2 mars 2007
Déclaration publique
Amnesty International
suit avec attention le cas d¹Agustín Aguayo, un infirmier de l¹armée
américaine qui doit comparaître les 6 et 7 mars devant un tribunal
militaire américain à Wurtzbourg (Allemagne) pour avoir
refusé de retourner en Irak.
Agustín Aguayo avait
fait une demande de statut d¹objecteur de conscience en février
2004. Il affirme qu¹il a commencé à avoir des doutes quant à l¹opportunité
de faire la guerre peu de temps après s¹être engagé dans l¹armée,
et qu¹il ne peut plus maintenant participer à une quelconque
guerre parce qu¹il est opposé, pour des raisons d¹ordre moral, au
fait de faire souffrir, tuer ou blesser une autre personne. Alors
que sa demande était en cours d¹examen, Agustín Aguayo a reçu l¹ordre
de se rendre en Irak où il a appris, en juillet 2004, qu¹elle
avait été refusée. Le comité de l¹armée chargé d¹examiner
les demandes de statut d¹objecteur de conscience a statué qu¹Agustín
Aguayo n¹avait pas présenté de preuves suffisamment claires et
convaincantes de ses convictions.
Agustín Aguayo a servi
un an en Irak où il aurait, selon lui, refusé de porter un fusil
chargé. Il considère que les « soldats déshumanisent le peuple
irakien par leurs propos et leurs actes » et affirme avoir « vu de
très nombreuses vies écourtées en raison de la guerre » et ne
toujours pas « trouver de sens à tout cela ».
Lorsque son unité a reçu
l¹ordre de retourner en Irak en septembre 2006, Agustín Aguayo n¹a
pas rallié son poste et a été déclaré « en absence irrégulière
». Inculpé de manquement à l¹appel et de désertion, il est
incarcéré à la base militaire de Mannheim (Allemagne) en
attendant d¹être jugé. S¹il est reconnu coupable de ces deux
chefs d¹accusation, il est passible d¹une peine pouvant aller
jusqu¹à sept ans d¹emprisonnement.
Les avocats d¹Agustín
Aguayo ont déposé une requête en habeas corpus auprès d¹un
tribunal fédéral américain en août 2005, demandant qu¹Agustín
Aguayo soit rendu à la vie civile en tant qu¹objecteur de
conscience. Cette requête a été rejetée ainsi que le recours qui
a suivi. Le juge a écrit qu¹Agustín Aguayo avait déclaré que l¹entraînement
militaire provoquait chez lui angoisse et culpabilité, mais que
rien ne montrait que ses convictions s¹accompagnaient de moments
consacrés à l¹étude ou à la contemplation, ni avant ni après
qu¹il ait rejoint l¹armée.
Amnesty International
envoie un délégué observer la procédure qui se déroulera devant
le tribunal militaire en Allemagne dans quelques jours, pour en
savoir plus sur cette affaire et évaluer si Agustín Aguayo pourra
être considéré comme un prisonnier d¹opinion s¹il est reconnu
coupable et incarcéré.
|