Communiqué de l'association Palestine en marche
18 décembre 2005
Les récentes déclarations du coordinateur de la politique étrangère
de l'Union européenne, M. Javier Solana, menaçant de mettre fin
à l'aide européenne en direction de l'Autorité Palestinienne,
constituent une intervention intolérable, dans la plus pure
tradition coloniale, dans les affaires intérieures d'un peuple
soumis à l'occupation depuis plus de cinquante ans.
Les menaces européennes ainsi que les mises en garde formulées
par les Etats-Unis, contre l'Autorité palestinienne, en cas de
victoire ou même de la participation électorale du mouvement
Hamas indiquent clairement d'une part, la poursuite du rôle
colonial des puissances étrangères dans la région, Etats-Unis
et Europe, principalement, mais aussi la conception de la démocratie
chantée et vantée par ces puissances impériales.
S'exprimant au nom de l'Union européenne, M. Javier Solana réaffirme
le rôle colonial décisif des pays européens dans la déstabilisation
de la région en aidant à la formation de l'Etat d'Israël
sur les terres et dans le pays du peuple arabe de Palestine. Les Etats
européens (Grande-Bretagne et France, essentiellement) sont les
premiers responsables de la destruction de la Palestine, de
l'expulsion des Palestiniens, du nettoyage ethnique qui, depuis la
déclaration Balfour, n'a jamais cessé, en vue d'instaurer un
Etat Juif pour les Juifs, sur la terre de Palestine.
Les Etats européens furent les complices et
collaborateurs de la destruction de plusieurs centaines de villages
palestiniens avant et après 1948, de l'effondrement de la société
civile palestinienne avec l'expulsion de près d'un million
de Palestiniens, aujourd'hui en exil, qui réclament leur retour au
pays, la réappropriation de leurs biens et les indemnités,
conformément au droit international.
Les Etats européens furent les complices et
collaborateurs de l'instauration d'un régime raciste, dont le
critère de la citoyenneté de plein droit demeure l'appartenance
à une religion, le judaïsme. Ils favorisent l'antisémitisme en
acceptant que l'Etat d'Israël revendique l'histoire des Juifs
dans le monde et parle en leur nom, alors que cet Etat n'a cessé,
depuis sa création, de commettre des crimes contre le peuple
palestinien et les peuples arabes.
L'aide dont parle M. Solana n'est ni un geste charitable, ni un
don. L'Europe est pourtant dans l'obligation de payer des
compensations au peuple palestinien ainsi qu'aux peuples arabes
pour sa collaboration et complicité, actives ou passives, aux
crimes, aux pillages, destructions de toute la Palestine et dans
le monde arabe.
L'Union européenne essaie de faire croire que son aide
conditionnelle a été conçue pour favoriser la paix, alors qu'en
réalité, elle n'a été conçue, dès le départ, que pour
favoriser la mainmise impérialo-sioniste sur la région, en
exigeant la fin de la résistance du peuple palestinien contre
l'occupation et la destruction de la Palestine, et en
exigeant surtout des contreparties qui mettent en cause l'intégrité
même du peuple palestinien, lui demandant de 1) renoncer à son
droit au retour, 2) renoncer à son unité 3) renoncer à
vivre libre dans son pays et 4) renoncer à son droit à l'autodétermination.
Par ses menaces, et surtout par son refus de dénoncer
l'occupation et les crimes israéliens, la poursuite de la
politique de nettoyage ethnique, les menaces représentées par
Israël sur la sécurité de la région, l'Union européenne ne
fait que confirmer que l'Etat d'Israël n'est qu'une extension de
la politique coloniale occidentale au coeur du monde arabe.
Tout en dénonçant les orientations coloniales de la
politique européenne, l'association Palestine en Marche tient
à affirmer son soutien total à la résistance du peuple
palestinien dans ses diverses composantes ainsi que son
soutien total aux revendications du mouvement national palestinien
(fin de l'occupation, droit au retour des réfugiés, autodétermination
de l'ensemble du peuple palestinien, qu'il soit dans les terres
occupées en 48, en 67 ou en exil).
Faire connaître le plus largement possible la réalité de
l'occupation, les actes et les textes des mouvements de la résistance,
mais aussi l'histoire de l'occupation sioniste reste pour nous une
priorité, afin de contribuer au basculement de l'opinion
internationale en faveur de la justice et de la paix véritables.
Palestine en Marche
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