France-Irak
Actualité
Le Proche et Moyen-Orient, un chaudron
explosif !
Jacques Myard
Jacques
Myard, ancien député, maire de
Maisons-Laffitte
Mercredi 22 novembre 2017
Communiqué de presse de Jacques Myard
(20/11/17)*
Tous les observateurs saluent
l'initiative du Président Macron de
recevoir à Paris Saad Hariri exfiltré
d'Arabie-Saoudite, une opération qui
tire une épine du pied de Riyad, mais
qui peut provoquer des retours de bâton
contre les intérêts français.
La situation au
Proche et Moyen-Orient dépasse très
largement la personne de Saad Hariri qui
apparaît comme l'otage de multiples
forces géostratégiques antagonistes.
Tout d'abord, il y
a l'Arabie Saoudite qui accuse l'Iran de
pousser ses pions partout dans la
région, au Yemen, en Irak comme en
Syrie.
Cette présence
iranienne forte n'est pas inexacte -
sauf au Yemen - mais elle est aussi le
résultat des erreurs de Riyad et de
Washington depuis plus d'une décennie,
surtout en Irak et en Syrie.
Ensuite, face à
cette situation, l'Arabie Saoudite
semble même envisager une alliance avec
Israël contre l'Iran avec le soutien de
Trump. Le grand mufti d'Arabie Saoudite
Abdelaziz al-Cheïkh a d'ailleurs lancé
une fatwa appelant " les musulmans à
s'allier avec les Juifs pour combattre
le Hamas et le Hezbollah", il est
évident que c'est l'Iran qui est visé.
Dans ces
conditions, lorsque Riyad
"démissionne" S.Hariri, c'est avant
tout le Hezbollah qui est visé, lequel,
de plus, est la bête noire des
Israéliens. Le risque est majeur pour la
stabilité du Liban. Le mouvement chiite
libanais dispose d'au moins 60 000
miliciens armés et aguerris, toute
attaque contre lui peut provoquer la
reprise de la guerre civile au Liban.
Dès lors, les
déclarations du ministre Le Drian à
Riyad selon lesquelles la France est
« inquiète » de la « tentation
hégémonique » de l'Iran au
Moyen-Orient est de nature à entraîner
Paris dans un conflit où il n'y a que
des coups à prendre ; l'Iran est
incontournable pour la stabilité de la
région et c'est aussi pour nos
entreprises un grand marché.
A ce titre la
France devrait aussi s'interroger sur
les conséquences pour nos entreprises de
la volonté du Prince héritier de lutter
contre la corruption, une noble cause...
Pierre Conesa, très
bon connaisseur de l'Arabie Saoudite,
souligne à raison les risques de la
purge engagée par Ben Salmane Saoud pour
les entreprises européennes dont les
affaires ont largement prospéré grâce à
quelques princes compréhensifs,
aujourd'hui en disgrâce...
Pour toutes ces
raisons Paris devrait plus que jamais
garder en mémoire la règle d'or en
diplomatie de Talleyrand : "Pas de
zèle, Messieurs !"
Jacques Myard
est maire de Maisons-Laffitte, membre
honoraire du Parlement, président du
Cercle Nation et République
*Source:
Jacques Myard sur Facebook
https://www.facebook.com/Jacques-MYARD-532814636848757/
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