Il y a 99 ans,
le 6 mai 1916, 21 nationalistes syriens
et libanais étaient exécutés par Jamal
Pacha, le gouverneur ottoman de la
Grande Syrie qui fut surnommé « le
boucher » à cause de sa cruauté.
L'Empire Ottoman était alors en plein
déclin, un processus qui fut accéléré
par son alliance avec les puissances
impériales durant la Première Guerre
Mondiale. Depuis l'indépendance de la
Syrie, cette date est célébrée comme le
« Jour des Martyrs ».
A l'occasion de
cette commémoration, Bachar al-Assad a
souligné le fait que l'Histoire se
répète : la Turquie du « Sultan »
Erdogan, mégalomane aspirant à la
renaissance d'un Empire Ottoman, est
aujourd'hui encore à contre-courant de
la marche de l'Histoire, ayant
ouvertement pris le parti des
terroristes atlanto-wahhabites.
Ankara joue un
rôle actif dans la guerre internationale
qui est menée contre la Syrie, apportant
un soutien direct aux combattants
d'Al-Qaïda et du Front Al-Nosra et
multipliant les actes de guerre contre
la République Arabe Syrienne. Alors que
l'ensemble de la communauté
internationale à reconnu que ces
mouvements terroristes représentaient un
danger pour la paix mondiale (ne
serait-ce que sur le plan des
déclarations) et que Bachar al-Assad est
un interlocuteur incontournable, la
Turquie, avec Israël, reste le dernier
bastion de soutien ouvert à ces
groupuscules terroristes et persiste à
appeler au renversement du régime.
Le Président
syrien a également évoqué la chute de
Jisr al-Choughour et d'Idlib aux mains
des combattants takfiristes pour
dénoncer la propagande médiatique autour
de cet événement. Loin de constituer un
revers annonciateur de la fin du régime,
ce n'est qu'une bataille parmi d'autres,
qui ne doit pas occulter les avancées de
l'Armée Arabe Syrienne, notamment dans
la région stratégique du Qalamoun le
long de la frontière syro-libanaise.
Toutes ces déclarations font partie de
la guerre psychologique incessante qui
est menée depuis 4 ans contre la Syrie,
et qui n'a cessé de prédire la chute de
Bachar al-Assad de manière imminente.
Sayed 7asan
Discours du
Président de la République Arabe
Syrienne, Bachar al-Assad, à l'occasion
du Jour des Martyrs, le 6 mai 2015
Mes chers et
bien-aimés fils et filles de nos martyrs
glorieux et héroïques.
Bonne fête à tous !
Responsables,
enseignants et enseignantes,
travailleurs et travailleuses, en cette
école des enfants des martyrs, je vous
souhaite une bonne fête à tous.
J'ai tenu à être
parmi vous en ce jour, car je me sens
envahi par une grande joie à chaque fois
que je rencontre des enfants de martyrs.
J'ai tenu à être à vos côtés ne
serait-ce que pour un moment durant
votre fête à l'occasion de cette
occasion qui nous est chère à tous, à
savoir le 6 mai [Jour des Martyrs], qui
est l'occasion d'honorer un groupe de
fils et de filles de martyrs qui ont
fait le choix de suivre les pas de leurs
pères ont rejoint les forces armées et
portent une arme en arpentant la même
voie.
Cette
commémoration...
Public : Par
notre âme, par notre sang, nous te
serons fidèles ô Bachar !
Cette commémoration
nous est très chère car elle comporte de
grandes significations. Certaines de ces
significations sont symboliques, et
d'autres sont concrètes, étant liées à
des commémorations d'événements
particuliers que la patrie, la Syrie a
traversés.
Il y a à peu près
100 ans [le 6 mai 1916], il y a un
siècle environ de cela, il y eut une
vague d'arrestations et d'exécutions
contre un groupe de patriotes syriens,
perpétrée par les Ottomans. Et ces
arrestations se sont poursuivies durant
des années. Le point culminant fut en
l'an 1916, lorsqu'ils ont perpétré le
plus grand nombre d'exécutions de
patriotes qui défendaient le peuple
syrien contre l'oppression à cette
époque. Et les crimes ne se sont alors
pas limités à ce groupe de patriotes,
mais se sont étendus et ont touché des
millions de personnes, comme vous le
savez, parmi les Arméniens, les
Assyriens et d'autres groupes ethniques
qui vivaient sous le joug du pouvoir
ottoman à cette époque. Et aujourd'hui,
ces massacres se répètent sous la même
forme, avec une différence au niveau de
quelques moyens et de quelques noms.
