Hezbollah
S. Nasrallah aux
Israéliens: la punition ne va pas tarder
Vendredi 20 décembre 2013
Le secrétaire général du
Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah
s’est dit inquiet quant aux tentatives
de certaines parties régionales de faire
exploser le Liban à cause de leurs
défaites en Syrie, appelant à mettre
l’armée libanaise à l’abri des divisions
et des calculs politiques internes,
parce qu’elle est la seule institution
restante qui jouit de l’unanimité de
toutes les parties.
S’exprimant devant des milliers
de participants lors d'une cérémonie de
commémoration du martyre du dirigeant de
la résistance hajj Hassan Lakkis, Sayed
Nasrallah a assuré que le règlement de
compte est toujours de vigueur avec
l’ennemi sioniste et que l’assassinat de
ce commandant ne passera pas sans
riposte.
Abordant le dossier de la
formation du gouvernement, le secrétaire
général du Hezbollah a insisté sur la
formation d’un gouvernement d’union
national, rejetant le vide
gouvernemental et présidentiel.
Et sur la Syrie, Sayed Nasrallah
a appelé les partis politiques libanais
à tirer les
leçons des combats qui opposent les
groupes takfiris entre eux, ce qui
confirme
que ce danger menace toutes les
communautés, sunnites, chiites et toutes
les
minorités confondues.
Dans ce qui suit les
principales idées du discours
« Que la paix de Dieu soit sur vous,
sur son Messager
- le prophète Mohammad- et sur sa
famille.
Dieu - exalté soit-Il- dit dans son
Livre : « Dieu
a acheté aux croyants leurs personnes et
leurs biens en échange du Paradis, en
vue de défendre Sa Cause : tuer et se
faire tuer. C'est une promesse
authentique qu'Il a prise sur Lui-même
dans la Thora, l'Évangile et le Coran.
Et qui est plus fidèle à sa promesse que
le Seigneur? Réjouissez-vous donc de
l'échange que vous avez effectué !
N'est-ce pas que c'est là le comble de
la
félicité? »
Je vous remercie pour votre
participation à cette cérémonie
organisée à l’occasion du martyre du
hajj
Hassan Lakkis, ce grand combattant de la
résistance.
Dans la première partie de mon
discours je vais m’attarder sur le
parcours de ce martyr, son jihad et sa
personnalité,
alors que dans la deuxième partie
j’aborderai la situation politique
locale et
régionale.
Premièrement, ce genre de martyrs
ne sont connus que dans leur cercle
familial ou amical, ou parmi leurs
collègues chargés des mêmes missions. La
nature de leurs missions ne permet pas
qu’on les présente ou qu’on les fasse
connaitre aux gens. Pour cette raison,
ils sont inconnus du peuple avant leur
martyre. Et une fois qu’ils tombent en
martyre, leur identité est dévoilée aux
gens, mais certes on ne peut pas tout
dire sur leur vie. En réalité, ces
frères du jihad ne vivent que pour la
résistance. Leur comportement, leur mode
de vie, leurs travaux sont inhérents à
la voie de la résistance. Nous ne
pouvons pas parler en détails de leurs
exploits parce que nous sommes toujours
sur le champ de la bataille. Ceci est
étroitement lié à l’action de la
résistance. Cette impossibilité de faire
connaitre ces martyrs aux gens même
après leur départ fait partie de leurs
sacrifices et des sacrifices de leurs
familles. Nous souhaitons qu’un jour
nous
pourrons révéler aux gens la nature de
leurs missions et leurs exploits pour
être équitables envers eux dans ce
monde. D’ailleurs, cette vie est
éphémère et
l’important c’est leur récompense dans
l’au-delà. Ces martyrs resteront vivants
à travers leurs exploits dans la voie de
la résistance.
Ceux qui ont travaillé avec le
martyr Hassan Lakkis savent très bien
qu’il était un combattant persévérant,
créatif, et l’un des cerveaux brillants
dans les rangs de la résistance. Alors
que
l’ennemi parle d’une guerre de cerveaux
contre le Hezbollah, sachez que hajj
Hassan fait partie de ces cerveaux. Dans
le temps de la guerre, il prenait part
aux combats. Nous étions des amis
intimes depuis les débuts de cette
résistance
à Baalbeck.
Troisièmement, en ce qui concerne
son assassinat. Tous les indices nous
conduisent à la responsabilité de
l’ennemi
israélien dans le meurtre de Hajj
Hassan. Sans oublier de rappeler que ce
martyr avait déjà fait l’objet d’une
tentative d’assassinat avortée commise
par
l’ennemi. La couverture médiatique
israélienne était sur le point de
reconnaitre
ouvertement le rôle israélien dans cet
assassinat.
Certes tout le monde peut écrire
ce que bon lui semble sur les sites et
les pages de socialisation. La plupart
des groupes salafistes qui ont
revendiqué l’attaque avaient pour
objectif de
provoquer des tensions dans le pays et
de semer la division confessionnelle.
