Communiqué
Massacre du 17 octobre 1961 : ouvrons
les archives pour faire la lumière sur
ce crime d’Etat
EELV
Samedi 17 octobre 2015
Le 17 octobre 1961,
à l’appel du FLN algérien, des milliers
de travailleurs immigrés, accompagnés de
leurs familles, ont quitté leurs
banlieues pour manifester pacifiquement
contre le couvre-feu que venait de leur
imposer le Préfet de police Maurice
Papon.
Cette marche
pacifique s’est transformée en un
terrible et sanglant cauchemar pour des
milliers d’hommes, de femmes et
d’enfants, lorsque les forces de
l’ordre, obéissant à une hiérarchie
obnubilée par le conflit algérien, ont
abandonné les valeurs qui fondent
l’ordre républicain pour sombrer dans la
répression la plus sauvage.
Des centaines
d’Algériens furent jetés à la Seine,
certains les membres attachés, pour y
périr noyés. Si les historiens varient
sur le nombre de morts, les spécialistes
parlent a minima, de plus d’une
centaine, des milliers de manifestants
furent blessés et internés.
Ce massacre enfoui
au plus profond de la mémoire
collective, effacé des livres
d’histoire, ignoré des plus jeunes,
constitue l’un des plus importants
crimes d’État commis dans la France
moderne. Il demeure à ce jour totalement
impuni.
En 2012, le
Président de la République a enfin
reconnu que «la République reconnaît
avec lucidité» la répression «sanglante»
de la manifestation du 17 octobre 1961
et a rendu hommage à la mémoire des
victimes. Dans la foulée, le Sénat
avait adopté une résolution
reconnaissant la répression par les
forces de l’ordre françaises.
EELV avait alors
salué un premier pas important.
Comme pour de
nombreux crimes coloniaux oubliés, il
est temps de faire toute la lumière sur
ces évènements tragiques, qui doivent
enfin être reconnus comme crime d’Etat.
Au-delà de cette
reconnaissance, la plus grande
transparence doit être faite sur ces
événements, notamment en permettant aux
historiens un libre accès aux Archives
de la Préfecture de Police.
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