A cette époque,
celui qui avait perpétré les exécutions
est, comme nous l'avons tous lu dans les
livres d'école, Jamal Pacha (surnommé) «
le Boucher ». Et aujourd'hui, celui qui
les perpètre est Erdogan « le Boucher ».
Ainsi, l'histoire
se répète, comme nous le voyons, mais
l'aspect symbolique de cette célébration
est le message du martyre. Le martyre
est le plus noble message que peut
porter un homme où que ce soit dans le
monde, lorsqu'il défend sa patrie, sa
cause, ses principes. C'est un message
très précieux porté par l'homme. La
noblesse de ce message ne se limite pas
seulement au martyr qui l'a porté, mais
s'étend à tous ceux qui ont porté ce
même message après la mort de ce martyr.
Et en toute certitude, ceux qui sont le
plus capables de porter ce message sont
les membres de la famille de ce martyr.
Public : Par
notre âme, par notre sang, nous te
serons fidèles ô Bachar !
Par conséquent,
tout échange, toute rencontre avec
n'importe quelle famille de martyrs en
Syrie est un honneur pour nous et pour
tout homme patriote de Syrie. Comment en
serait-il autrement lorsqu'on rencontre
une personne qui est fils de martyr et a
intégré les forces armées pour suivre la
même voie ? En toute certitude,
l'honneur sera dans ces cas démultiplié.
Par conséquent, il
nous est nécessaire, afin de remporter
la victoire dans cette lutte, d'avoir la
foi en ce message. Et le premier acte de
cette foi est de croire en Dieu dont
nous savons tous qu'Il se tiendra avec
la vérité en dernier lieu.
Mais il y a un
autre type de foi. Il y a aussi, en
premier lieu, la foi du combattant en la
nécessité de la victoire. Il y a la foi
de la part de la société, et sa
confiance en ce combattant. Lorsque le
combattant croit en sa cause et en sa
victoire, il nous donnera le moral
lorsqu'il remportera la victoire dans
n'importe quelle bataille, fusse-t-elle
une bataille mineure. Et lorsque nous
avons foi en ce combattant, nous lui
donnons nous-même le moral en tant que
société, peuple et foyer lorsqu'il perd
une quelconque bataille.
Aujourd'hui, nous
menons une guerre et non une bataille.
Et une guerre est différente d'une
bataille. Une guerre est un ensemble de
nombreuses batailles. Et lorsque nous
parlons d'une guerre impitoyable telle
que celle qui est infligée à la Syrie
sur une étendue de milliers de
kilomètres de frontières, et des
milliers de kilomètres à l'intérieur de
la Syrie, nous parlons donc de non pas
des dizaines, non pas des centaines mais
bien des milliers de batailles. Et il
est naturel, avec de telles batailles,
en tel nombre et dans de telles
conditions – et c'est là la nature de
toutes les batailles –, que les
opérations comptent des avancées et des
retraites, des victoires et des
défaites, des hauts et des bas. Tout
peut fluctuer, sauf une chose, comme je
viens de le rappeler, à savoir la foi en
nos combattants, et la foi de nos
combattants dans l'inéluctabilité de la
victoire.
C'est pour cela que
lorsque nous subissons un revers, nous
devons faire notre devoir en tant que
société, à savoir apporter le moral à
l'armée et non pas toujours attendre que
ce soit elle qui nous l'apporte. C'est
une interaction réciproque qui doit être
permanente, contrairement à ce que font
certains aujourd'hui en essayant de
généraliser l'esprit de déception et de
désespoir à cause d'un revers subi ici
ou là, ou parce qu'ils se soumettent à
la propagande extérieure.
