Communiqué
Le gouvernement Macron,
à la charnière
de l’irréversible pour l’Océan
BLOOM
Samedi 8 juin 2019 Le gouvernement
Macron est en passe de porter une
responsabilité inédite dans la
destruction de l’Océan. Le 18 juin
prochain, La France va entériner sa
position officielle au Conseil de
l’Union européenne sur une mesure d’une
importance absolument capitale, si tant
est que nous souhaitions conserver le
moindre espoir d’enrayer la
surexploitation et la dégradation
chroniques du milieu marin : il s’agit
de l’élimination des subventions
publiques encourageant la surpêche.
En 2015, l’ensemble
des nations s’est accordé à l’ONU sur
un objectif commun : éliminer d’ici 2020
les subventions contribuant à la
surpêche et à la surcapacité des flottes.
Comme pour les émissions de gaz à effet
de serre en ce qui concerne le climat,
il existe une origine commune à la
destruction des poissons et des milieux
marins : les aides publiques versées par
les Etats aux flottes de pêche
industrielles. Depuis 2001,
l’Organisation mondiale du commerce
s’accorde sur la nécessité de couper le
robinet qui alimente la surexploitation
mondiale des populations de poissons et
la destruction des écosystèmes marins.
Cela fait près
de 20 ans qu’un consensus scientifique
existe à propos de ces subventions
« néfastes ». Depuis 2015, le
consensus est également politique avec
l’adoption des Objectifs de
développement durable (ODD) à l’ONU.
Aujourd’hui, les 164 Etats membres de
l’OMC discutent activement de la mise en
œuvre de l’ODD 14.6 relatif à
l’élimination des subventions.
Mais au lieu de
soutenir cet objectif, la France utilise
tout son poids diplomatique pour mettre
en péril cet engagement crucial et
servir les intérêts court-termistes et
destructeurs des lobbies de la pêche :
le gouvernement Macron a choisi de
renier ses engagements internationaux
en se positionnant pour la
réintroduction d’aides néfastes
encourageant la surcapacité des flottes
et la surpêche !
La position écrite
que la France défend dans le cadre des
négociations au Conseil sur le prochain
outil financier du secteur de la pêche
(le Fonds européen pour les affaires
maritimes et la pêche – FEAMP [1]),
comprend un trio cynique 1) des
financements pour le renouvellement et
la modernisation des flottes, 2) une
volonté d’élargir la définition de la
pêche artisanale[2]
et 3) un amoindrissement des obligations
en matière de transparence et de
contrôle des fonds.
La France a trouvé
de précieux alliés en l’Espagne,
première flotte industrielle européenne,
et en l’Italie de Salvini. Ce triumvirat
sur-mesure n’ignore pas qu’en ouvrant la
boîte de Pandore des subventions
néfastes, il met en péril la moindre
chance de régler le problème de la
surpêche dans le monde. La France,
l’Espagne et l’Italie savent aussi
pertinemment que la position européenne
va être scrutée par nos partenaires
internationaux et qu’elle déterminera
l’issue d’un accord multilatéral sur le
seul remède universel à la surpêche :
l’interdiction des subventions néfastes.
Si la France ne
change pas radicalement sa position pour
soutenir ENFIN les citoyens face aux
appétits destructeurs des lobbies,
Emmanuel Macron portera la
responsabilité de l’échec de tout
l’Agenda 2030 au niveau international.
Cette position
honteuse de la France, déterminée dans
l’opacité des institutions, n’a
évidemment fait l’objet d’aucune
consultation ou communication publique.
BLOOM appelle les citoyens à se
mobiliser massivement, en cette Journée
mondiale de l’Océan, pour faire barrage
à Emmanuel Macron, qui se comporte
comme une pièce maîtresse sur
l’échiquier des lobbies de la pêche pour
détruire notre avenir et notre Océan.
Nous avons
jusqu’au 18 juin pour nous mobiliser en
masse et obtenir que la France
change sa position et s’allie à la
Suède et à l’Autriche contre les
subventions nocives.
BLOOM appelle les
citoyens à s’exprimer à propos de cette
nouvelle trahison du gouvernement
français qui mènera à la surpêche et à
vider l’océan de ses ressources et de
ses pêcheurs artisans.
Dites NON à la
position de la France :
https://www.bloomassociation.org/consultation/
[1] Période 2021-2027
[2] Correspondant
actuellement aux navires de moins de
douze mètres et n’utilisant pas d’engins
traînants
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