13 avril 2006.
Nous
sommes à la veille d'un moment tragique de l'histoire de la lutte
du peuple palestinien pour sa libération.
La
récente décision prise à l'unanimité par l'Union Européenne
d’interrompre son aide économique à l'Autorité palestinienne en
est un signe alarmant.
Avec
cette décision, l’Europe confirme sa volonté de participer
pleinement à l'entreprise de destruction du Peuple palestinien et
de colonisation de la
Palestine, voulue par l’Impérialisme et méthodiquement mise en
œuvre par le pouvoir sioniste.
Car
il ne s'agit pas seulement de "punir" les Palestiniens
pour avoir "mal voté": l'objectif n'est autre que celui
de leur imposer une capitulation sans conditions.
Le
chantage à l’argent et à la faim n’a d'autre but que celui
d'une humiliation totale, pour contraindre enfin ce Peuple - qui
refuse de se soumettre - à accepter de ne plus être qu'un peuple
de mendiants et à renoncer à ses droits. L'objectif n’est donc
pas de défaire le Hamas mais de liquider tout esprit de résistance.
C’est un coup d'état qui se prépare.
Les
factieux dissimulent à peine leur projet. Après quelques moments
de désarroi, suite à la victoire du Hamas aux élections
palestiniennes, la décision a été
prise de renverser rapidement le nouveau gouvernement
palestinien.
Le
gouvernement des Etats Unis a le premier fixé la ligne : isoler
les Palestiniens et les contraindre par tous les moyens à
renoncer à tout espoir de conquérir leurs droits légitimes, que
ce soit par la lutte armée, par les mobilisations non violentes ou
par les élections.
L'Etat
sioniste d’Israël a poursuivi et amplifié son action méthodique
de liquidation ou d’emprisonnements de résistants, de blocus,
d’enfermement, de terreur et d’humiliation contre la population
palestinienne.
Les
régimes réactionnaires arabes à la botte des Etats-Unis ont joué
leur rôle habituel. Après avoir laissé croire qu'ils
soutiendraient leurs "frères palestiniens", ils se sont
empressés d’oublier leurs engagements financiers et ils ont
renoncé à toute initiative sérieuse au niveau du Conseil de Sécurité.
Pour masquer ce "silence arabe" la Ligue Arabe en appelle
aujourd'hui à la générosité des arabes et des musulmans en
donnant un numéro de compte bancaire sur les chaînes satellitaires !
En
Palestine même, sous la houlette de Mahmoud Abbas, un
"gouvernement fantôme" - composé de personnalités que
les électeurs palestiniens ont chassées en raison de leur
corruption et de l’échec de leur stratégie de négociation -
organise un sabotage méthodique de l'action de la nouvelle majorité.
Après avoir vidé les caisses et rempli leurs poches, ils tentent
d'organiser la révolte des 150 000 employés de l'Autorité
palestinienne qui attendent leurs salaires.
La
décision de l’Europe les conforte dans leur action de sabotage
interne destinée à affaiblir l’esprit de résistance populaire.
Dans l'ombre d'Abu Mazen, Dahlan attend le feu vert de la CIA et des
services de renseignements égyptiens pour lancer une action
coordonnée de ses escadrons de la mort à Gaza.
L’armée
israélienne préparera le terrain en assassinant des dirigeants du
Hamas, du Jihad et de toutes les forces qui refusent de plier.
La
récente décision de l'Europe n'est donc ni une "erreur",
ni une décision "irresponsable". Les gouvernements européens,
dont le gouvernement français, ne manquent ni de "bon
sens" ni de "sens de la justice". Ils ont tout
simplement choisi de mener activement une politique
d’asservissement des peuples.
Pour
la solidarité, l’heure est venue d’en finir avec les ambiguïtés.
C’est
l'heure de vérité, en effet, pour les forces qui se revendiquent
de la solidarité avec le Peuple palestinien. Signer des pétitions
protestant contre les menaces de désastre économique et de misère
sociale ne suffit pas.
Ce
que l’Impérialisme et l'état colonial sioniste veulent imposer
aux Palestiniens, c'est la capitulation.
Proclamer
aujourd’hui « nous n’abandonnons pas les
Palestiniens" ou « nous sommes
tous Palestiniens », ne peut avoir qu’une
signification : le soutien à leur résistance, sans réserves
ni conditions.
Soutenir
la lutte des Palestiniens, c'est cesser de participer à la
coalition qui veut contraindre les forces de la résistance
palestinienne à "s'adapter" ou à faire preuve de
"pragmatisme politique".
Par
leur vote les Palestiniens ont montré leur détermination à écarter
tous ces "partisans d'une paix négociée" qui, depuis
Oslo, prospéraient à l’abri de cette paix illusoire pendant que
la colonisation sioniste de la Palestine permettait chaque jour un
peu plus l’épuration ethnique et la dépossession des arabes
palestiniens.
Proposer
que l’aide qui est due aux Palestiniens leur soit distribuée par
l'intermédiaire de ceux qui les ont hier désarmés et affaiblis,
c'est participer au chantage et à l’oppression.
L’aide
doit être maintenue et entièrement fournie à la population par
l'intermédiaire des représentants que cette population a choisis
et non par le biais d'ONG soumises aux diktats politiques de leurs
financeurs ou par celui des anciens dirigeants désavoués par le
vote démocratique.
On
ne peut affirmer que l’on refuse la punition infligée au peuple
palestinien en raison de son vote pour le Hamas et, en même temps,
participer à l'embargo politique et financier infligé aux nouveaux
représentants qu’il a élus.
Le
temps presse. Un coup de force est en préparation contre le Peuple palestinien qui lutte pour se libérer de
l'occupation coloniale.
Dans
ces circonstances on doit choisir le camp dans lequel on se place :
avec le peuple qui résiste ou avec les oppresseurs et leurs
complices.
Sauf
à choisir clairement et sans délais d’être avec la Palestine
qui résiste le mouvement de solidarité sombrera.
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