Cette campagne de
propagande qui a été lancée récemment a
été renouvelée après avoir échoué il y a
deux ans. Vous vous souvenez qu'au début
de la crise, une telle campagne a duré
un an, deux ans ou un peu moins, mais
elle a finalement échoué, malgré le fait
que les conditions étaient alors plus
difficiles, et que beaucoup de Syriens
ne savaient pas ce qui se passait
réellement dans les faits. Mais les
financiers, les organisateurs, les
politiciens et les médias impliqués
acharnément dans cette campagne se sont
réfugiés dans leur tanière. Ils sont
réapparus maintenant car ils ont vu
qu'il y a actuellement un terrain
fertile pour certaines personnes dans ce
pays.
Par conséquent, le
patriotisme ne consiste pas simplement
en des déclarations verbales. Le
patriotisme doit être accompagné par le
courage. Je ne peux pas me dire
simplement patriote sans compléter cela
par les caractéristiques qui vont avec.
Et nous devons
distinguer l'inquiétude de la peur. Nous
sommes tous inquiets pour notre patrie.
Pas seulement maintenant, pas seulement
lors des crises, mais toujours, tant que
ce pays sera la cible des ambitions de
différents pays, comme il le fut à
travers son histoire. Et nous devons
distinguer la sagesse et la lâcheté.
Beaucoup de gens déterminent la sagesse
ou la lâcheté selon ce qu'attendent
certaines parties. De telles vues ne
sont pas acceptables, et nous ne pouvons
pas agir de cette manière
contradictoire.
La guerre comporte
des victoires et des défaites, et il y a
actuellement des combattants qui tuent
et écrasent un grand nombre de
terroristes sur les lignes de front, et
si ces personnes avaient peur, elles
n'auraient pas accompli ces actions. Ils
combattent et vont de l'avant. Certains
d'entre eux combattent et remportent des
victoires par leur persévérance, et
certains d'entre eux combattent et se
replient en arrière lorsque les
circonstances l'imposent. C'est pourquoi
nous devons prendre garde à ceux qui
sont démoralisés et découragés durant la
bataille, car la défaite psychologique
est la défaite définitive. Mais je n'ai
pas d'inquiétude à ce sujet. De même que
la première campagne a échoué au début
de la crise, cette campagne échouera et
il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Mais cela ne doit
pas nous empêcher de mettre en garde sur
le fait que le début du découragement
mène à la défaite, mais nous ne la
verrons pas tant qu'il y aura une
réponse appropriée. Et cette réponse est
présente : elle est en vous, hommes et
femmes, ô combattants courageux et
héroïques qui avait fait le choix de
marcher sur cette voie.
Public : Dieu,
la Syrie, Bachar et rien d'autre !
Vous êtes la
réponse à cette campagne, et vous êtes
le remède pour ceux qui ont peur.
Lorsqu'une organisation étatique, non
gouvernementale ou privée vous honore ou
honore ceux qui sont sur la même voie
que vous, c'est parce qu'ils veulent
transmettre, à travers vous, leurs
salutations sincères et serrer la main
de tous vos semblables, tous les enfants
de martyrs qui comptent maintenant par
centaines, qui ont suivi les pas de
leurs pères dans les écoles militaires
ou sur les lignes de front. Ils veulent,
à travers vous, saluer toutes les
familles de martyrs, tout blessé vivant
et toutes leurs familles, tout
combattant sur la ligne de feu. Ils
veulent saluer tout combattant courageux
qui a persévéré durant des batailles
difficiles, qui a combattu assiégé.
Ces batailles
héroïques n'ont pas commencé durant les
combats des prisons d’Alep, et elles ne
se termineront pas au siège de l'hôpital
de Jisr al-Choughour. Les premiers ont
patienté jusqu'à l'arrivée de l'armée,
ils ont enduré et vaincu, et ils ont
poursuivi la bataille avec elle. Et
maintenant, si Dieu le veut, l'armée
parviendra bientôt à ces héros assiégés
à l'hôpital de Jisr al-Choughour pour
poursuivre la bataille pour vaincre le
terrorisme.
Par conséquent, à
travers vous, nous transmettons à tous
ceux qui sont comme vous nos
salutations, notre amour, notre respect
et notre considération. Et nous
affirmons que notre confiance en vous
est très haute. Et nous déclarons à tous
les combattants et héros que notre
affection pour vous n'a pas de
frontière.
Une nouvelle fois,
bonne fête à tous, et que la paix soit
sur vous.
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