CICR - UNITE DES RELATIONS AVEC LES MEDIAS
Le CICR est profondément
préoccupé par l'interruption des services de santé
fournis à la population palestinienne
CICR
Communiqué de presse n° 06/126
15 novembre 2006
Genève
/ Tel Aviv (CICR) – Le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) est profondément préoccupé
par l'interruption des services de santé essentiels dont avait pu
disposer jusqu'à présent la population palestinienne vivant en
Cisjordanie. « Les effets ne sont que trop réels »,
dit Eileen Daly,
coordinatrice des services de santé du CICR. « Il y a deux
jours à peine, l'hôpital local a refusé une enfant qui avait
une forte fièvre. Les médecins et le personnel infirmier, qui
n'ont pas été payés depuis des mois, étaient en grève. La mère
a passé toute la matinée à se rendre dans les divers centres médicaux
mais force lui a été de constater qu'elle n'avait pas les moyens
de payer les montants qu'ils demandaient pour les soins. Sa petite
fille est morte. Cela aurait facilement pu être évité. »
La
décision de suspendre le versement de fonds à l'Autorité
palestinienne a un effet dramatique sur les services médicaux
depuis le début de l'année, malgré les efforts des donateurs
pour financer les établissements de santé privés et caritatifs.
Cette situation déjà précaire a encore empiré le 7 novembre
lorsque le personnel travaillant pour le ministère de la Santé
– le plus important fournisseur de soins de santé des
territoires palestiniens – a amplifié sa grève, suspendant
tous les services de soins de santé primaires et fermant les
services des urgences de tous les hôpitaux publics.
Selon
les estimations du CICR, les hôpitaux de Cisjordanie fonctionnent
aujourd'hui au cinquième de leur capacité, et de nombreuses
petites structures médicales sont fermées. La situation actuelle
porte atteinte à des services d'urgence vitaux et à la
fourniture de soins curatifs et préventifs.
Le
CICR lance un appel pour le rétablissement des services de santé
essentiels. Il rappelle au personnel médical qu'il est de son
devoir, au regard de l'éthique médicale, de fournir ces services
et demande instamment à la communauté internationale de réfléchir
sérieusement aux effets qu'a, sur le plan humanitaire, la
suspension de l'aide financière à l'Autorité palestinienne.
Depuis
le début de 2006, le CICR a tiré à plusieurs reprises la
sonnette d'alarme au sujet de la détérioration de la situation
humanitaire dans les territoires palestiniens. Dans un rapport
publié aujourd'hui (disponible sur le site www.cicr.org),
il décrit les conséquences tragiques qu'a pour la population
palestinienne l'interruption des services de santé essentiels. Un
constat particulièrement important est que cette situation touche
surtout les plus démunis, dont le nombre ne fait qu'augmenter en
raison de la dégradation générale de l'économie locale.
Le
CICR a réagi en intensifiant ses activités, mais ni lui ni
aucune autre organisation humanitaire ne peut remplacer les
autorités en tant que fournisseur de services publics. De plus,
en vertu du droit international humanitaire, il incombe à l'État
d'Israël, en tant que puissance occupante, de garantir en tout
temps la couverture des besoins essentiels de la population civile
dans les territoires occupés, y compris l'accès aux soins médicaux.
Informations
complémentaires :
sur notre site : www.cicr.org
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