Pour
nous tout ce qui a été dit n’a aucune
valeur. Nous n’accusons pas
arbitrairement les Israéliens, nous
avons des indices.
Quatrièmement, il faut savoir qu’à
travers ce martyre nous payons toujours
le prix de nos victoires sur l’ennemi
israélien. Cette résistance a réalisé
une victoire historique en 2000 et a
chassé l’ennemi de nos terres. D’aucuns
veulent nous faire oublier cette
histoire. Cette victoire a changé la
plupart des équations dans la région.
Arrivant à la victoire de 2006
qui a avorté le projet du Grand
Moyen-Orient. Figurez-vous qu’on va vous
applaudir pour cet exploit ? Ou bien ils
vont nous faire payer un prix
élevé pour notre résistance jusqu’au
dernier souffle ? Evidemment, l’ennemi
va nous pourchasser et nous tuer comme
il le fait avec le reste des combattants
des autres factions qui ont combattu.
Nous payons le prix de notre
persévérance sur la voie de la
résistance. Alors que les autres sont
occupés par d’autres questions locales
et régionales, la résistance tient
toujours à sa cause et beaucoup de nos
frères et sœurs planifient pour
combattre cet ennemi. Leur première et
dernière préoccupation est de battre
l’ennemi et de défendre la population et
la terre.
L’assassinat de hajj Hassan vise à
frapper les capacités de la résistance à
se développer et à se renforcer. Hajj
Imad Moghniyé et Hajj Hassan Salamé et
d’autres ont été assassinés pour ces
mêmes raisons. Ça fait partie des prix
que la résistance paie. En effet, les
victoires de la résistance ont ouvert de
nouveaux horizons après de longues
années de théories prônant la
capitulation et la résignation devant
l’ennemi.
La guerre médiatique visant à
déformer l’image de la résistance est
aussi l’un des prix que nous payons. Des
sommes d’argent exorbitantes sont
réservées sur le plan national, arabe et
international pour dissuader les jeunes
de s’enrôler dans les rangs de la
résistance. Certains médias libanais ont
prétendu que les morts du Hezbollah en
Syrie ont dépassé les 500 et
s’approchent rapidement des mille morts.
Ceux-ci savent très bien qu’ils sont en
train de mentir. Croyez-vous que dans ce
petit pays on peut cacher les morts ? A
leur croire, le Hezbollah devrait être
exterminé.
La plupart des adversaires du
Hezbollah
et hors du Liban mènent toute une
campagne de slogans verbaux parce qu’ils
ne
peuvent pas combattre la résistance sur
le terrain. Comme ce fut le cas lors de
la guerre de juillet, ou lors des
raisins de la colère ou autre, nous
perdons toujours des combattants. Rien
ne nous oblige de fournir de détails sur
les
circonstances de la mort de nos martyrs
dans les médias. Nous ne déformons pas
les réalités. Cette résistance a
consenti des martyrs pour poursuivre la
voie
des victoires.
Allez chez les familles des martyrs
tués dans les combats contre l’ennemi
israélien ou contre les groupes
terroristes takfiris. Ces familles sont
attachées à la voie de la résistance et
sont patientes devant ces grandes
pertes. Les médias adverses tentent de
montrer au public que le Hezbollah perd
le soutien des familles des martyrs. Je
n’ai jamais trouvé qu’il était
nécessaire de tenir des réunions pour
appeler les jeunes aux combats. Plus
encore, à la vue du moral de nos jeunes,
inchallah je n’aurai jamais besoin de le
faire.
Cinquièmement, l’assassinat du hajj
Hassan ne passera pas sans riposte. Le
compte est ouvert avec cet ennemi
israélien depuis l’assassinat du cheikh
Ragheb Harb. La punition viendra. Que
l’ennemi ne sente pas qu’il est en
sureté. Nous allons venger des vrais
meurtriers.
Passons au Liban : Ces derniers
jours, nous assistons à une escalade
verbale inouïe de la part de l’autre
camp politique sur la scène libanaise.
En ce qui concerne la dernière
déclaration faite à Tripoli par les
forces du 14 mars, nous avons décelé une
nouvelle orientation dangereuse.
Dans leur communiqué, les forces du
14 mars ont rejeté « l’extrémisme de
certains chiites venus de Téhéran qui
ont écarté, fait exploser, apostasié et
assassiné » des Libanais.
Que veulent-ils dire par ces propos ?
La première hypothèse c’est que pour le
camp du 14 mars, il n’est plus possible
de se mettre à la table du dialogue et
de former un gouvernement d’union
nationale. Ce communiqué est une
déclaration de guerre. Dites pour nous
alors si vous avez décidé d’éliminer une
grande partie de la population
libanaise, de faire la guerre contre
nous, de légitimer l’effusion de notre
sang. Laissons-nous savoir si c’est
vrai. Sachez que nous ne cherchons pas
la guerre avec vous. Nous nous sommes
point intéressés par vous. Mais que
personne ne joue avec nous.
