Zone de
sécurité ou expansion de l'Etat sioniste ?
Rim al-Khatib
ça y est ! ils l'ont dit! Ce n'est pas la première fois,
mais leur cabinet l'a approuvé : les sionistes veulent
installer une zone de sécurité au nord de la bande de
Gaza.
La zone de sécurité, conçue par les dirigeants sionistes,
n'est en réalité, telle que leur histoire le montre,
depuis 1947, que des moyens légalisés pour étendre leur
Etat au dépens de la Palestine ou de tout pays arabe.
Les dirigeants sionistes prétendent que les zones de sécurité
sont des moyens d'empêcher les fusées de la résistance
d'atteindre "leurs" villes et colonies. Il s'agit
d'un des fondement de leur propagande, relayée par les médias
internationaux. "Chaque Etat a droit à sa sécurité",
prétendent-ils. "Un Etat dans des frontières sûres
et reconnues", clament les défenseurs de ce qu'ils
considèrent comme l'intégrité territoriale de l'Etat
sioniste.
Mais Israël, c'est quoi ? Des zones de sécurité qui n'ont
pas cessé de s'étendre, depuis 1947. Le plan de partage de
l'ONU ne comprenait pas la ville de Akka, ni la Galilée, ni
le Triangle, ni le Naqab, entre autres, mais ces "zones
de sécurité" font partie actuellement de l'entité
sioniste. En 1947, la décision de partage, refusée
d'ailleurs par les Palestiniens (car on ne sait pas pourquoi
un peuple devrait donner à des colons une partie de leur
pays) comprenait une portion, le tiers, de ce qu'est devenu
l'Etat d'Israël, dans les frontières de juin 67.
Pour assurer l'établissement de leur Etat, les colons ont
massacré : Deir Yassine, Ramleh, Qibya, Tantoura, entre
autres, et ont expulsé leurs habitants, les Palestiniens.
Les villes et villages non inclus dans le plan de partage
ont été attaqués par les bandes terroristes sionistes qui
voulaient établir des zones de sécurité autour de la
portion que quelques grandes puissances venaient de donner
au mouvement sioniste. C'est ainsi que l'Etat d'Israël
s'est agrandi, sur les zones de sécurité, repoussant le
peuple palestinien au-delà.
Aujourd'hui encore, ils parlent de zones de sécurité. Le
long du Jourdain, c'est une zone de sécurité, le Golan
syrien occupé, c'est une zone de sécurité, le long de la
ligne verte, c'est une zone de sécurité, autour d'al-Quds,
et al-Quds lui-même, c'est une zone de sécurité. Pour
soi-disant protéger la Galilée (pas les Palestiniens qui y
vivent, mais les colonies sionistes), un pays arabe est
envahi pour constituer une zone de sécurité. Les colonies
à l'intérieur de la Cisjordanie, ce sont des zones de sécurité.
Au fur et à mesure que les zones de sécurité de l'Etat
sioniste s'étendent, avalées l'une après l'autre dans l'Etat
sioniste, la communauté internationale, prétendument représentée
par l'ONU et les grandes puissances, légalise l'annexion de
ces zones de sécurité à l'intérieur de cette entité. Et
la Palestine se rétrécit. Et on parle de "frontières
sûres et reconnues".
Zone de sécurité au nord de Gaza ? Mais toute la zone
occupée en 48 au nord de Gaza, et tout l'Est de la bande de
Gaza, n'étaient pas conçus comme faisant partie de l'Etat
Juif du partage.
Certains parlent des frontières de 67, d'autres des frontières
de 2001, d'autres des frontières de 56, de 47 ou de 48.
Ceux qui en parlent sont rarement les colons sionistes eux-mêmes,
mais ceux qui ont encore des illusions, non dissipées
celles-là, sur les capacités de cet Etat colonial à se
contenter d'une portion de la Palestine. Depuis sa naissance
pourtant, il n'a fait qu'avaler des zones de sécurité.
Et si un tel Etat ne peut vivre qu'en créant en permanence
des zones de sécurité, n'est-il pas plus sage de voir
pourquoi, au départ, il a été créé ?
Si un tel Etat ne peut se concevoir qu'avec des zones de sécurité
qui s'étendent au gré de ses appétits et de sa force
militaire, n'est-il pas plus sage de lui signifier de s'en
aller ailleurs ?