Communiqué
Israël, l’état d’ingérence
AFPS
Mercredi 8 mars 2017
Nous
avions l’état d’urgence, voici que
s’incruste dans le paysage politique
français un état d’ingérence permanent
de la part d’Israël. Dernière ingérence
en date, la demande de l’ambassadrice
d’Israël d’interdire les manifestations
universitaires de la « semaine
anti-apartheid » avec comme premier
résultat effectif l’annulation d’une
conférence sur l’apartheid israélien à
l’université de Toulouse.
Les
immixtions dans les affaires françaises
ne sont pas nouvelles, mais sont dans le
contexte actuel plus scandaleuses et
toujours plus dangereuses.
Rappelons-nous, en janvier 2016, la
maison de vente Artcurial refusait, à la
demande de l’ambassade d’Israël, de
mettre en vente au profit de Reporters
sans frontières lors d’une campagne pour
la liberté d’expression des
journalistes, une œuvre d’Ernest
Pignon-Ernest figurant Marwan Barghouthi.
Dans un même élan le CRIF, avec toujours
en sous-main cette même ambassade,
demandait à la mairie de Paris la
fermeture d’une exposition sur la vie
quotidienne des Palestiniens installée à
la Maison des métallos et réalisée en
partenariat avec Médecins sans
frontières. Heureusement sans autre
effet que de mettre un coup de
projecteur sur cette remarquable
installation.
Très
récemment l’ambassade d’Israël se
croyait fondée à intervenir pour
s’opposer à la présence d’artisanat
palestinien au marché de Noël des
Champs-Elysées, s’attirant une réplique
du vice-président du Conseil de Paris
chargé des relations extérieures,
lui-même pourtant habituel promoteur
d’une politique de relookage de l’image
d’Israël.
Le 15
janvier, le CRIF et diverses officines
pro-israéliennes proches de l’ambassade
manifestaient contre la conférence de
Paris qui réunissait 70 pays et n’allait
déboucher que sur des déclarations
d’intentions. Cette manifestation de
dénonciation de la politique « du Quai
d’Orsay », aux abords mêmes de la salle
de conférence fut marquée par
l’intervention d’un député s’en prenant
à la diplomatie de son pays et terminant
son discours par un assez surréaliste
« vive Israël et vive la République ! »
Ils peuvent tout oser, en l’absence de
la moindre protestation officielle, même
lorsque l’initiative française est
qualifiée de "procès Dreyfus moderne".
Le 6
mars, la Knesset votait une loi
interdisant l’accès au territoire
israélien, et par là même au territoire
palestinien occupé, à tout membre d’une
organisation ayant publiquement appelé
au boycott. Cela en dit long sur
l’ampleur de l’offensive d’Etat menée
par Israël contre toute solidarité
politique avec le peuple palestinien.
Cela rend d’autant plus scandaleux les
amalgames entre antisémitisme et appel
au boycott entretenus en France jusqu’au
plus haut de l’Etat.
Les
apprentis sorciers de Tel-Aviv mènent
leur pays vers l’abîme. En s’ingérant de
façon de plus en plus ouverte dans les
affaires intérieures françaises, ils
instrumentalisent et exacerbent les
tensions et tentations communautaires
dans notre pays. C’est un jeu dangereux
que nous dénonçons avec force et que les
autorités françaises et les élu.e.s et
responsables politiques devraient tous
rejeter sans appel.
Le
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