Sommes-nous arrivés au constat
définitif sur la fin de la coexistence
au Liban ? Allons-nous vivre comme dans
d’autres pays où les parties politiques
s’entretuent?
Deuxième point, par rapport aux
attentats contre l’armée et ses postes.
C’est une question délicate que nous ne
devons pas la prendre à la légère. Nous tenons à ne pas exacerber les
tensions dans le pays et pour cette
raison nous nous sommes abstenus de
publier des
communiqués sur ces attaques. Mais nous
ne devons pas minimiser ce qui s’est
passé parce que les attentats contre
l’armée portent en eux des indices très
dangereux.
Tous les Libanais doivent s’arrêter
devant cet attentat, dangereux pour le
sort du pays. Nous appelons à la
protection de l’institution de l’armée,
dernière institution qui jouit de
l’unanimité
de tous les Libanais. Pour nous, l’armée
est ce qui reste de cet Etat. Si nous
perdons notre armée, tout le pays se
perdra. Je propose à toutes les
autorités
religieuses et politiques de protéger
l’armée qui est la planche du salut pour
ce pays. Si vous avez des remarques ou
des critiques, faites comme nous :
envoyer des délégations auprès du
commandant de l’armée pour régler les
problèmes pacifiquement, loin des
médias. Comment éteindre le feu si nous
perdons l’armée ?
Troisième point au sujet de la
formation du gouvernement. Nous tenons
toujours à la formation d’un
gouvernement d’union nationale. Le
gouvernement neutre est une arnaque.
Est-il interdit qu’on se respecte dans
ce pays ? Comment parler alors de
neutralité ?
Nous ne conseillons à personne de former
un gouvernement du fait accompli. Point
final.
Seul un gouvernement d’union
nationale peut être valable dans ce
pays. Le salut du Liban en cette période
nécessite la formation d’un gouvernement
d’union. Rejetons les pressions et les
obstacles de l’Arabie Saoudite et de
tout autre pays qui veut entraver la
formation d’un gouvernement d’union.
Quatrième point : par
rapport à l’élection d’un nouveau
président. Pour moi, personne au Liban
ne
cherche le vide présidentiel, même les
durs du camp du 14 mars. C’est dans
l’intérêt
de tous d’élire un président et il est
du droit de tous de choisir un président
qui leur soit proche. Les Libanais sont
face à une occasion historique. Les
Libanais ont une grande marge pour élire
un président, compte tenu des
circonstances régionales. Les parties
politiques sont face à une échéance
cruciale :
pourriez-vous élire un président loin
des pressions et des ingérences
régionales et internationales ? Hier la
France a dit préférer la
prolongation du mandat du président au
vide présidentiel. La France n’a pas le
droit de s’ingérer dans cette affaire.
Si les forces politiques au Liban
parviennent à élire un président le 25
mai 2014, cette date sera non seulement
la journée de la résistance et de la
libération, mais aussi la journée de
l’indépendance.
Quelqu’un doit mettre une feuille de
route pour permettre l’élection d’un
nouveau président.
Nous au Hezbollah rejetons
catégoriquement le vide présidentiel, la
seule alternative est d’élire un nouveau
président. Il est de notre droit de
choisir un président fort et
représentatif.
Passons à la Syrie : j’ai longuement
parlé des conditions de notre
intervention en Syrie, je vais parler de
notre évaluation de ce qui se passe
actuellement dans ce pays. Laissons le
passé de côté et parlons de la situation
actuelle. En ce moment, tout a été
dévoilé :
les objectifs de la guerre, les
identités de ceux qui sont sur place,
les
menaces et les dangers de l’esprit
takfiri. Cet esprit ne menace pas
seulement
les minorités. Regardez comment les
takfiris s’entretuent et capturent leurs
propres femmes alors qu’ils
appartiennent tous à al-Qaida. Ce danger
menace
toute la population syrienne, tout le
Liban, la Palestine, toutes les
communautés, sunnites et les autres
minorités. Les takfiris tuent des
alaouites
mais aussi des sunnites en Syrie. La
plupart des soldats syriens tués et
amputés sont des sunnites. L’esprit
takfiri vise l’Autre, qui que ce soit
cet Autre.
Pour certains médias, tous les
problèmes sur la scène libanaise sont
dus à la présence du Hezbollah en
Syrie :
la crise économique, le blocage
parlementaire et gouvernemental, la
crise
survenue dans le tunnel de la route de
l’aéroport. Comme si le Liban était dans
une très bonne situation avant la
participation du Hezbollah au conflit
syrien.
L’objectif de ces campagnes est de nous
faire croire que ce que nous faisons en
Syrie est inutile. Toutefois, toutes ces
campagnes ne changeront rien à notre
position sur la Syrie. Pour nous, c’est
une guerre existentielle que nous
menons dans ce pays contre les takfiris.
A suivre
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