Communiqué
Mali : Solidarité avec le peuple malien
Forces françaises hors du Mali
PCOF
Dimanche 6 septembre 2020
Le 18 août, un coup d’Etat
a été organisé par de hauts gradés de
l’armée malienne, renversant le
président en place, Ibrahim Boubacar
Keïta (IBK) et arrêtant plusieurs
ministres. Le lendemain, IBK annonçait
sa démission. Les militaires
putschistes, auto désignés comité
national pour le salut du peuple (CNSP)
ont annoncé qu’ils voulaient rendre le
pouvoir aux civils, en organisant des
élections et qu’ils respectaient tous
les accords internationaux qui lient le
Mali. Ils ont appelé la population au
calme, en insistant sur le respect de
l’ordre.
La démission d’IBK
a été saluée par une partie importante
de la population malienne : depuis les
dernières élections législatives d’avril
dernier, les manifestations se sont
multipliées pour exiger le départ d’IBK,
qui a fait tirer début juillet sur les
manifestants.
Depuis des années,
la contestation populaire n’a cessé de
grandir : les populations des campagnes
et des villes n’en peuvent plus de la
misère qui s’étend, du chaos qui touche
tout ce vaste pays, de la multiplication
des attaques et des tueries des groupes
djihadistes, des exactions des forces
armées maliennes, de l’ingérence des
forces armées étrangères, notamment les
forces françaises de Barkhane, élargi à
la participation de forces d’Etats
européens, dans le cadre de Tabuka. Le
slogan « armée française hors du Mali »
a pris de l’ampleur ces derniers mois,
ce qui avait provoqué la colère de
Macron, qui a sommé les dirigeants
africains du G5 Sahel, de réaffirmer
leur allégeance politico-militaire à
l’impérialisme français, dans la « lutte
contre le terrorisme ».
Au mali, des
partis, des associations, des
personnalités, ont mis en place une
coalition – le Mouvement du 5 juin –
Rassemblement des forces patriotiques –
avec comme revendication centrale, la
démission d’IBK. En la provoquant, les
militaires putschistes ont pris les
devants pour éviter que ce soient les
masses populaires qui chassent IBK.
Ils sont en
position de force vis-à-vis de la
coalition, composée de forces très
diverses dont certaines sont visiblement
prêtes à négocier. Mais dans et hors de
cette coalition, nombreux sont ceux qui
se méfient légitimement des militaires
putschistes et doutent de leur volonté
de « donner le pouvoir au peuple ». Les
gages qu’ils ont donnés de « respecter
les engagements internationaux » sont
avant tout militaires (la poursuite de
Barkhane…) mais ils signifient aussi le
respect des « accords » économiques de
dépendance vis-à-vis des puissances
impérialistes, notamment l’impérialisme
français.
Au Mali, ce n’est
pas le premier putsch militaire qui
chasse une clique ; celui de 2012 n’a en
fin de compte rien changé à la situation
des masses populaires. Si la chute d’IBK
est un échec pour la politique de
l’impérialisme français qui l’a soutenu,
elle ne signifie pas la fin de
l’ingérence, de la domination
néocoloniale de l’impérialisme français.
Nous sommes
solidaires du peuple malien et luttons
pour mettre fin à cette domination et
apportons notre soutien aux forces qui
se battent pour l’indépendance véritable
et le progrès social.
Paris 20 août 2020
Parti Communiste
des Ouvriers de France
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