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L’expression démocratique des Palestiniens doit être respectée.


Communiqué de l’AFPS

Au lendemain des élections législatives palestiniennes du 25 janvier, la communauté internationale a unanimement salué leur bon déroulement dans le respect de la démocratie et de la transparence. Aujourd’hui, les dirigeants israéliens non seulement réaffirment la pérennisation de l’occupation illégale, mais de plus entendent à la fois étouffer le peuple palestinien par le détournement de sommes dues à son autorité nationale et empêcher le fonctionnement démocratique de ses institutions. C’est ainsi que l’armée d’occupation a empêché Ismaël Hanyeh, nouveau Premier ministre palestinien, de sortir de la bande de Gaza pour se rendre en Cisjordanie occupée. C’est le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a dû se rendre à Gaza pour élaborer avec lui la composition du futur gouvernement palestinien.

Cette décision politique et militaire israélienne constitue en premier lieu une nouvelle violation du droit international. Les accords d’Oslo, que la communauté internationale somme le mouvement de la résistance islamique Hamas -vainqueur des élections- de respecter, prévoient la continuité du territoire palestinien et le respect d’une voie de passage sûr entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, ce que les forces d’occupation israéliennes refusent d’appliquer.

Ce rejet israélien permanent de l’application des accords signés transforme de facto ces deux enclaves du territoire palestinien en prisons à ciel ouvert. La bande de Gaza débarassée des colons et soldats israéliens à l’intérieur est sous blocus israélien de fait, la Cisjordanie demeure soumise à une colonisation à outrance. Les deux subissent l’insécurité quotidienne de la violence israélienne armée et, en particulier, des assassinats ciblés, alors qu’Israël est en train de fixer unilatéralement des frontières en érigeant le Mur d’annexion et en annexant la Vallée du Jourdain.

Cette décision illégale constitue en second lieu une entrave inadmissible au fonctionnement démocratique des institutions palestiniennes issues des urnes.

Dans la même logique, les autorités israéliennes ont décidé, également en violation du droit international, de ne pas restituer à l’Autorité palestinienne les sommes qu’elles lui doivent, en particulier en gelant le remboursement israélien à la Palestine des droits de douane et de TVA -soit environ 45 millions d’euros par mois.

Le non versement par Israël des sommes dues aux Palestiniens du fait de la situation d’occupation est un vol et équivaut à renforcer l’utilisation de « l’arme de la faim » contre des populations civiles.

Un vol qui rend impossible le paiement des salaires de quelque 140.000 fonctionnaires palestiniens qui permettent la survie économique d’environ un million de Palestiniens. Alors que l’occupation réduit au chômage plus de la moitié de la population active palestinienne et contraint deux tiers de la population à vivre en deçà du seuil de pauvreté, Israël tire privilège de sa situation de puissance occupante pour affamer davantage le peuple palestinien et, très officiellement, le mettre « à la diète » (sic), afin de le punir de son choix électoral.

Une telle situation appelle une réaction ferme de la communauté internationale. L’AFPS demande à la France d’intervenir auprès de ses partenaires européens et au sein du quartette pour obtenir d’une part que l’aide à l’Autorité palestinienne ne soit pas interrompue ce qui aurait pour effet de pénaliser l’ensemble du peuple, et d’autre part que des sanctions notamment économiques soient prises à l’égard d’Israël tant que celui-ci ne se conformera pas à ses obligations internationales.

La même communauté internationale, pour pérenniser son aide économique au peuple palestinien à travers ses institutions légitimement issues des urnes, a exigé du Hamas de respecter trois conditions : la reconnaissance de l’Etat d’Israël dans les frontières de 1967, le respect des accords signés et l’arrêt de la violence.

Cette exigence pourrait être acceptable si les mêmes conditions avaient été et étaient imposées à Israël, qui continue en toute impunité à ne pas reconnaître le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à un Etat indépendant dans les frontières de 1967, à violer tous les accords signés, et à user de la violence et de la terreur d’Etat comme moyen de chantage sur la population civile palestinienne.

Cette politique de deux poids et deux mesures de la communauté internationale -et en particulier des Etats-Unis et de l’Union européenne- serait déjà inacceptable si elle s’appliquait à deux parties égales : or ici l’une des parties, Israël, continue à occuper l’autre, la Palestine.

Tenter de renverser artificiellement l’équation ne change rien à la réalité de la situation, et ne peut que contribuer à transmettre aux deux sociétés, israélienne et palestinienne, le pire des messages : celui du non engagement de la communauté internationale en faveur d’une solution au conflit fondée sur le droit, celui du mépris de la démocratie pourtant vantée dans les discours officiels.

Au moment où le mouvement de la résistance islamique Hamas intègre le système politique palestinien, au momen où le Parlement palestinien va élire comme président Aziz Doweik, dirigeant du Hamas qui s’est de longue date déclaré hostile aux attentats suicides contre des civils israéliens et au moment où le Hamas se dit prêt à mettre un terme à la lutte armée si Israël se retire de l’ensemble des Territoires Occupés Palestiniens, ce que les dirigeants israéliens continuent à rejeter, il faut que la communauté internationale, que le quartette, que l’Europe, que la France, prennent leurs responsabilités politiques pour un règlement du conflit fondé sur la négociation et le droit international.

 

Bureau National de l’Afps, Paris, le 20 février 2006.


 Source : Source AFPS
 http://www.france-palestine.org/article3167.html


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