Communiqué
Non à la collaboration avec les stratèges israéliens
de la "guerre antiterroriste".
Le respect du
droit international et des Conventions de Genève doit primer sur
le terrorisme d'Etat et les violations systématiques des droits
humains.
Avec le soutien officiel et financier de l'Etat de
Vaud, le "Groupe romand pour le matériel
de défense et de sécurité" (GRPM) organise à Paudex le 29
juin 2006, une "Première Convention internationale de sécurité
publique". Parmi les spécialistes invités à faire le point
sur "le terrorisme, la violence urbaine et le fanatisme
religieux" on trouve Dani Arditi, ancien général de l'armée
israélienne et actuel chef du "Counter Terrorism
Bureau" du Conseil National de Sécurité, directement
rattaché au cabinet du Premier Ministre d'Israël, ainsi que
Peter Regli, ancien chef des services de renseignements militaires
suisses.
L'invitation
du chef "antiterroriste" israélien se place dans le
contexte de la "normalisation" des rapports de la Suisse
avec Israël annoncée par le conseiller fédéral Samuel Schmid
au printemps 2005. Cette normalisation a comporté le redémarrage
en force de la collaboration militaire avec Israel, notamment
avec:
·
l'achat de matériel militaire
israélien pour 150 millions de francs dans le programme
d'armement approuvé en octobre 2005,
·
la visite en novembre Israël
d'une délégation militaire suisse emmenée par le divisionnaire
Jakob Baumann, en vue d'autres achats,
·
la visite, en mai 2006, en Suisse
d'une délégation de l'armée de l'air israélienne, emmenée par
son commandant en chef, le général Eliezer Shkedi.
Ces collaborations décrédibilisent les engagements
humanitaires de la Suisse
C'est sous prétexte de "lutte au
terrorisme" que l'armée et les services sécuritaires israéliens
violent systématiquement le droit humanitaire international et
bafouent les droits humains de la population palestinienne. Il
suffira de mentionner les raids meurtriers contre les
"infrastructures du terrorisme" dans les Territoires
Palestiniens Occupés, les assassinats extrajudiciaires, la détention
en Israël de milliers de prisonniers palestiniens, l'enfermement
des populations de villes et villages entiers, la construction du
Mur de séparation et d'annexion (appelé "barrière
antiterroriste" dans le langage officiel israélien).
A propos de ce dernier exemple, il faut rappeler que
c'est en sa qualité d'Etat dépositaire des Conventions de Genève
que la Suisse a été mandatée par l'Assemblée générale de
l'ONU pour trouver les modalités pour faire appliquer la résolution
qui condamne et demande le démantèlement du mur.
La collaboration et les échanges avec les services sécuritaires
israéliens décrédibilisent gravement l'engagement de la Suisse
en faveur du respect des droits humains et pour l'application du
droit international humanitaire dans le conflit au Proche-Orient.
Rappelons encore que parmi les entreprises membres du
GRPM figure aussi RUAG Aerospace, entreprise à 100% propriété
de la Confédération qui produit des drônes avec l'industrie aéronautique
militaire israélienne et qui est en même temps partenaire du
consortium européen qui, emmené par Dassault, réalise le projet
de drône de combat européen "nEUROn".
L'intervention à Paudex, de Peter Regli, impliqué
dans la scandaleuse collaboration militaire de la Suisse avec le régime
de l'Apartheid d'Afrique du Sud, aux côtés du chef
antiterroriste israélien montre à point nommé comment la Suisse
du Département de la défense et des fabricants d'armes continue
à ignorer les leçons du passé pour privilégier les intérêts
économiques et soi-disant sécuritaires sur toute autre considération.
Le respect des
droits humains doit primer: non à l'invitation du chef
antiterroriste israélien :C'est
au nom de la primauté du respect des droits humains et de
l'application des Conventions de Genève, pour dénoncer les
violations systématiques des droits du peuple palestinien et pour
soutenir des alternatives civiles à la soi-disant "guerre
contre le terrorisme" que les Collectifs Urgence Palestine et
le GSsA romands demandent
- de renoncer à l'invitation du chef du bureau antiterroriste israélien
au congrès de Paudex
- l'arrêt de toute collaboration militaire avec Israël
Ces demandes ont déjà été adressées au Service
de l'Economie du Canton de Vaud, qui finance la conférence en
question avec 30'000 Frs, ainsi qu'aux organisateurs et aux
membres du GRPM.Les organisations mentionnées ci-dessous appellent également
à participer à un piquet d'information et de protestation qui se
tiendra devant le Centre patronal vaudois, 2 route du Lac, à
Paudex le 29 juin 2006 à 15h, avant l'ouverture de la conférence
du GRPM.
Collectifs
Urgence-Palestine Vaud, Genève, Nyon-La Côte, Neuchâtel,
Association Suisse-Palestine, PASO (Bâle), GSSA
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