’avons fait et
continuerons à le faire si Dieu le veut.
Que la paix soit
sur toi ô mon maître et commandeur, ô
Aba ‘Abdillah al Hussein, ô fils
(descendant) du Prophète, ainsi que sur
les âmes qui sont tombées à tes côtés.
Recevez de ma part le salut et la paix
perpétuels, aussi longtemps que je
vivrai, aussi longtemps que dureront le
jour et la nuit. Que Dieu ne fasse pas
de cette visite (ces salutations à
distance) la dernière que je vous
rendrai. Que la paix soit sur Hussein,
sur ‘Ali le fils de Hussein, sur les
(autres) enfants de Hussein, et sur les
compagnons de Hussein. Que Dieu vous
récompense tous (pour votre piété en ces
jours sacrés). Que la Paix de Dieu soit
sur vous, ainsi que Sa Miséricorde et
Ses Bénédictions. [Audience : A ton
service, ô Nasrallah !]
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