« Nous devons agir maintenant et
donner nos vies pour l’annexion de
la Judée Samarie ». Ce n’est pas un
rabbin illuminé qui le dit, c’est le
ministre de l’éducation, Naftali
Bennett le 8 octobre. Il rajoutait
« nous n’avons pas le droit de
diviser cette terre ».
Ce n’est pas une voix discordante
au sein du gouvernement, malgré les
contorsions de Netanyahou qui feint
de se prétendre favorable à un Etat
palestinien, tout en déclarant que
considérer la colonisation comme
illégale serait opter pour le
nettoyage ethnique… à l’encontre des
colons. Mais plus que les mots, ce
sont les actes qui comptent. Ils
sont accablants.
On l’a vu encore avec l’annonce
de la construction d’une nouvelle
colonie de 98, et bientôt 300
logements et d’une zone industrielle
près de Ramallah au lendemain des
obsèques de Shimon Peres. Et Israël
de répondre aux protestations
occidentales en décidant
d’exproprier de nouvelles terres
palestiniennes pour l’édification
d’un parc et l’extension de la
colonie de Beit El !
On le voit avec l’extension de la
répression à l’utilisation des
réseaux sociaux : en un an, 250
Palestiniens ont été arrêtés pour
incitation à la violence pour avoir
utilisé des mots tels que intifada,
martyr, résistance, liberté… Dernier
en date, l’astrophysicien Imad
Barghouthi vient d’être condamné à 7
mois de prison sur ce motif
d’incitation à la violence sur son
compte facebook.
Les simples protestations
verbales laissent Israël libre de
s’en jouer et d’aller toujours plus
avant dans ses provocations.
Alors que les Palestiniens
bataillent pour faire adopter par le
Conseil de sécurité une résolution
condamnant la colonisation, le
déplacement en Israël et en
Palestine de Pierre Vimont, envoyé
spécial du ministre des Affaires
étrangères, pose la question
cruciale : la France choisit-elle de
faire pression sur les Palestiniens
pour qu’ils renoncent à faire
condamner la colonisation par le
Conseil de sécurité ou va-t-elle
enfin opter pour des mesures
contraignantes pour s’opposer dans
les faits à la colonisation ?
Le Bureau national