UJFP
Section de l’UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(15/04/05)
HALTE AU MUSELAGE :
La mémoire, un moyen de prise d’otages ?
Les commémorations de la libération des camps nazis ont revêtu
une importance toute particulière cette année. Certains représentants
de la Communauté juive en France s’en sont attribuées
l’exclusivité et par cette manière se sont institués juges des
opinions des commémorants. Il y aurait ainsi les « bons Juifs »
qui font une allégeance aveugle à la politique sioniste israélienne
: ceux-là peuvent user du souvenir à leur aise, tandis que les «
mauvais Juifs », ceux qui refusent toute assimilation entre la mémoire
et le soutien à la politique israélienne au Moyen-Orient, s’en
voient exclus.
Exemple de cet ostracisme : la FNAC-Italie à Paris a proposé, en
coordination avec le Mémorial de la Shoah, un débat sur « Les
historiens allemands et la Shoah » le 13 Avril 2005 à 18 heures.
Dominique Vidal auteur de l'ouvrage « les historiens allemands
relisent la Shoah » aux éditions Complexe (2002), invité à
participer au débat, s’est vu refuser toute participation à ce débat
par veto du responsable du Mémorial. Selon ce dernier, Dominique
Vidal a des opinions qui pourraient perturber la sérénité des débats.
Pour le responsable du Mémorial, tout débat sur la Shoah ne peut
se faire que dans le cadre d’une lecture partisane de la politique
israélienne : les victimes du génocide sont ainsi prises en otage.
C’est un double mépris.
Mépris envers les victimes, qui sont instrumentalisées au profit
d'une politique.
Mépris envers des commémorants et des historiens, auxquels on
demande de se plier aux règles d’un culte de la Shoah organisé
en fonction d’un communautarisme monolithique offrant un appui
inconditionnel à la politique sioniste israélienne.
La section de Lille de l’Union Juive Française pour la Paix
(UJFP) refuse de cautionner de tels agissements. Les responsables
communautaires juifs ne nous représentent pas et n’agissent pas
en notre nom.
U.J.F.P. Section de Lille
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