Meurtres
en série dans la Bande de Gaza
Dans
les territoires palestiniens occupés, Israël mène actuellement un
offensive d’une violence inouïe ces derniers mois. Profitant du
mutisme de la « communauté internationale », Israël
multiplie ses exactions contre le peuple palestinien, sans faire de
différence entre résistants armés et civils. Hier, encore, une
fillette de 10 ans a été tuée par un obus israélien alors
qu’elle jouait dans la cour de sa maison de la Bande de Gaza. Pour
justifier ses 300 bombes quotidiennes sur la Bande de Gaza, l’armée
d’occupation israélienne clame qu’il s’agit de représailles
aux tirs de roquettes artisanales palestiniennes. Depuis qu’on
nous parle de ses roquettes Qassam, aussi dangereuses que des gros pétards,
ces dernières n’ont jamais causé de dommage sérieux à Israël.
En trois jours, ce sont presque 30 Palestiniens qui ont été tués
par les bombardements « de représailles » israéliens.
Destruction
de la Cisjordanie et fanatisme israélien
Ce
déséquilibre de la violence se retrouve en Cisjordanie. Charcuté
par le Mur de l’apartheid, ce territoire est étranglé par des
barrages militaires israéliens qui se multiplient. Jérusalem, Al
Qods, est en proie à l’annexion et à la judaïsation. Les
colonies israéliennes continuent de s’étendre sur les terres
palestiniennes. La répression est sauvage contre les villes et les
camps de réfugiés palestiniens. Les accords internationaux sont
foulés aux pieds par Israël, comme l’ont illustré les images écoeurantes
de l’attaque de la prison de Jéricho : des prisonniers à
genoux, ligotés, presque nus, et le kidnapping au grand jour de
leaders palestiniens. Les élections israéliennes ont confirmé la
progression de partis racistes prônant l’accélération du
nettoyage ethnique contre le palestiniens, et de nombreux criminels
de guerre israéliens ont été élus.
Impunité
d’Israël
Résumons :
le gouvernement israélien est loin d’avoir renoncé à la
violence, il ne reconnaît ni la Palestine, ni les droits
internationalement reconnus des Palestiniens, il bafoue chaque jour
le droit international et les accords passés. Plus, le gouvernement
israélien s’en vante, annonçant l’annexion prochaine de la
moitié de la Cisjordanie. Aucun Etat ne demande des sanctions
contre Israël, malgré l’appel lancé par la société civile
palestinienne et de trop rares voix dans les sociétés civiles
européennes.
L’Union
Européenne irresponsable
C’est
dans ce contexte que nous apprenons avec indignation que l’Union
Européenne, dans un parfait consensus, va suspendre son aide économique
à l’Autorité Palestinienne. Cette aide, à défaut de courage
politique, était la seule contribution de l’Europe pour contenir
le désespoir dans les territoires palestiniens occupés. Un maigre
palliatif, quand on sait que des pressions sur Israël pour que
soient relâchées les entraves à la circulation des Palestiniens
seraient bien plus efficaces pour réduire la pauvreté qui frappe
cette moitié de la population qui vit avec moins de deux euros par
jour. L’Union Européenne condamne ainsi l’Autorité
Palestinienne à la banqueroute et les Palestiniens à la misère.
Deux
poids, deux mesures
Incapable
de faire appliquer le vote du parlement européen qui demande depuis
3 ans la suspension de l’accord d’association Union européenne
/ Israël, l’Union européenne a décidé de sanctionner la démocratie
palestinienne. C’est la première fois qu’une entité démocratique
est soumise à de pareilles sanctions. Ce tournant politique majeur
de l’Union Européenne est injuste, et injustifiable. Tant qu’Israël
n’aura pas renoncé à la violence, reconnu les droits des
Palestiniens et refusera de se conformer aux accords signés, il est
impossible que le gouvernement et le peuple palestiniens acceptent
les conditions qui lui sont imposées. Le refus d’accepter de
dialoguer sainement avec le gouvernement palestinien issu du Hamas
préfigure une accélération de la logique du « choc des
civilisations ». Unie derrière les Etats-Unis et Israël,
l’Europe n’a pas le courage de présenter une alternative, alors
qu’elle avait fait de la démocratisation un axe important de sa
politique étrangère.
On ne peut prétendre soutenir la démocratie et en refuser les résultats.
Si l’on veut faire progresser la paix et la justice il faut
dialoguer, y compris avec les mouvements issus de l’Islam
politique.
Ainsi,
la GUPS condamne tout boycott du gouvernement démocratiquement élu
et, à ce titre, le refus de la France d’accorder leurs visas aux
députés palestiniens du Hamas invités à un débat au Conseil de
l’Europe. Etudiants palestiniens de France, nous demandons à l’Union
Européenne de mettre fin à son chantage et de rétablir son aide
économique à l’Autorité Nationale Palestinienne. L’aide
humanitaire ne permettra pas de remédier à l’effondrement de
l’Autorité Nationale Palestinienne, perspective incompatible avec
la paix fondée sur le droit
international que nous appelons de nos vœux.
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